Dans le premier volume de son recueil de poèmes intitulé, «Impressions de voyage», paru récemment aux Editions L.m.i de Pointe-Noire, l’auteure, Brigitte Lavaleur, de nationalité française, évoque avec simplicité mais sincérité, la spécificité de la femme congolaise. La poétesse n’a pas hésité un tantinet d’en tomber amoureuse.
Brigitte Lavaleur est basée au Congo depuis 2012, année de la mort de son époux avec lequel elle avait déjà séjourné dans le pays d’Afrique centrale, quelques années auparavant. Cette première rencontre bien que courte, va produire une sorte de coup de foudre au point de laisser un goût de revenez-y.
Pour donner une valeur ajoutée à son aventure congolaise, elle va décider de s’envoler à destination du Congo, en s’installant à Pointe-Noire. Dans la capitale économique, elle travaille à l’espace culturel Kintuari de la Corniche de Foucks, dans le quartier éponyme du deuxième arrondissement, Mvoumvou.
De ses nombreux voyages à travers toute l’étendue du territoire national, va naître une véritable idylle entre la Française et le Congo, désormais son pays d’adoption. Un pays qui, durant ces treize dernières années, aura offert sans ménagement, tout ce qu’il a de plus beau et de plus romantique à une femme avide comme Jean Jacques Rousseau, d’aventures et découvertes romantiques. Mais, si la soif de connaître le Congo n’est pas encore totalement étanchée, Brigitte Lavaleur n’a pas résisté à l’irrépressible besoin de partager les premiers fruits de vie commune avec le public. Et il aura fallu le faire par le biais de la poésie.
Paru récemment aux Editions L.m.i de Pointe-Noire, dirigées par le sérénissime et non moins sympathique Maurice Loubouakou, le premier volume du recueil de poèmes intitulé, «Impressions de voyages», est un ouvrage de 66 pages. Il contient vingt poèmes écrits en vers libres sans contrainte de versification. Une manière «de rendre davantage accessibles et compréhensibles les textes à tout le monde ou presque, pourvu qu’on ait des connaissances élémentaires sur la langue française», explique la poétesse.
L’œuvre écrite avec l’assistance de Simon Jagger Kimpouni, responsable de l’espace culturel Kintuari de la Corniche de Foucks, offre une vue somme toute panoramique d’une société congolaise dans toute sa splendeur. Les paysages à l’image de cette luxuriante forêt du village Les Saras, dans le Département du Kouilou, les mœurs… Le Congo a vraiment tout pour plaire à Brigitte Lavaleur.
Mais, c’est surtout la Congolaise, dans sa beauté et son assiduité au travail, qui va retenir l’attention de Brigitte. Et la table en fait partie. Comme son compatriote Montaigne qui aimait déguster les mets des contrées qu’il traversait, Lavaleur sera séduite par la manière dont ses homologues, mieux ses sœurs congolaises préparent leurs repas. «Piler les feuilles de manioc, rythme du pilon, sans oublier de respirer, faire les courses au Grand-marché (marché central de Pointe-Noire), Rythme de l’ami qui me guide dans les allées, sans me perdre; Préparer le saka-saka, aidée d’une amie et le servir (à table», raconte l’écrivaine dans le poème numéro 11 intitulé: «À table».
Mais, la féminité congolaise, c’est aussi cet attachement au pagne africain. Si bien que Brigitte a fini par adopter le super wax au détriment de ses habituelles robes, jupes et pantalons occidentaux. «Ma garde-robe n’est désormais constituée que de pagnes et très souvent quand je vais en France, je me sens fière de m’afficher en pagne», explique-t-elle.
L’ouvrage aborde bien d’autres thèmes où la femme congolaise se distingue par sa spécificité. Au point que dans le poème 6 intitulé, «Où est la culture», Brigitte écrira: «J’ai trouvé la culture». C’est dire que la Française a réussi à «pénétrer la culture (congolaise) avant de se laisser pénétrer par elle», comme renseigne le tout premier poème intitulé «Départ». Et à quand le retour? Elle ne le sait pas encore. Mais Brigitte est sûre d’une chose: son cœur bat pour un métissage heureux, comme le rapporte dans le poème numéro 19 intitulé, «Retour».
John NDINGA NGOMA
