À l’occasion de la journée internationale de la démocratie, célébrée le dimanche 15 septembre 2024, la Coalition internationale Tournons la page (T.l.p), dont l’objectif vise à promouvoir l’alternance démocratique et la bonne gouvernance, a publié son rapport sur l’état de la démocratie dans quatre pays de l’Afrique centrale: Cameroun, Congo-Brazzaville, Gabon et Tchad. Publié dans le cadre de son programme de suivi et évaluation du baromètre de la démocratie en Afrique centrale, ce rapport porte sur sept sujets dont la corruption, la liberté de presse, l’accès à l’Internet, l’accès à la justice et les enjeux sécuritaires. Le Congo est critiqué sur tous ces sujets et c’est le niveau de la corruption qui y est préoccupant.

Le rapport de la coalition Tournons-la-page est comme le miroir de la démocratie dans les pays étudiés. Selon les responsables de T.l.p, il «présente un état des lieux approfondi de la situation de chaque pays à travers une lecture des indicateurs de la démocratie et comporte une analyse comparative de ces pays, étudiant leurs similarités et divergences afin de discerner des tendances régionales».
A propos de la culture démocratique au Congo, T.l.p écrit que «le paysage politique du Congo est largement contrôlé par le Parti congolais du travail (P.c.t), au pouvoir presque sans discontinuer depuis sa création en 1969. L’opposition est marginalisée dans la vie politique et leurs leaders sont fréquemment menacés, intimidés ou emprisonnés. Les récentes élections au Congo-Brazzaville ont été marquées par une faible transparence et un fonctionnement opaque, ce qui a sérieusement limité la capacité des opposants à contester les résultats».
Concernant les libertés d’expression et de presse, le rapport fait savoir qu’elles «sont particulièrement restreintes». «Le Congo est classé 81ème sur 180 pays en 2023 et 69ème sur 180 en 2024 selon R.s.f (Reporter sans frontières), laissant penser à un niveau meilleur dans le traitement des médias, en comparaison avec d’autres pays de la région. Bien que la liberté de la presse soit théoriquement garantie par La loi sur la liberté de l’information et de la communication, la législation sur le pluralisme dans l’audiovisuel public et la loi encadrant le Conseil supérieur de la liberté de communication, en pratique, les journalistes au Congo sont souvent censurés et ne peuvent pas prendre de risques».
Sur la corruption, il indique celle-ci est «endémique et touche tous les secteurs, limitant les projets démocratiques. Bien qu’il existe des lois sur la lutte contre la corruption, leur application reste insuffisante». Classé à la 140ème place sur 180 pays, «le Congo est gravement touché par la corruption. Le pouvoir exécutif domine largement les autres pouvoirs et il existe une impunité notable pour les officiels impliqués dans des scandales».
S’agissant de l’accès à la justice, il ressort que le système judiciaire congolais est dépourvu d’infrastructures fonctionnelles et de ressources financières qui ralentissent le traitement des affaires. L’indépendance du système judiciaire est également préoccupante. «Les inégalités socio-économiques exacerbent la fragmentation sociale et territoriale en matière d’accès à la justice», note le rapport. En 2023, Human rights watch a indiqué dans un rapport que notre système judicaire fait l’objet de pressions par des personnalités influentes de la scène politique, compromettant ainsi l’impartialité des jugements.
Signalons que la publication de ce baromètre sur la démocratie en Afrique centrale s’inscrit dans la mise en œuvre du Projet «Renforcer le dynamisme citoyen en vue d’une alternance démocratique en Afrique», financé par le N.e.d (Fondation nationale pour la démocratie) est une fondation américaine privée à but non lucratif, et piloté par le secrétariat international de Tournons-la-page avec la participation de l’A.e.d.h (Agir ensemble pour les droits humains) dans trois pays d’Afrique centrale, notamment le Congo, le Gabon et le Cameroun.
Créé en 2014, Tournons la Page est un mouvement citoyen international qui regroupe près de 250 organisations dans quinze pays africains (Bénin, Burundi, Cameroun, Tchad, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Malawi, Mali, Niger, Ouganda, RD Congo, Sénégal, Togo) et qui «mène et relaie des actions pacifiques et non partisanes pour promouvoir l’alternance démocratique en Afrique».

Roland KOULOUNGOU

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