Semaine de l’industrialisation de l’Afrique

Transformer l’Afrique par l’intelligence artificielle et l’économie verte

A l’occasion de la semaine de l’industrialisation de l’Afrique, il s’est tenu, du 9 au 13 décembre 2024, à Addis-Abeba, en Ethiopie, une série d’activités: tables-rondes; ateliers; sessions de formation; expositions, etc, sous le thème: «Exploiter l’intelligence artificielle (I.a), lindustrialisation verte et la propriété intellectuelle, pour la transformation de lAfrique». La cérémonie d’ouverture de la semaine de l’industrialisation de l’Afrique, qui a réuni quelque deux cents participants dont des journalistes et des jeunes entrepreneurs, était présidée par Mme Ron Osman Oumar, directrice par intérim de l’industrie, des minéraux et du tourisme au Département du développement économique au sein de la Commission de l’Union africaine, qui a déclaré que les technologies émergentes ont un potentiel important pour stimuler le programme d’industrialisation de l’Afrique, en tirant parti de l’intelligence artificielle, de l’industrialisation verte et de la protection des droits de propriété intellectuelle.

Les institutions financières internationales comme le F.m.i (Fonds monétaire international) font état d’une baisse de la croissance économique en Afrique, passant de 4,1 en 2022 à 3,7% en 2024. Les mêmes institutions prédisent une hausse à 4,3% en 2025. Mais, ce rebond est loin d’être rassurant. En raison de plusieurs facteurs dont l’absence d’inclusivité de la croissance ou l’inégale jouissance des bénéfices de la croissance. L’Afrique du Sud, par exemple, qui est la locomotive de l’économie continentale, accusait, en été dernier, un taux de chômage élevé de 32,1%, même si ce chiffre est en baisse par rapport aux 33,5% de la même période en 2023.
Mme Ron Osman Oumar
Albert Muchanga prononçant son mot de clôture
Il y a aussi et surtout le caractère purement rentier de la plupart des économies africaines, car elles reposent exclusivement sur l’exportation des matières premières brutes. Une situation due, en grande partie, au déficit infrastructurel. Ce qui explique la faible productivité des économies africaines. C’est dans ce contexte que la semaine africaine de l’industrialisation, organisée par l’Union africaine, dans le cadre de son agenda 2063, a mis l’accent sur les progrès technologiques, la durabilité environnementale et l’intégration régionale.

Trois piliers pour comprendre l’économie africaine

Trois piliers essentiels que des panélistes venus de tous les horizons, mais mobilisés par l’Union africaine, ont exploré durant cinq jours, pour les partager avec les participants. Mais surtout des femmes entrepreneures réunies au sein de «Femmes africaines transformatrices» (Awip, African women in processing, en anglais), un réseau mis en place par l’Union africaine visant afin de soutenir et accompagner les femmes entrepreneures d’Afrique.
Au cœur des nouvelles technologies, l’intelligence artificielle (IA) occupe de nos jours une place fort prépondérante. Branche de l’information visant à accomplir des tâches dévolues à l’intelligence humaine (cas du raisonnement et de la planification), l’IA est aujourd’hui devenue une exigence contextuelle. En effet, selon le commissaire de l’Union africaine au commerce et à l’industrie, Albert Muchanga. À l’heure où l’économie verte est devenue une exigence de la neutralité carbone, l’I.a jouera un rôle-clé dans l’industrialisation verte de l’Afrique, afin que cette dernière réponde aux critères même du développement durable.
Or, «nous avons encore du pain sur la planche. L’Afrique peut-elle rapidement et efficacement s’industrialiser, en respectant la neutralité carbone?», s’est interrogé Muchanga à la clôture de l’événement.
Et si nécessité est mère de l’invention, «quand aurons-nous des labels «Made in Africa»? Quand produirons-nous des marques purement africaines, c’est-à-dire singulières au même titre que Nike ou Clavin Klein?». Ces interrogations ont été, pour Albert Muchanga, une manière d’évoquer la nécessité d’investir dans la recherche. La recommandation est à la mesure de la réalité, car en moyenne 52 mille brevets sont déposés par année en Afrique contre 1,3 million en Chine. Une situation imputable en grande partie au financement de la recherche.
Mais, peut-on imaginer le développement de l’Afrique sans les médias? Pour l’Union africaine, jamais sans. «L’open media offre une opportunité unique de dialogue et d’échange d’idées entre les professionnels des médias et les experts. C’est la preuve de notre engagement à accélérer la transformation économique de l’Afrique», a expliqué Mme Ron Osman Oumar, à l’ouverture.
Une vue des participants à la semaine de l’industrialisation de l’Afrique
Des pistes de solutions

La semaine de l’industrialisation de l’Afrique aura aussi réservé un espace de choix à la gent féminine continentale, qui a débattu et échangé autour du sous-thème intitulé: «Tirer parti des opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf): un chemin d’avenir». Les femmes entrepreneures ont ainsi été édifiées sur des thématiques dont la propriété intellectuelle et la certification. Mais aussi sur les institutions auxquelles il faut recourir pour mobiliser les fonds. C’est le cas de l’Afreximbank (Banque de financement du commerce pour l’Afrique) et l’Organisation régionale africaine de normalisation (Oran) qui accompagne les structures africaines dans le processus de certification de leurs produits. «En tant que femme, j’attache une grande importance à cette initiative africaine, car elle place les femmes au cœur du programme de la transformation industrielle», s’est félicitée la présidente continentale de l’Awip, la Nigérienne Arzika Rabiatou Mamadou, à la clôture.
Mais, si participants et experts ont admis que l’industrialisation devrait transformer le paysage économique africain, il faudrait bien que les paradigmes changent. Le réseautage, la facilitation de l’accès aux subventions, la construction des infrastructures, le financement dans la recherche sont autant de pistes émises à la clôture de cette semaine d’industrialisation, dont la prochaine édition se tiendra en Ouganda, selon le souhait de son ministre du commerce, de l’industrie et des coopératives, Francis Mwebasa. Un vœu exaucé par le commissaire Muchanga.

John NDINGA NGOMA
(De retour d’Addis-Abeba)

Oh bonjour
Ravi de vous retrouver.

Inscrivez-vous pour recevoir du contenu génial dans votre boîte de réception.

Nous ne spammons pas !

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici