Lundi 25 novembre 2024, le ministre de la communication et des médias, porte-parole du gouvernement, Thierry Lézin Moungala, a tenu la rencontre de «la quinzaine du gouvernement», comme à l’accoutumée, à son cabinet de travail, à Brazzaville. Il a répondu à des questions portant sur les crises sociales que connaît le pays. Selon lui, le gouvernement ne s’oppose pas «aux revendications pacifiques» des salariés à travers les mouvements organisés çà et là. Il travaille pour sortir le pays de cette situation, en affirmant, comme pour afficher son optimisme, que «le Congo n’est pas une économie soviétisée». Cette édition de «la quinzaine du gouvernement» a été malheureusement entachée d’un incident entre le ministre et les professionnels de la communication. Et pour cause, ceux-ci ont dû attendre son arrivée pendant près de deux heures.
Pour assurer la régularité de la communication du gouvernement, face à la critique qu’il lui était faite qu’il communique très peu, le ministre Thierry Lézin Moungala a institué ce qu’il appelle «la quinzaine du gouvernement», qui est une conférence de presse tenue deux fois par mois, dans une salle aménagée à cet effet à son cabinet de travail. Les journalistes invités à couvrir cette conférence de presse bi-mensuelle ont été invités par son cabinet et préalablement enregistrés. Ils sont les seuls à couvrir ce rendez-vous de presse. Un groupe WhatsApp a même été créé pour les contacter et un très modeste transport de 5.000 F Cfa leur est garanti, sans que celui-ci ne soit, du reste, régulier. Ce qui fait qu’ils sont les mêmes à couvrir cet événement, là où il aurait été souhaitable que la participation des journalistes soit libre, puisqu’il s’agit de la communication d’une institution publique. L’enregistrement ne devant répondre qu’à des questions d’ordre.
Tant qu’à faire! Lundi 25 novembre dernier, les journalistes avaient répondu au rendez-vous comme d’habitude. Mais, ils ont attendu près de deux heures, de 10h à 12h, l’arrivée du ministre de la communication, sans possibilité de prendre même un verre d’eau sur place. D’entrée de jeu, quand le ministre Moungala a pris place à la tribune, notre confrère Laudes Martial, correspondant de Rfi Afrique, a lancé la première question, qui a porté justement sur cet aspect de longue attente, en déplorant l’absence de commodité même pour étancher la soif. Le ministre lui a sèchement répondu que son cabinet n’est pas un magasin et que s’il avait soif, il n’avait qu’à s’en référer auprès de son protocole, qui n’allait pas manquer de trouver une réponse. Mais, cette passe d’armes a douché l’ardeur des journalistes qui ont manifesté une discrète désapprobation. Voilà comment la quinzaine du gouvernement est rentrée, par la suite, dans le vif du sujet, à savoir les questions d’actualité.
Les questions posées ont porté sur la participation du Congo à la Cop 29, le lancement de la 5G par l’opérateur mobile Mtn, la réunion du comité de coordination interagence de vaccination, les dysfonctionnements dans la distribution du carburant à Brazzaville, la participation du Congo à la Can de handball à Kinshasa (R.D Congo) et la grève qui persiste à l’Université Marien Ngouabi.
La réponse du porte-parole du gouvernement sur l’université Marien Ngouabi n’a pas convaincu les journalistes. Existe-il un cadre de négociation entre le gouvernement et le syndicat des enseignants de l’université Marien Ngouabi, le porte-parole du gouvernement a fait savoir que la situation est d’une préoccupation majeure pour le gouvernement, il reconnait qu’il y a des négociations, mais sans préciser le niveau et les problèmes déjà traité.
Il a évoqué le caractère assez généralisé des difficultés qui complexifie davantage la solution ponctuelle dans chacune des préoccupations. Il «s’agit d’éviter une année blanche. J’espère que le gouvernement et les syndicats trouveront une solution. Et, il est à l’œuvre pour faciliter la reprise des cours et des travaux universitaires. La préoccupation c’est d’éviter l’année blanche. Et, le gouvernement n’acceptera pas que nous ayons une année blanche, à l’Université Marien Ngouabi», a-t-il affirmé.
Sur la grève des agents de la S.t.p.u (Société des transports publics urbains), les agents observent un sit-in devant le Ministère de l’économie et des finances et se livrent à un concert de casseroles, pour réclamer le paiement de plusieurs mois d’arriérés de salaires. Thierry Lézin Moungala a répondu que c’est à cause de «l’insuffisance de la trésorerie que nous n’arrivons pas à résorber les situations sociales chaudes. Nous ne sommes pas une économie soviétisée. Le problème est d’abord celui de l’entreprise. Nous faisons confiance aux agents qui font une manifestation pacifique». Il espère que les revendications aboutiront dans le cadre des négociations.
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA