RD Congo

Le capitaine Christian Malanga tué dans une tentative de coup d’Etat à Kinshasa

Dans un communiqué rendu public dans la matinée du dimanche 19 mai 2024, à Kinshasa, par son porte-parole, le général de brigade Sylvain Ekenge, les F.a.r.d.c (Forces armées de la République Démocratique du Congo) annonce avoir déjoué une tentative de coup qu’elles ont réussi à «tuer dans l’œuf». Il s’agit de l’aventure armée d’un jeune leader politique ayant vécu aux Etats-Unis d’Amérique, le capitaine Christian Malanga Musumari (41 ans), activiste de la diaspora, avec dans son groupe armé, au moins deux ressortissants américains dont un Blanc et un Métis. Ils ont pris d’assaut le Palais de la Nation, résidence officielle et bureau du Président de la République, à Kinshasa. Le meneur, Christian Malanga, pourtant capturé vivant, a été finalement tué comme certains de ses camarades. Au passage, il faut dire que les éclats d’obus ont atterri à Mpissa, un quartier de Bacongo, à Brazzaville, faisant quelques blessés légers et des dégâts matériels.

Les Kinois se sont réveillés dans la confusion le matin du dimanche 19 mai. La résidence de Vital Kamerhe, le nouveau président de l’assemblée nationale, était attaquée vers 4h du matin. Le groupe des assaillants, conduit par le capitane Christian Malanga lui-même, avait réussi à s’introduire ensuite au Palais de la Nation où ils se sont filmés. Il aura fallu le communiqué des F.a.r.d.c, en milieu de la matinée, pour comprendre ce qu’il en était. «Les Forces armées de la République Démocratique du Congo portent à la connaissance de l’opinion nationale et internationale qu’une tentative de coup d’Etat a été étouffée dans l’œuf, par les forces de défense et de sécurité», a déclaré le général de brigade Sylvain Ekenge.
Le général de brigade Sylvain Ekenge, porte-parole des F.a.r.d.c
Selon le porte-parole des F.a.r.d.c, «cette tentative a impliqué des étrangers et des Congolais», qui «ont été mis hors d’état de nuire, leur chef y compris», a-t-il précisé. «Les armées de la République Démocratique du Congo demandent à la population de vaquer librement et tranquillement à ses occupations. Les forces de défense et de sécurité ont la parfaite maitrise de la situation», a-t-il conclu.
Le capitaine Christian Malanga pourtant captivé vivant, mais annoncé comme mort
Le capitaine Christian Malanga, mort, après sa tentative de coup d’Etat
Les deux Américains ayant participé à la tentative de coup d’Etat du capitaine Christian Malanga.
Des assaillants neutralisés, après être dépouillés des uniformes militaires qu’ils portaient.
Des témoignages recueillis par notre rédaction, dans la matinée du dimanche 19 mai, ont permis de comprendre que les coups de feu ont éclaté entre 4h30 et 5h30, dans la Commune de Gombé, à Kinshasa, précisant que c’est la résidence du nouveau président de l’assemblée nationale, Vital Kamerhe, qui avait été attaquée. Il y a eu un affrontement entre un groupe d’assaillants en uniforme et la garde personnelle du président de l’assemblée nationale, faisant des morts et des blessés. Les éclats d’obus ont atteint Mpissa, un quartier de Brazzaville, dans le deuxième arrondissement Bacongo, faisant des blessés légers et quelques dégâts matériels, notamment quatre maisons impactées.
Sur des vidéos qui ont circulé dans les réseaux sociaux dès le début de la matinée du dimanche 19 mai, on voit un groupe d’une douzaine d’assaillants en uniforme militaire flanqué des écussons aux couleurs du drapeau de l’ex-Zaïre sur les épaules, paradant, la nuit, au Palais de la Nation, une zone pourtant bien sécurisée, dans la Commune de la Gombe, armes au poing, avec le drapeau de l’ex-Zaïre et criant: «Zaïre oyé!». Le meneur, le capitaine Christian Malanga, s’exprime en anglais et en lingala. «C’est fini pour Félix Tshisekedi», lance-t-il, et de poursuivre: «Désormais, c’est le Zaïre». Fait curieux, il y a au moins un Blanc et un Métis dans le groupe. Ce sont des Américains. Voilà pourquoi le porte-parole des F.a.r.d.c a affirmé, dans son communiqué, que cette tentative de coup d’Etat «a impliqué des étrangers et des Congolais». Mais, quelques instants après la contre-attaque des forces de défense et de sécurité, Christian Malanga se met à prier Dieu de venir à leur secours.
Qui est Christian Malanga Musumari?
Né le 2 janvier 1983, à Kinshasa, d’un père mécanicien et d’une mère vendeuse au marché, Christian Malanga Musumari vivait aux Etats-Unis d’Amérique depuis 1998, avec ses parents, venant de Swaziland où ils s’étaient d’abord établis comme réfugiés politiques, après leur départ de la RD Congo. Depuis les Etats-Unis, il a mené des actions humanitaires, en faveur des enfants de son pays.
On l’appelait déjà Président du nouveau Zaïre
Christian Malanga Musumari est revenu dans son pays, la RD Congo, en 2006, pour effectuer son service militaire. Il a atteint le grade de capitaine dans l’armée congolaise où il a exercé quelques fonctions comme celles d’officier du moral de la brigade et de commandant d’une compagnie de formation.
A la fin son service militaire, en 2010, il s’est engagé dans les affaires, dans les domaines des travaux publics et des mines. En 2011, il se présente aux élections législatives comme candidat indépendant situé à l’opposition. Mais, il est arrêté avant le scrutin et détenu pendant plusieurs semaines. A sa libération, il crée un parti, l’U.c.p (Parti congolais uni) et trouve des soutiens parmi ses compatriotes de la diaspora aux Etats-Unis, en Europe et en Afrique du Sud.
Reparti aux Etats-Unis, il se distingue dans le milieu des O.n.gs qui défendent la liberté religieuse en Afrique subsaharienne. Il est soutenu par les gouvernements britannique et américain qui lui donnent les moyens de travailler à défendre la liberté religieuse. Au point que le 29 avril 2017, le capitaine Christian Malanga Musumari, marié et père de famille, reçoit le grade de chevalier de l’Ordre de Saints Pierre et Paul, des mains du Pape François, une distinction réservée à des grandes personnalités et surtout à des Chefs d’Etat. Après cette distinction, il reçoit le soutien de l’Eglise catholique de son pays, la RD Congo.
Se sentant pousser les ailes, il crée, en mai 2017, à Bruxelles, en Belgique, un nouveau mouvement politique appelé «Nouveau Zaïre» (New Zaïre). Il met en place un gouvernement «zaïrois» en exil, basé à Bruxelles, et reçoit le soutien de certains pays occidentaux. Malgré son statut de dirigeant d’un gouvernement en exil, il regagne Kinshasa où il fomente sa curieuse tentative de coup d’Etat. Il est tué par les forces de défense et de sécurité de Kinshasa avec plusieurs de ses infortunés, alors qu’il est capturé vivant et même interrogé. Une affaire bizarre dont on ne sait pas s’il y aura des éclaircissements de la part des autorités de la RD Congo, donnant l’impression que son histoire armée était une blague et devant le rouleau compresseur militaire, il s’est rendu compte qu’il avait entraîné des jeunes dans le pétrin.
Jean-Clotaire DIATOU
Communiqué du gouvernement

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