Une mission du F.m.i (Fonds monétaire international) conduite par l’économiste togolais, Roland Kangni Kpodar, chef de division adjoint au Département stratégie, politiques et évaluation du F.m.i, à Washington (Etats-Unis), a séjourné à Brazzaville, du 23 octobre au 2 novembre 2023, pour mener des discussions dans le cadre de la quatrième revue du programme de redressement économique approuvé par le Conseil d’administration du F.m.i, le 21 janvier 2022, et financé par la Fec (Facilité élargie de crédit). Selon la mission du F.m.i, la croissance de l’économie congolaise devrait atteindre 4% en 2023.
Présentant son rapport de mission au ministre de l’économie et des finances, Jean-Baptiste Ondaye, jeudi 2 novembre 2023, dans la salle de réunion du siège de son cabinet, en présence des cadres évoluant dans ledit ministère, la mission du F.m.i a salué l’engagement et la détermination des autorités congolaises à respecter les accords conclus avec l’institution financière internationale.
L’objectif principal de la quatrième revue est, selon Roland Kangni Kpodar, «d’analyser le développement économique récent et faire une projection dans la deuxième moitié de 2024 et au-delà». «Nous avons félicité les autorités congolaises pour leur engagement à mettre en place les mesures des politiques économiques et des réponses structurelles pour sauvegarder la viabilité de la dette mais aussi et surtout jeter les bases d’une croissance économique solide», a indiqué le chef de la mission du F.m.i.
Selon la mission du F.m.i, «la croissance économique devrait atteindre 4% en 2023. La production dans le secteur pétrolier a augmenté au cours du premier semestre après trois années de contraction, grâce à l’entrée en production d’un nouveau champ pétrolier, une tendance à la hausse des investissements et la résolution de problèmes techniques qui entravaient la production. L’investissement privé et la consommation connaissent une reprise progressive portée par une performance robuste du secteur agricole, de l’industrie alimentaire, des constructions et des services. La croissance économique, portée principalement par le secteur non-pétrolier, devrait se renforcer pour atteindre une moyenne de 4% à moyen terme».
«Des avancées notables ont été réalisées au cours de la mission dans les échanges sur les mesures politiques visant à favoriser la consolidation budgétaire et à faire progresser les réformes structurelles clés. Au rang des priorités, figure la création d’espace budgétaire:
– en stimulant la mobilisation des recettes intérieures au moyen de la rationalisation des exonérations fiscales;
– en accordant la priorité aux dépenses sociales essentielles et à l’investissement dans les infrastructures clés;
– et en rationalisant les subventions accordées au secteur de l’énergie, accompagné de mesures sociales d’atténuation en faveur des populations les plus vulnérables.
Des efforts soutenus sont aussi nécessaires pour renforcer la mise en œuvre des réformes structurelles afin de renforcer la gestion des investissements publics, améliorer la gouvernance, et assainir les finances publiques. Ceci afin d’ancrer durablement la consolidation budgétaire, réorienter les dépenses vers les besoins sociaux et les infrastructures essentielles, maintenir la dette publique à des niveaux viables et ainsi jeter des bases solides pour une économie plus forte et plus diversifiée».
Roland Kangni Kpodar a précisé que «des échanges virtuels se poursuivront dans les prochains jours, pour finaliser les détails de la mise en œuvre de ces politiques, afin de parvenir à un accord au niveau des services. L’achèvement de la revue sera soumis à l’approbation du conseil d’administration du F.m.i».
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA