Le Sam-Pool (Salon des arts et de la mode du Pool) est une initiative de Juste Mad, promotrice, productrice culturelle, styliste-modéliste, peintre et opératrice scénique congolaise de renommée internationale. Après le coup d’essai de 2021, la deuxième édition de cette grande rencontre culturelle est prévue du 21 au 24 juin 2023, à Kinkala, chef-lieu du Département du Pool. C’est, en tout cas, ce qu’a annoncé la promotrice de cet événement, dans une interview, lors d’un séjour à Pointe-Noire, où elle a pris part à la Foire de l’entreprenariat féminin, à la Chambre de commerce, dans le cadre de la Journée internationale des droits de la femme.
Selon Juste Mad, «la deuxième édition de Sam-Pool se déroulera sous le signe de la tradition, qu’on appelle chez nous «Bokoko». Donc, on va essayer de repartir à la source. Parce que beaucoup de gens ont perdu nos traditions. L’événement connaîtra la participation des délégations de Pointe-Noire, de Brazzaville, de Boko et de Mindouli. Il sera placé sous le patronage du ministère de l’Artisanat. Nous sommes en train de travailler sur le programme, mais je peux déjà vous dire qu’il est prévu, entre autres, une table-ronde, un défilé de mode, une causerie-débat et une exposition».
De son vrai nom Justine Emilie Madiéta, la promotrice de Sam-Pool est une femme battante et rigoureuse. Elle souhaite que la deuxième édition tienne toutes ses promesses. Pour y arriver, elle compte sur l’apport des ressortissants du Pool, département dont elle est originaire. Aussi, leur lance-t-elle l’appel suivant: «Je demande aux ressortissants du Pool de s’unir à nous qui avons des idées, pour faire des choses. Ils doivent venir auprès de nous, afin qu’on puisse travailler ensemble. Parce qu’il y a un adage qui dit: «Un seul doigt ne peut pas laver la figure». Donc, l’union fait la force. Nous devons nous unir afin que nous puissions promouvoir la tradition congolaise et plus particulièrement, l’originalité du Pool».
Basée à Kinkala depuis 2015, après l’incendie de sa galerie d’art à Pointe-Noire, et de son Village des arts à Djéno, à quelques encablures de la ville précitée, l’artiste aux multiples facettes a pris part à la Foire de l’entreprenariat féminin, du 4 au 11 mars 2023, à la Chambre de commerce de Pointe-Noire. Cette rencontre était organisée par l’entreprise B.d.k, sous le thème: «L’ère du numérique». Un thème que Juste Mad juge important. Et pour cause: «Parce qu’il y a beaucoup de femmes aujourd’hui qui ne savent pas, par exemple, qu’il existe les réseaux sociaux, qu’il y a beaucoup de choses qui changent, en ce qui concerne le numérique. Aujourd’hui, le numérique a atteint un niveau tel que personne ne peut s’en passer».
«Cette foire était marquée par des causeries-débats, des ateliers de fabrication du savon, pour aider la jeune fille à se prendre en charge, il y avait des ateliers de fabrication de sacs en tissus, etc. Nous avons aussi assisté, le 8 mars, à des panels concernant la Journée internationale des droits de la femme. Plusieurs femmes du monde y ont participé par visioconférence, grâce au partenariat avec l’Union européenne. Tout s’est bien passé», a-t-elle ajouté.
Juste Mad a également pris part, du 16 au 23 décembre 2022, aux Ateliers sur le raphia, à l’Hôtel Pefaco Maya-Maya, à Brazzaville. «Ces rencontres visaient à promouvoir le raphia congolais. Le Ministère en charge de l’artisanat a, en effet, constaté qu’au Congo, nous avons notre tissu, le raphia, qu’il faut promouvoir. J’ai, à cette occasion, participé à un documentaire sur le raphia, dans le cadre des échanges culturels. La délégation du Ministère de l’artisanat est venue m’interviewer à Kinkala, afin qu’on puisse vendre ce tissu congolais. Les choses se sont bien passées. J’ai participé aux ateliers et les gens ont beaucoup apprécié le documentaire. Tout s’est bien passé. Tant et si bien qu’on avait même reçu la visite du Premier ministre, Anatole Collinet Makosso. Il était venu voir comment nous étions en train de travailler sur le raphia congolais», a-t-elle expliqué.
Nana KABA