R.f.c.(Rassemblement des forces de l’opposition)

Réaction aux propos du porte-parole du P.c.t sur la Conférence nationale souveraine

Dans une déclaration publiée le jeudi 5 juin 2025, au siège du parti Les Souverainistes, à Moungali, le quatrième arrondissement de Brazzaville, le R.f.c (Rassemblement des forces du changement) a réagi aux propos du porte-parole du P.c.t, Parfait Iloki, qui avait qualifié «la Conférence nationale souveraine de 1991 d’escroquerie nationale organisée».

Dans une longue déclaration de dix pages, présentée devant la presse par Rémi Likamba, membre de la Commission technique du R.f.c, en présence de Clément Miérassa, coordonnateur provisoire du R.f.c, l’opposition a non seulement pris le contre-pied du porte-parole du P.c.t, mais encore chargé le parti au pouvoir des maux dont ont souffert les Congolais et dont elle l’accuse d’en être responsable (Voir Déclaration du RFC 2025)
«Depuis plus de trois décennies, le Parti congolais du travail (P.c.t), sous la direction du Président Denis Sassou-Nguesso, prétend incarner la stabilité politique et la continuité de l’Etat. Mais, derrière cette façade se cache une réalité préoccupante, marquée par des violations répétées de la Constitution, un verrouillage des institutions, l’absence de transparence électorale et une gouvernance inefficace», dit l’opposition du R.f.c, d’entrée de jeu.
Des dirigeants du R.f.c, lors de la présentation de leur nouvelle plateforme
Elle a d’abord fustigé «la caporalisation de la presse» par le pouvoir du P.c.t. «La presse considérée comme le quatrième pouvoir, dans tout Etat démocratique, est censée jouer un rôle de contre-pouvoir, en assurant le contrôle citoyen sur les institutions. Pourtant, dans le contexte congolais, on observe une mainmise manifeste sur les médias publics par le pouvoir en place. Cette caporalisation se manifeste notamment par: l’interdiction tacite ou explicite faite aux opposants d’accéder aux médias d’Etat; le traitement partial de l’information, biaisant l’opinion publique;  l’absence de pluralisme, pourtant garanti par les textes fondamentaux et internationaux.
Ce musellement constitue une atteinte grave à l’Article 25 de la Constitution du 25 octobre 2015, qui garantit la liberté d’expression et de la presse. Il est incompatible avec les standards démocratiques modernes».
Puis, il soulève l’«illégalité constitutionnelle manifeste», à ses yeux, de «la reconduction de Denis Sassou-Nguesso à la tête du P.c.t». «Le 5ème congrès ordinaire du P.c.t de décembre 2019 a reconduit à l’unanimité Monsieur Denis Sassou-Nguesso à la tête du Comité central en contradiction flagrante avec l’Article 80, alinéa 2 de la Constitution de 2015, qui dispose: «Le mandat du Président de la République est incompatible avec toute responsabilité au sein d’un parti politique», rappelle l’opposition.
Le R.f.c critique ensuite le P.c.t pour la «protection des délinquants économiques». «La persistance d’une impunité structurelle vis-à-vis des crimes économiques et des détournements de fonds publics perpétrés dans une atmosphère de gouvernance opaque, pose la question d’une complicité active du pouvoir exécutif dans l’étouffement des responsabilités», dit-il.
Autre reproche fait au P.c.t: «L’oubli des valeurs et la banalisation des crimes d’Etat». Selon le R.f.c, «le P.c.t, en se proclamant force politique motrice de l’unité nationale, a totalement occulté son propre rôle dans des évènements tragiques: la guerre du 5 juin 1997, qui a causé près de 400 mille morts est toujours niée ou minimisée; les 353 disparus du beach n’ont jamais fait l’objet d’une reconnaissance officielle ou de réparation. La normalisation des crimes économiques constitue une stratégie de consolidation du pouvoir par la corruption. Un parti politique ne peut prétendre incarner l’avenir d’une Nation, tout en restant complice de son passé le plus sombre».
Concernant la Conférence nationale souveraine, le R.f.c constate qu’«il est profondément choquant que la voix autorisée du P.c.t qualifient aujourd’hui la Conférence nationale souveraine de 1991 d’escroquerie nationale organisée. Une telle déclaration constitue une haute trahison et traduit une incompréhension grave de l’histoire politique contemporaine du Congo, voire une volonté délibérée d’effacer un processus historique de démocratisation».
Pour le R.f.c, «cette conférence fut un acte de souveraineté populaire, une tentative courageuse de sortir le pays de la dictature et du parti unique, un espoir de réconciliation nationale. Cette conférence a abouti à une transition politique sans précédent».
Le R.f.c constate que non seulement le P.c.t s’est lancé dans la déconstruction des engagements de la Conférence nationale souveraine, mais encore il a replongé dans ses pratiques d’antan de gestion du pouvoir. «Ce sont précisément les engagements issus de cette conférence que le P.c.t, une fois revenu au pouvoir, a systématiquement détricotés, ignorés, puis reniés. Le comble de cette duplicité historique réside dans le fait que malgré des gestes symboliques tels que le lavement des mains et la publication du document «J’assume», le P.c.t ensuite replongé dans des pratiques autoritaires encore plus graves que celles d’avant 1991», fait savoir l’opposition.
Propos recueillis par Chrysostome FOUCK ZONZEKA

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