La représentation de la Banque mondiale a organisé, du 19 au 20 mars 2024, aux Tours jumelles de Mpila, à Brazzaville, la revue annuelle de la performance du portefeuille de ses projets au Congo. La cérémonie d’ouverture s’est tenue sous le patronage de Mme Ingrid Olga Ghislaine Ebouka Babackas, ministre du plan, de la statistique et de l’intégration régionale, en présence de Mme Louise Pierrette Mvono, représentante-résidente de la Banque mondiale depuis le 1er juillet 2023, des ambassadeurs, chefs de missions diplomatiques, des parlementaires, des partenaires au développement, des coordonnateurs des projets financés par la Banque mondiale, des représentants de la société civile, etc. Cette revue était suivie, du 21 au 22 mars, de deux journées de partage de connaissances sur le thème: «Optimisation de la performance du portefeuille de la Banque mondiale en République du Congo».
Dans son mot de circonstance, la représentante de la Banque mondiale, Louise Pierrette Mvono a évoqué les trois évolutions qui caractérisent le portefeuille actif de la Banque mondiale au Congo qui est de 766,72 millions de dollars: premièrement, l’augmentation significative de la taille individuelle des projets, passant de 26,92 millions de dollars en 2016 à 63,89 millions dollars en moyenne cette année.
Deuxièmement, ce portefeuille «est à la fois plus ambitieux et plus complexe, car il utilise des mécanismes de financement adaptés aux défis de développement de la République du Congo et reflète l’évolution de la collaboration entre la Banque et le pays. L’un des changements notables est le passage d’un portefeuille dominé par des projets d’investissement, financés en fonction des actions spécifiques à réaliser, pour atteindre les objectifs du projet, à une approche axée sur les programmes pour les résultats. Cette approche offre un financement conditionné par l’atteinte de résultats concrets et mesurables, encourageant ainsi les pays à se focaliser sur des impacts tangibles et durables, tout en utilisant les règles et les procédures du pays».
«Troisième point enfin: nous sommes fiers des progrès significatifs réalisés dans plusieurs domaines clés. Parmi ceux-ci, la protection sociale s’est étendue pour couvrir un plus grand nombre de personnes vulnérables. Nous avons également soutenu le développement des compétences fondamentales et de l’employabilité, renforcé le secteur privé, stimulé l’agriculture et soutenu des réformes profondes dont les effets positifs commencent à se manifester. Ces succès constituent une base solide que nous souhaitons renforcer à travers de futures opérations financées par la Banque mondiale et d’autres partenaires techniques et financiers. La collaboration continue avec ces partenaires vise à créer plus de synergie et à maximiser l’impact de nos actions. Nous leur sommes reconnaissants pour cette collaboration efficace», a-t-elle fait savoir.
Mme Louis Pierrette Mvono s’est félicitée de «l’intensification du partenariat entre le gouvernement du Congo et la Banque mondiale» qui «est le résultat d’un effort continue et d’une volonté affichée par les deux parties de tirer le meilleur de cette coopération pour le bien-être des populations». «Vos exigences pour un portefeuille plus souple et plus en adéquation avec les attentes du pays nous ont permis de clôturer cinq projets en temps opportun, sans extension, optimisant ainsi l’utilisation des ressources. De même, sans avoir la vocation d’une agence humanitaire, la Banque mondiale s’est s’adaptée aux situations de crises, lorsque les circonstances l’imposent. C’est ce qui justifie que les équipes du gouvernement et de la banque se sont mobilisées pour apporter une solution rapide aux populations affectées par les dernières inondations qui ont affecté le pays. L’activation de la composante C.e.r.c du Projet Proclimat et le lancement de l’évaluation rapide post-inondation témoignent de ce que nos deux institutions peuvent faire, pour ajuster le portefeuille et apporter des solutions idoines à la population pour laquelle nous œuvrons», a-t-elle déclaré.
Pour sa part, ouvrant les travaux, en sa qualité de gouverneur de la Banque mondiale pour le Congo, la ministre Ebouka-Babackas a rappelé que «l’économie congolaise a connu un raffermissement de sa croissance en 2023 de l’ordre de 2,0% et devrait atteindre 4,9%, en 2024, grâce à la reprise dans le secteur pétrolier». «Le secteur hors-pétrole, quant à lui, a présenté, courant 2023, un P.i.b de l’ordre de 3,4% et devrait atteindre 5% en 2024, contribuant fortement à soutenir le dynamisme de croissance en rapport avec les efforts de transformation structurelle d’une économie placée sur les rails de la mise en œuvre du P.n.d 2022-2026 et du programme conclu avec le F.m.i sur la facilité élargie de crédit», a-t-elle fait savoir.
Concernant le portefeuille de la Banque mondiale «qui se resserre», elle a indiqué celui-ci «exige une attention plus soutenue à sa bonne santé: la qualité devant l’emporter sur la quantité». Tout repose, pour cela, sur le travail des coordonnateurs des projets. «C’est certain que la qualité de notre portefeuille de projets reste intrinsèquement liée à la performance exigée des coordonnateurs recrutés à la tête des unités de gestion. Ils sont tenus par les termes de l’accord de financement, ils sont attendus au double plan de la gestion administrative et de la gestion fiduciaire du projet et sont implacablement jugés à travers le taux de décaissement et l’état des dépenses inéligibles en fin de projet», a-t-elle rappelé.
Au nom du Premier ministre, chef du gouvernement, Monsieur Anatole Collinet Makosso, elle a remercié la banque, pour les deux premières tranches décaissées en faveur de la République du Congo, dans le cadre du Projet d’appui des politiques de développement pour la gestion budgétaire et la croissance inclusif, «autrement dit l’appui budgétaire», qui «accompagne les efforts du gouvernement vers la restauration des équilibres macro-économiques et budgétaires». Sous l’impulsion du Premier ministre, «le gouvernement travaille dorénavant, pour obtenir la troisième et dernière tranche cette année, avec le concours constant et acharné de nos collaborateurs, points focaux désignés du comité technique interministériel de suivi des appuis budgétaires, qui ne ménagent aucun effort, malgré les exigences et la complexité de cet exercice, pour l’atteinte de cet objectif», a-t-elle précisé.
Un documentaire sur les réalisations de la Banque mondiale au Congo a clos la cérémonie d’ouverture. Signalons que la cérémonie de clôture de cette revue était présidée par Sosthène Likouka, directeur de cabinet du Ministère du plan, de la statistique et de l’intégration régionale.
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA