Denis Sassou-Nguesso fait de 2025 l’année de l’éradication du grand banditisme
Le mardi 31 décembre de chaque année, c’est la traditionnelle fête de la Force publique congolaise, appelée «Reveillon d’armes», sous le très haut-patronage du chef suprême des armées, le Président de la République, Denis Sassou-Nguesso. En 2024, la tradition, instituée depuis 1985, a été respectée. L’évènement a eu pour cadre le Ministère de la défense nationale, entre 15h et 16h30, à Brazzaville. Après le bilan des actions réalisées en 2024 par la Force publique, présenté par le chef d’Etat-major général des Fac (Forces armées congolaises), le général de division Guy-Blanchard Okoï, le Président Sassou-Nguesso a donné ses orientations pour la nouvelle année. En 2025, il a prescrit à la Force publique «l’éradication complète du grand banditisme dans les agglomérations du pays». Il a promis l’amélioration des conditions de travail de la Force publique.
Le réveillon d’armes s’est déroulé en présence du Premier ministre chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, du ministre de la défense nationale, Charles Richard Mondjo, du ministre de l’intérieur, de la décentralisation et du développement local, Raymond Zéphirin Mboulou, du secrétaire général du C.n.s (Conseil nationale de sécurité), le vice-amiral Jean-Dominique Okemba, des présidents des commissions défense et sécurité de l’assemblée nationale et du sénat, des commandants des différents corps de la Force publique (Forces armées, gendarmerie, police, sécurité civile), du général Noël Leonard Essongo, chef d’Etat-major particulier du Président de la République, des attachés de défense et sécurité intérieure d’ambassades, des officiers généraux et supérieurs, etc. Officier général en réserve de la République, Gilbert Mokoki, ministre de la santé et de la population, était parmi les invités. Certaines de toutes ces personnalités étaient accompagnées de leurs épouses.
De g. à d, Raymond Zéphirin Mboulou, Collinet Makosso, le Président Sassou-Nguesso (seul au milieu), Charles Richard Mondjo, le général Okoï et leurs épouses.Le Président Denis Sassou-NguessoLe général de division prononçant son rapport bilantiel
Suivant un cérémonial bien réglé, sur fond de la musique militaire, le général de division Guy Blanchard Okoï a été invité par la présentatrice du jour à prendre la parole pour son rapport bilantiel. Le chef d’Etat-major général des Fac s’est d’abord appesanti sur le bien-fondé du réveillon d’armes, qui est «un serment de communion entre le chef et ses troupes, un sens d’unité et de cohésion, une promesse renouvelée d’un lien sacré et le reflet d’un engagement partagé; c’est surtout le moment solennel où le Président de la République, Chef de l’Etat, chef suprême des armées, donne de très hautes orientations à la Force publique devant guider son action pour les temps à venir».
Faisant le compte-rendu des missions assignées à la Force publique par le chef suprême des armées, le 31 décembre 2023, notamment «le relèvement du niveau de discipline au sein de la Force publique», le général Okoï a affirmé que beaucoup de choses ont été réalisées. Il s’agit notamment de «la diminution de la commission des actes non-réglementaires; une meilleure prise en main des hommes et une maîtrise consolidée des ressources humaines; la réalisation de la revue générale des effectifs au à la Marine nationale et à l’Armée de l’air, en attendant celle de l’Armée de terre, le renforcement au niveau de la Gendarmerie nationale des mécanismes de prise en main des personnels et l’opérationnalisation du nouveau système intégré de gestion des ressources humaines; le renforcement du contrôle des actions du personnel des Forces de police, en général et en particulier celui de la circulation routière et la mise en place d’un système plus équitable de récompenses pour les comportements exemplaires, à travers notamment les décorations et les témoignages de félicitation et de satisfaction». A cela s’ajoutent des sessions de formation en faveur des milliers d’apprenants de la Force publique.
Concernant la lutte contre le grand banditisme, sous toutes ses formes, Guy Blanchard Okoï a fait savoir que les efforts déployés par la Force publique, à travers l’opération «Coup de poing». Ces efforts ont permis de réduire l’activisme des groupes de bandits. Il ressort aussi que vingt-six mille interventions de la sécurité civile, au titre des incendies et d’assistance à personne en danger, ont été réalisées dans quarante-cinq localités du pays. Pour le chef d’Etat-major général, l’action de la Force publique pourrait se focaliser sur quatre objectifs prioritaires:
– adapter l’organisation territoriale de la Force publique à la nouvelle carte départementale du Congo;
– améliorer la gouvernance opérationnelle et stratégique;
– poursuivre et achever la formalisation du cadre doctrinal couplé au renforcement de la pratique de l’entraînement et du développement des forces morales;
– poursuivre l’amélioration de la gestion des équipements.
Après lui avoir présenté les vœux de nouvel an, Guy Blanchard Okoï a procédé à la remise officielle d’un présent (un tableau baptisé «Patrie» conçu par une ponténégrine et réalisé par un peintre ressortissant de Mossaka, vivant à Pointe-Noire) au Président de la République, tout en expliquant le message contenu sur l’image de ce tableau.
Le général Okoï présentant le tableau offert au Président de la RépubliqueLe Président Denis Sassou-Nguesso, attentif à la présentation du tableau d’art par le chef d’Etat-major général.Vue aérienne de la cérémonie, au moment où le Chef de l’Etat saluait les officiers.
Le moment tant attendu, c’est évidemment celui des orientations du chef suprême des armées. Le Président de la République a d’abord félicité la Force publique, «parce qu’elle a exécuté, avec bonheur et efficacité, toutes ces missions tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, courant 2023 à 2024, parce que ces deux années ont été particulièrement éprouvante pour notre peuple qui a fait preuve de résilience. Et la Force publique s’est tenue fermement et fidèlement aux côtés de son peuple et elle a aussi fait preuve de résilience dans le cadre de l’accomplissement de ses missions traditionnelles. Elle a exécuté avec efficacité les missions que nous qualifions de permanentes. A travers ces missions permanentes, il y a la discipline que nous avons voulu élever au niveau de mission particulière, au cours de cette année 2024. Il est heureux de constater que, dans les rangs de la Force publique, on observe effectivement, cet élan de discipline et d’ordre».
Puis, il a donné ses orientations pour 2025. Après avoir relevé le recrutement opéré au sein de la Force publique, il a prescrit que la formation se poursuive avec rigueur. Aussi, a-t-il demandé la création des premières unités du génie-travaux. Pour cela, il a demandé au gouvernement «d’appuyer la force publique dans ce sens». Car, «la naissance de ces unités contribuera fortement au renforcement du lien entre force publique et son peuple».
Le deuxième point, c’est «l’éradication complète du grand banditisme dans les grandes villes et à l’intérieur du pays et de l’amélioration des conditions de travail de la Force publique», afin qu’elle améliore davantage ses performances. «Cet effort doit se poursuivre», a-t-il insisté. Ce grand banditisme est exercé, rappelons-le, par des groupes dits «bébés noirs» et kulunas, constitués d’adolescents et de jeunes qui, armés d’armes blanches (couteaux, machettes, barres de fer…), sèment la terreur, de nuit comme de jour, dans les quartiers de Brazzaville, Pointe-Noire, etc, allant jusqu’à donner la mort à de paisibles citoyens ou les blessant grièvement.
L’autre directive porte sur le contrôle, de façon stricte, des frontières du pays, «pour qu’elles ne soient pas comme des passoires du grand banditisme venu d’ailleurs. Donc, contrôle strict de nos frontières». «Avec la mise en œuvre de quelques instructions que je viens de donner, avec le lien étroit qui existera toujours entre la Force publique et son peuple, nous pensons que nous allons maintenir un climat de paix, de paix totale dans notre pays. Nous allons tout mettre en œuvre, pour tenter de relever la situation économique et financière de notre pays et ainsi, le gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir, pour soutenir la Force publique et surtout créer les conditions de travail et de vie au sein de la Force publique, que ces conditions de vie soient améliorées et je pense à tout ce qui peut permettre à la Force», a-t-il promis.
Après avoir souhaité bonne année 2025, faite de bonheur et de succès dans leur travail à l’ensemble des agents de la Force publique et leurs familles, le Président de la République a procédé à la salutation des cadres et agents présents au réveillon d’armes 2024, en leur serrant la main, dans une ambiance bon enfant, avant la photo de famille qui a été le point final du réveillon d’armes.
