La quatrième édition de «La quinzaine du gouvernement» s’est tenue, mardi 8 octobre 2024, au siège du Ministère de la communication et des médias, à Brazzaville. Comme d’habitude, le porte-parole du gouvernement, le ministre Thierry Lézin Moungala, était face aux journalistes de la presse nationale et internationale, au lendemain d’un conseil des ministres qui a adopté le projet de loi des finances 2025. Deux sujets ont été principalement abordés au cours de cette conférence de presse, notamment le projet de budget de l’Etat et les crises sociales dans les administrations publiques et entreprises para-étatiques.
Thierry Lézin Moungala a commencé sa communication par une mise au point avant de lire son mot liminaire. En effet, il s’est dit surpris du comportement de certains compatriotes qui dénonçaient le déficit de communication gouvernementale et qui sont aujourd’hui les premiers à se plaindre de la tenue de «La quinzaine du gouvernement». «Ils sont gênés et ont décidé de critiquer le principe de la quinzaine du gouvernement… Ils accusent le gouvernement de charcuter ce qui est dit lors de la diffusion des pages magazines, comme si le gouvernement interdisait aux médias dont les représentants posent librement les questions, de rendre leurs reportages… Il n’y a pas de censure de la part du gouvernement», a-t-il signifié.
Entrant dans le vif du sujet, le ministre de la communication a indiqué que la rentrée du gouvernement a été marquée par l’adoption du projet de loi des finances, dans un contexte difficile, à cause des tensions de trésorerie. Mais, il a rassuré que les ambitions de l’Etat demeurent «la résolution des problèmes sociaux, en s’assurant d’une gestion rigoureuse des finances publiques».
Le porte-parole du gouvernement a également épinglé «la délinquance de certains compatriotes sur les installations électriques ayant occasionné la perturbation de la ville de Brazzaville en desserte de l’électricité. Les agents de la police et de la gendarmerie sont mobilisés pour traquer ces délinquants», a-t-il fait savoir, en précisant que «le gouvernement ne croit pas à la thèse du sabotage».
Répondant aux questions des journalistes, le ministre Moungala s’est réservé d’annoncer les mesures sociales préconisées par le gouvernement par rapport à la crise financière à laquelle l’Etat est confronté. Il a laissé la primeur à la Présidence de la République ou à la Primature d’en parler. «La réduction du train de vie de l’Etat se fait au forceps, pour donner la priorité au paiement des salaires des fonctionnaires, étant entendu que le gouvernement, à l’instar de toutes les institutions, cumule des arriérés d’émoluments… Il sera procédé au tour de vis sur un certain nombre de points», a-t-il précisé.
Les différentes crises sociales dans certaines administrations et entreprises paraétatiques étaient aussi au centre de cet échange. «Le gouvernement attache du prix à la résolution de ces problèmes et priorise les réunions avec les syndicats et les collectifs des syndicats même informels», a-t-il fait savoir. Pour ce qui est de la pénurie de carburant, il estime que «les causes sont les mêmes et elles sont liées aux difficultés de distribution et de commercialisation. Cependant, la situation devrait rapidement évoluer, de manière positive, étant donné qu’un tanker était au large du Port de Pointe-Noire et aurait déjà accosté pour «libérer le produit». Selon lui, cette pénurie a été aggravée par ce qui s’est passé à la gare de Loutété où des cheminots grévistes ont retenu un train tractant dans sa rame une dizaine de wagons-citernes. «Le nœud est à Loutété, dans le Département de la Bouenza, où est signalée la rétention d’une douzaine de wagons citernes», qui auraient déjà été libérés et la situation devrait positivement évoluer. Sur le plan économique, Thierry Lézin Moungala a reconnu que «la dette est lourde, avec un service très contraignant». «Il faut tout faire pour la rendre soutenable», a-t-il souhaité.
Il a aussi évoqué la crise qui frappe la Fécofoot. A ce propos, il a indiqué: «Le gouvernement souhaite simplement et rapidement que la paix et la sérénité reviennent, de manière à ce que les choses soient reprises en main par la Fecofoot. Le gouvernement n’a aucun choix à faire, il s’agit à la fédération de trouver, en son sein, les solutions pour que son fonctionnement reprenne de plus bel».
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA