Le Comité de politique monétaire, une des instances de la B.e.a.c (Banque des Etats de l’Afrique centrale), a tenu, lundi 26 juin 2023, par visioconférence, sa deuxième session ordinaire de cette année, avec les directions nationales des six pays membres de la B.e.a.c dont le siège est à Yaoundé, au Cameroun. Cette instance, qui se réunit quatre fois dans l’année, est dirigée par Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la B.e.a.c, en qualité de président statutaire. A Brazzaville, les membres du Comité de politique monétaire ont participé à cette session sous la conduite de Serge Dino Daniel Gassackys, directeur national de la B.e.a.c.
Selon le Comité de politique monétaire de la B.e.a.c, la masse monétaire des pays de la Cemac (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale) progresserait de 13,1%, tandis que les avoirs externes nets poursuivraient leur accroissement avec un taux d’environ 20% en 2023. Mais, au cours de cette année, la Cemac connaîtra aussi une persistance des pressions inflationnistes en hausse de 6,1%, contre 5,6% un an plus tôt. Ces conclusions mentionnent, également, que les perspectives en matière de stabilité monétaire externe sont favorables, avec un taux de couverture externe de la monnaie qui ressortirait à 80% contre 73,1% en décembre 2022.
Au cours de cette session, le débat était axé au niveau du contexte économique et les perspectives pour donner des orientations. A la fin des travaux, Abbas Mahamat Tolli a donné une visioconférence de presse devant les journalistes retenus dans chaque pays membre de la Cemac. Ceux-ci ont suivi cette conférence de presse dans les différentes directions nationales de la B.e.a.c. Dans son mot liminaire, le gouverneur a fait le résumé de leur session. Les membres du comité ont procédé à l’examen de l’évolution récente de la conjoncture économique et les perspectives macroéconomiques tant au niveau international que sous-régional.
Au niveau international, au regard des effets négatifs cumulés de la pandémie de covid-19 et du conflit russo-ukrainien, qui continuent de perturber les marchés de l’énergie et des produits alimentaires de base, les perspectives de l’économie mondiale, mises à jour en avril 2023 par le F.m.i, indiquent que la croissance ralentirait en descendant de 3,4% en 2022 à 2,8% en 2023. Cependant, les tensions inflationnistes reculeraient avec un taux de 7% en glissement annuel en 2023, contre 8,7 % en 2022. Cela reflète un repli anticipé des prix internationaux des produits combustibles et hors combustibles en lien avec la diminution attendue de la demande mondiale.
Sur le plan sous-régional, il y aura un recul de la croissance qui reviendrait à 2,4% en 2023 contre 3% en 2022 et une dégradation des finances publiques qui se matérialiserait par un recul du solde de l’excédent budgétaire du solde budgétaire global. La chute du ratio du solde du compte courant est rapportée au P.i.b à 0,1% en 2023 après 7,7% en 2022. Après l’analyse des facteurs de risques pesant sur la stabilité monétaire, avec une position extérieure confortable préserve la stabilité externe de la monnaie. Mais, une situation encore préoccupante de la stabilité interne est caractérisée par une persistance du niveau élevé d’inflation. Cette lecture a conduit le comité à décider de maintenir inchangés les différents taux: le taux d’intérêt des appels d’offres à 5%; le taux de la facilité de prêt marginal à 6,75% et le taux de la facilité de dépôt à 0%.
A la conférence de presse, Abbas Mahamat Tolli a rassuré que «pour l’essentiel, nous avons l’inflation au niveau de la sous-région, quoi que légèrement en baisse et nous projetons, d’ici la fin de l’année, un niveau beaucoup plus bas. Nous continuons toujours à observer le niveau actuel de l’inflation, la norme communautaire étant de 3%».
Martin
BALOUATA-MALEKA