Les responsables des institutions de lutte contre la corruption des pays membres de la C.e.a.c (Communauté économique des Etats d’Afrique centrale) se sont retrouvés à Brazzaville, du 22 au 24 janvier 2024, pour une réunion extraordinaire de mise en place et d’opérationnalisation de leur plateforme, le Rinac (Réseau des institutions nationales anticorruption d’Afrique centrale). La cérémonie d’ouverture de cette réunion a eu lieu lundi 22 janvier, à l’Hôtel Radisson Blu, sous la patronage du Premier ministre, chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, en présence de quelques membres du gouvernement, des représentants des agences du système des Nations unies, du député-maire de Brazzaville, Dieudonné Bantsimba, et avec la participation de Nestor Mbou, président de la Commission anti-corruption du Gabon et président de transition du Rinac, d’Emmanuel Ollita Ondongo, président de la H.a.l.c, des cadres de l’administration publique, etc.
Dans son mot de bienvenue, le président Emmanuel Ollita Ondongo a rappelé que «nos Etats sont déterminés à combattre résolument la corruption», qui est «est un phénomène social, politique et économique complexe qui touche tous les pays du monde».
Pour sa part, Nestor Mbou a fait l’historique du Rinac. En effet, «c’est pour se conformer aux prescriptions de l’Onudc (Office des Nations unies contre la drogue et le crime), qu’en 2015, les responsables des associations anti-corruption d’Afrique centrale s’étaient réunis à Libreville (Gabon), du 7 au 9 octobre 2015. Au terme de cette réunion, l’Association anti-corruption du Gabon avait obtenu le siège et la présidence provisoire qui devait mener des plaidoyers auprès des pays membres de la C.e.a.c, pour faire connaître le Rinac et son opérationnalisation».
Ouvrant solennellement la cérémonie, le Premier ministre Anatole Collinet Makosso a déclaré que «le développement économique des Etats de l’Afrique centrale dépend largement de leurs capacités à créer des richesses, par une gouvernance durable et leur redistribution à tous sans exclusif et de manière équitable. L’idéal, faut-il, l’avouer non atteint de manière générale, à ce jour, à cause de la faible attractivité de notre sous-région, des investisseurs directs étrangers, frileux du fait, pensent-ils, de l’ampleur de la corruption, rapportée à tort ou à raison, par des organismes et médias parfois tendancieux, surtout lorsqu’il s’agit des Etats africains. En effet, les graves menacent que font peser la corruption réelle ou supposée et les infractions assimilées sur les économies de nos Etats, entravent la croissance économique, les efforts de développement entamés, l’exploitation et la distribution équitable des richesses naturelles compromises, la lutte contre la pauvreté et fausse la saine concurrence dans les transactions commerciales et les tristes réalités en relevant que la corruption et les problèmes qu’elle pose, la frustration des populations, la menace de la paix et de la stabilité sociale».
«A l’évidence, combattre la corruption devient une question de survie collective, qui requiert la synergie participative de nos Etats d’Afrique en général, et de la sous-région d’Afrique centrale en particulier, au risque de ne cesser d’exister dans le concert des Nations», a poursuivi le Premier ministre.
La réunion du Rinac s’est tenue à Brazzaville grâce au dynamisme de la H.a.l.c et de son président, Emmanuel Ollitta Ondongo. Elle a permis de doter le réseau anti-corruption de la sous-région de textes fondamentaux et de dirigeants qui vont conduire le bateau battant pavillon Rinac et créer des synergies capables d’endiguer la corruption dans la sous-région.
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA