Paru en 2014, aux Editions L’harmattan, à Paris (France), le roman «Ntinu, la retraitée maltraitée de Mfoa», de Dieudonné Antoine-Ganga, avait fait l’objet d’une cérémonie de présentation et de dédicace à l’Alliance française, à Washington, aux Etats-Unis, le pays d’adoption de l’auteur. A Brazzaville, c’est le présentateur de l’émission «Convergences et révolutions culturelles), Alexis Bongo, sur la chaîne de télévision privée, D.r.t.v, qui a eu la primeur d’en parler avec l’auteur lui-même. Comme qui dirait, les retraités congolais sont abandonnés et maltraités, comme l’est le protagoniste principal du roman, «Ntinu la retraitée maltraitée de Mfoa».
Ancien ministre, Dieudonné Antoine-Ganga s’est lancé dans la promotion de son roman au Congo, alors que la situation des retraités est de nouveau dans l’actualité nationale, avec le paiement difficile de leurs pensions. A la quatrième de couverture, on peut se faire, une idée générale du sujet qu’aborde le roman: «La guerre civile qui sévit en 1998 à Brazzaville, entraîne en exil beaucoup de personnes dont Ntinu, alias Ebène, et ses quatre enfants. Ce roman, qui s’inscrit dans une littérature pamphlétaire, décrit d’un côté les péripéties, les déboires, les affres de l’exil et, de l’autre, le courage, la rage d’une mère de survivre dans la dignité avec ses enfants, forcés de s’exiler aux Etats-Unis. Elle y travaille jusqu’à l’âge de la retraite où ses droits lui seront versés, après une heure de formalités administratives. Seize ans plus tard, elle retourne dans son pays, le Congo, pour y effectuer les mêmes formalités. A Brazzaville (Mfoa), elle retrouve son quartier, Bacongo, complètement dénaturé. Dans ce quartier jadis puritain, la dépravation des mœurs suit une pente inquiétante. Le suivi de son dossier de retraite y est, cette fois, un véritable parcours du combattant: la panoplie des pièces administratives à fournir, l’inhumanité et l’indifférence frisant une hostilité sournoise des agents administratifs, la corruption, etc».
Le roman de Dieudonné Antoine-Ganga est comme une auto-biographie. L’histoire n’est pas totalement inventée. Elle décrit tout simplement le sort tragique d’une catégorie sociale de la population congolaise, des gens qui ont travaillé et qui, en période de retraite, subissent le martyr pour toucher leurs pensions.
Le roman fustige et passe au crible les maux qui minent la société congolaise et pose le problème fondamental de son éthique, de sa morale, y compris dans l’administration publique et dans la politique. «Ntinu, la retraitée maltraitée de Mfoa» est un roman dense, passionné, passionnant et dérangeant où, à chaque page, l’auteur, tout en louant l’amitié et la solidarité de certaines gens, démontre et dénonce à la fois, la méchanceté, l’arrogance et l’égoïsme des autres.
Chrysostome FOUCK ZONZEKA
