Il y a beaucoup d’interrogations sur ce qui se passe. A y regarder de près, les citoyens que nous sommes sont un peu perdus. L’échec du Congo à l’élection du directeur général de l’Unesco était prévisible. Aujourd’hui, il y a lieu de se demander si ça valait la peine de se présenter dans un scrutin diplomatique dont on n’avait pas le temps de maîtriser les contours. Plus que le raz-de-marée subi, c’est le silence post-électoral des gouvernants qui interroge. Le décalage est abyssal entre le discours de campagne qu’ils ont déroulé et le résultat sorti du scrutin. Quoiqu’il en soit, il reste au Congo de tirer les leçons de son aventure, pour ne plus tomber dans les mêmes erreurs dans l’avenir.
La sécurité publique est actuellement en débat, depuis l’opération contre les bandits bébés noirs et kulunas. La vie démocratique est fructueuse quand il y a le débat libre qui permet la manifestation des idées, dans le respect des lois et institutions établies. La critique, quand elle n’émane pas de la mauvaise foi, est un facteur de perfectionnement et donc de réussite, par la correction de ses erreurs. «Qui aime bien châtie bien», dit le proverbe. Mgr Ernest Kombo disait: «Il n’y a que les sots et les morts qui ne changent pas d’avis».
Quand le débat tourne à la querelle et quand la critique devient une arme au service de la provocation, la vie démocratique est piégée et devient improductive, alors que la méfiance s’installe entre acteurs. Si le gouvernement a décidé de donner un tour de vis plus serré à sa politique de sécurité publique, à lui de l’exprimer et de défendre les bienfaits de cette politique devant l’opinion. Mais, donner l’impression d’un sujet tabou alors que des vies humaines sont en jeu reviendrait à s’éloigne de la vie démocratique. Autrement, il y a lieu de s’interroger si nous sommes sur la bonne voie.
L’HORIZON AFRICAIN
