Séminaire international de l’Académie des sciences d’Outre-mer à Brazzaville

Chine-Afrique: des partenariats pour bâtir une communauté d’avenir partagé

L’Asom (Académie des sciences d’outre-mer) a organisé, du 8 au 9 mai 2024, à Brazzaville, en partenariat avec le gouvernement congolais, un séminaire international sous le thème: «La Chine et l’Afrique». Ouverts et clôturés par le Premier ministre chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, membre associé de cette société savante française, les travaux de ce séminaire international ont eu lieu aux Tours jumelles de Mpila, dans le sixième arrondissement Talangaï, avec la participation des membres du gouvernement, des anciens ministres, des membres associés venus de France et d’autres pays, des hauts-commissaires, de l’ambassadeure de Chine au Congo, Mme Li Yan, des représentants des agences du système des Nations unies, du représentant de l’ambassadeure de France, des dirigeants des associations, des professeurs d’université et des étudiants.

Le séminaire international de Brazzaville, organisé par l’Académie française des sciences d’outre-mer, a permis d’ausculter le développement prodigieux de la Chine, non seulement sur le continent africain, mais aussi sur la scène mondiale. Après le mot d’accueil du député-maire de Brazzaville, Dieudonné Bantsimba, le Premier ministre Collinet Makosso a fait observer, dès le début de son allocution, une minute de silence en mémoire de deux éminents membres associés, Henri Lopès, premier Congolais à intégrer cette prestigieuse institution, et l’ancien secrétaire perpétuel.
Il s’est félicité du choix de Brazzaville pour la tenue de ce séminaire intenational et a remercié, à ce propos, le secrétaire perpétuel de l’académie, le Prof Dominique Barjot. «Ce séminaire «franco-congolais» sur l’Afrique et la Chine se déroule à un moment emblématique où nous célébrons, de manière concomitante, le soixantième anniversaire des relations des deux pays (France et Congo) avec la Chine et à un moment où le Congo s’apprête à assumer la co-présidence du Forum de la coopération Afrique-Chine en sigle Focac», a-t-il précisé.
Pour lui, «la France, la Chine et l’Afrique forment un triangle… Celui de la coopération triangulaire qui enfantera une ère de paix et de fraternité entre les Nations et celui du codéveloppement. Un triangle qui fait de l’Afrique, la pierre angulaire en ce qu’elle joue, de nos jours, le rôle de pivot, en reliant désormais l’Orient, qu’il soit extrême, proche ou moyen, à l’Occident, si l’on en croit les multiples sommets qui se tiennent sous les vocables: France-Afrique; Chine-Afrique; Etats-Unis-Afrique; Japon-Afrique; Inde-Afrique etc».
Le Premier ministre Anatole Collinet Makosso, ouvrant le séminaire.
Une vue de l’auditoire, pendant le séminaire international.
L’ouverture du séminaire international.
Au total, il y a eu sept panels (ateliers) au cours de ce séminaire dont certains présentés par des membres du gouvernement, notamment le Premier ministre Collinet Makosso, le ministre d’Etat Jean-Jacques Bouya, les ministres Denis Christel Sassou-Nguesso et Edith Delphine Emmanuel Adouki.
A travers les sept panels, les relations entre la Chine et l’Afrique ont été vues sous de nombreux angles. Le Prof Dominique Barjot, secrétaire perpétuel de l’Asom, a affirmé, dans son exposé que «la Chine est ainsi devenue le principal partenaire des pays africains. Au cours de la dernière décennie, ses entreprises ont multiplié par plus de dix leurs échanges commerciaux avec les entreprises africaines, ainsi que leurs investissements en Afrique. Cette présence grandissante de la Chine s’explique par la puissance économique et politique croissante de ce pays sur la scène mondiale, ainsi que par l’intérêt que porte la Chine au secteur des ressources naturelles de nombre de pays d’Afrique, dans le but d’alimenter son expansion économique».
A travers les communications et les échanges, il s’est dégagé que les relations entre «la Chine et l’Afrique se basent sur une stratégie faite de dialogue d’égal-à-égal et une coopération gagnant-gagnant». Cela pour donner une forte impulsion et une nouvelle dynamique visant à approfondir le partenariat sino-africain, à l’effet de promouvoir le développement durable.
L’objectif est «de bâtir une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique dans la nouvelle ère qui précède la construction d’un nouvel «ordre mondial multipolaire». Sur le plan économique et en l’espace de 21 ans, le volume commercial sino-africain a été multiplié par 21 et le stock direct multiplié par 101. De ce fait, la Chine est, de loin, le premier partenaire commercial de l’Afrique, depuis plus de douze années consécutives. Plus de 3.800 entreprises chinoises se sont implantées dans plusieurs pays africains, avec environ 56 milliards de dollars d’investissements directs et des dizaines de zones de coopération commerciales ou industrielle installées».
Pendant que se tenait, à Brazzaville, le séminaire international sur la Chine et l’Afrique, le Président chinois, Xi Jinping, se trouvait en visite officielle à Paris, pour célébrer le 60ème anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et la France. Un moment important pour les intellectuels congolais, français et chinois, de repenser l’action à mener pour le renforcement des relations avec la Chine.
Au terme de ce séminaire, c’est en homme comblé que le Premier ministre Collinet Makosso a dégagé quelques pistes de réflexion pour le travail à faire, puisque l’institution organisatrice est centenaire, il lui faut une feuille de route pour les prochains centenaires. En marge de l’événement, le Président de la République a reçu le prix Paul Bourdarie, l’un des plus prestigieux de l’Académie des sciences d’outre-mer.
Chrysostome FOUCK ZONZEKA

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