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Santé publique : Apparue depuis fin décembre, l’épidémie de conjonctivite appelée Apollo tend à ralentir

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Dr Diaz Patrice Badila Kouendolo, giriatre

La conjonctivite, appelée vulgairement «Apollo», est une infection de l’œil par un virus. Depuis le mois de décembre dernier, des cas de conjonctivite se sont déclarés dans les trois grandes villes du pays, Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie. Après avoir connu une pique en mi-janvier, l’épidémie tend à ralentir ces derniers jours, mais l’on peut toujours craindre un rebond.

Extrêmement contagieuse, l’épidémie de conjonctivite tire son nom, Apollo, du fait de son apparition après le retour sur terre des hommes partis sur la lune. Apollo est, en effet, le programme spatial américaine mis en œuvre par la Nasa, l’agence spatiale américaine, durant la période 1961-1972, permettant aux États-Unis d’être la première superpuissance mondiale à envoyer, pour la première fois, des hommes sur la lune. Ainsi, le 21 juillet 1969, cet objectif est réalisé par la mission Apollo 11 qui emmena Neil Armstrong et Buzz Aldrin à marcher sur l’écorce lunaire.
En Afrique subsaharienne, cet événement planétaire était suivi par l’apparition d’une épidémie de conjonctivite hémorragique virale, qui s’était répandue dans différents pays du continent. La mission spatiale américaine fut alors accusée d’avoir ramené sur terre la poussière lunaire qui en serait à l’origine. Mais, tenez-vous bien, cela n’était que le fruit de l’imagination populaire et n’avait rien de scientifique ni de prouvé. Quoiqu’il en soit, l’historique mission interastrale a laissé son nom à une épidémie de conjonctivite en Afrique.
Il existe plusieurs types de conjonctivites. La forme virale de cette inflammation externe de l’œil est toujours appelée Apollo. C’est une infection inflammatoire qui s’attaque aux yeux des individus pendant quelques jours voire quelques semaines, avec l’apparition des yeux enflés et rouges, sensation de sable dans les yeux, larmoiements. Ceux-ci sont sensibles aux rayons de soleil et soulagés par le port de lunettes noires, mais sans pour autant permettre la transmission du virus.

L’origine de la maladie

En effet, le nom scientifique de ce cette épidémie est la conjonctivite virale, une infection inflammatoire causée par un virus. Celui-ci est particulièrement mutant et s’adapte à chaque apparition à l’environnement social. C’est un sérotype (du virus) qui change chaque année et à chaque apparition. Il y a donc des années où le virus, par le jeu de la mutation, est plus agressif par rapport à d’autres années. A ce jour, on ne peut pas prévoir les années à virus agressif ou non.
Il semble que ce virus apparaît de manière saisonnière, souvent entre le début et la fin de chaque année, précisément entre les trois derniers et les trois premiers de l’année. On observe la maladie à partir d’octobre jusqu’à mars, avril.

La contamination

La conjonctivite virale est une infection hautement contagieuse. Elle peut ainsi se transmettre par simple contact corporel entre la personne atteinte et la personne saine, ou par simple contact d’un même objet par un individu atteint et d’autres non atteints. On s’essuie les yeux avec un torchon ou mouchoir qui rentre en contact avec les mains qui vont pouvoir transmettre le virus, entraînant une contagion à la chaîne. Toutefois, certaines personnes développent des résistances face au virus.

Traitement

Il n’y a aucun traitement médical précis pour le virus, ni spécifique. Mais, la maladie reste douloureuse, le sujet malade ayant la sensation de sable dans les yeux. D’où l’utilisation des lavages oculaires au sérum physiologique, plusieurs fois par jour, et d’un collyre antiseptique. Et contrairement aux idées reçues, elle ne provoque pas d’altération de la vision.

Précaution à prendre

Attention à ne pas utiliser les potions dites «magiques» comme les feuilles, jus de citron et autres décoctions qu’on trouve à la cité, non validées par la science, car le risque de provoquer une ulcération de la cornée est grande. On passera d’une inflammation qui se guérit en 15 à 20 jours, à des lésions gravent dont la prise en charge risquera de faire défaut.
Face à cette épidémie qui a fait son apparition, quoique timide depuis le mois de décembre dernier, il ne reste plus qu’aux autorités de santé de notre pays, de prôner la prévention à une grande échelle et d’accélérer la lutte contre l’insalubrité dans nos villes… Une démarche de prévention auprès de la population avec zéro franc, donc accessible.

Dr Diaz Patrice
BADILA KOUENDOLO
Chef de pôle, chef de service de Gériatrie;
Hôtel Dieu groupe SOS
Le Creusot France;
Spécialiste des maladies dégénératives;
Expert en gestion et politiques de santé.

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