L’artiste musicien congolais de la RD Congo, Verkys Kiamwangana Mateta, est décédé, jeudi 13 octobre 2022, au Centre médical de Kinshasa, la capitale, à l’âge de 78 ans. Saxophoniste de talent, né en 1944 dans la ville Kisantu, il était compositeur, producteur de disques, fondateur du label Vévé et chef d’orchestre de la même dénomination. De Franco Luambo Makiadi à Pepe Kalle, en passant par le Trio Madjesi ou Zaïko Langa-Langa, Verckys a travaillé avec tous les grands noms de la rumba congolaise. Dès l’annonce de son décès, certaines personnalités ont salué la mémoire d’une «icône de la musique congolaise et africaine, un maître de son instrument, un producteur de musique hors-pair, un précurseur de la rumba congolaise sans égal, un homme multidimensionnel».

La passion de Verkys Kiamwangana Mateta pour la musique débute lorsqu’il découvre l’orchestre qui animait les soirées d’un bar appartenant à son père, Georges Kiamuangana Mateta, à l’intérieur du pays. Il n’a pas dix ans, mais cet univers le fascine et de retour à Kinshasa, à l’époque Léopoldville, il n’aura plus qu’une seule idée en tête: devenir musicien.
La fanfare kimbanguiste lui offre sa première initiation et le célèbre Isaac Musekiwa initiera le jeune homme au saxophone. A ses débuts, il joue dans plusieurs petits groupes de la place, comme Conga jazz avec Dewayon et Johnny Bokelo ou encore l’orchestre Los Cantina.
Vers 1963, Verkys devient membre de l’orchestre Tout-Puissant Ok Jazz où il joue du saxo pendant cinq ans. Il fera sa première expérience dans la chanson «Course au pouvoir» du grand maître Franco. Mais, il compose aussi des chansons comme «Madame de la maison». Au cours d’un voyage avec Franco à Bruxelles, en Belgique, le jeune homme, ambitieux, a récupéré en secret un peu de matériel de studio et enregistre quelques titres de son côté, avec quelques-uns des membres de l’OK Jazz. Il convoie les bandes en cachette vers son pays. Ayant subtilisé les contacts de Franco, il va confier ses bandes à un éditeur et recevra une belle avance, avec laquelle il achètera deux voitures. Cet incident sera la cause de sa révocation du groupe en 1969. Une décision qu’il apprendra par voie de presse.
Verkys s’en va ensuite fonder la maison d’édition «Vévé», pour produire et commercialiser sa musique. L’orchestre de la maison, créé en 1969, va devenir une pépinière pour bon nombre d’artistes, dont le trio de choc qui en fera d’abord la gloire, formé de Mario (Matidi Mabele), Djeskain (Loko Masengo) et Sinatra (Saak Saakul). Les trois feront sécession en 1972, pour fonder, le trio Ma-Dje-Si composé des deux premières lettres de chacun de leur nom de scène. C’est aussi avec l’orchestre Vévé que Verckys sort l’une de ses chansons les plus connues, «Nakomitunaka», en 1972. Une chanson qui pose de grandes interrogations, qu’on peut dire théologiques, sur les contre-vérités des relations entre l’homme noir et l’homme blanc en matière religieuse.
Verckys deviendra plus tard président de la Socoda (Société congolaise des droits d’auteurs et assimilés), poste d’influence hautement convoité, disputé par Jossart N’Yoka Longo avec lequel le litige était encore pendant devant la justice.
Il est le premier Congolais à détenir son propre label ainsi qu’un studio d’enregistrement. Souffleur de talent, Verckys est connu comme l’un des meilleurs saxophonistes africains de tous les temps. Il est l’un de tous premiers à se faire réellement de l’argent grâce à la musique.

Roland KOULOUNGOU

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