Les menaces qui pèsent sur les forêts tropicales s’aggravent: c’est pourquoi, les droits des peuples autochtones et des communautés forestières doivent être au cœur de l’initiative des trois bassins tel est la préoccupation de la société civile, qui a organisée jeudi 26 octobre 2023, au Cinu (Centre d’information des Nations unies), à Brazzaville, pour demander l’amélioration des conditions de vie des populations autochtones et des communautés forestières, avec la participation des activistes de la RD Congo venus faire entendre leurs voix au sommet des trois bassins forestiers.

La cérémonie a commencé par un documentaire réalisé autour du Lac Kivu en RD Congo, qui fait état des difficultés rencontrées par les communautés locales, à cause d’un bloc gazier qui venait d’être installé par les autorités de ce pays et qui met en péril la vie de ceux-ci et détruit leur environnement. Le documentaire était appuyé par des témoignages de terrain recueillis par Bonaventure Bondo, activiste climat et Bernard Adebu, directeur des programmes à Apem (Action pour la promotion et protection des peuples et espèces menacés). Les deux activistes reprochent au gouvernement de la RD Congo, «le manque de communication. Le bloc gazier ne touche pas seulement le Lac kivu, mais aussi les zones forestières et les vies humaines. Les vies des populations sont menacées autour du bassin du Congo». «Les ressources appartiennent à l’Etat, mais les communautés en sont les gardiens. Elles doivent savoir ce que l’Etat désire faire», a-t-il précisé.

Les responsables des Organisations de la société civile

Un rapport d’études a été présenté par Benoit Ndameu de l’O.n.g Eia et Victoria Moretti du R.f.u.k (Rainforest foundation), qui se résume en ceci: «Les communautés locales des trois bassins forestiers ont besoin de projets d’intérêt communautaire qui impactent leurs vies». Les menaces qui pèsent sur les forêts tropicales s’aggravent. C’est pourquoi les droits des peuples autochtones et des communautés forestières doivent être au cœur de l’initiative des trois bassins forestiers.
Le clou de cette rencontre était la déclaration des peuples autochtones lue par Jean Nganga, président d’une association des autochtones du Congo. Cette déclaration parle «d’une nouvelle recherche qui montre que, en réalité, plusieurs pays des trois bassins forestiers avancent avec des plans qui vont dans la direction contraire», a-t-il insisté. «En Amazonie, les blocs pétroliers et gaziers existants ou prévus chevauchent aujourd’hui environ 65 millions d’hectares, soit 13% de forêts tropicales intactes et plus de 31 millions d’hectares de territoires autochtones abritant plus de 500 nationalités indigènes».
«Dans le bassin du Congo, les blocs pétroliers et gaziers prévus chevauchent près de 71 millions d’hectares, soit 39% de forêts tropicales intactes, qui abritent plus de 16 mille lieux habités, y compris des communautés autochtones et tributaires de la forêt».
«En Asie du Sud-Est, les blocs pétroliers et gaziers désignés pour la production ou l’exploitation couvrent plus de 34,8 millions d’hectares, soit près de 20% de forêts tropicales intactes. En Indonésie, plus de 99 mille lieux habités, comprenant un grand nombre d’autochtones et de personnes tributaires de la forêt, se trouvent à l’intérieur des blocs pétroliers et gaziers», a-t-il indiqué.
«En même temps, les populations autochtones et les défenseurs de l’environnement sont persécutés et tuées en plus grand nombre pour défendre ces terres forestières que le sommet des trois bassins est censé de protéger. Souvent, les responsables utilisent leur pouvoir et leur influence sur les autorités pour continuer à détruire des vies et des forêts en toute impunité. Il est clair qu’en continuant sur la voie d’un extractivisme en expansion constante, il sera impossible d’atteindre les objectifs mondiaux en matière de climat et de biodiversité», a-t-il ajouté.
C’est pourquoi nous appelons les gouvernements des trois bassins à s’engager sur les points suivants dans leur communiqué final entre autres: «accroître la protection juridique fondée sur le droit, la démarcation et la reconnaissance des terres et territoires des communautés forestières comme préalable à une protection plus efficace des forêts ; défendre leur droit à participer pleinement et effectivement à la prise de décision concernant tout développement prévu dans ces zones, respecter le droit des populations autochtones à un consentement libre, préalable et éclairé, de même que la protection de personnes vivant dans un isolement volontaire, ainsi que assurer la protection des personnes vivant dans un isolement volontaire ; renforcer et protéger les populations autochtones et les autres défenseurs de l’environnement et des droits humains en première ligne, notamment en améliorant l’accès à la justice; adopter des objectifs mesurables et définis dans le temps, pour atteindre ces objectifs, dans un souci de transparence et de responsabilité».
Ces recommandations illustrent la vision de la société civile pour améliorer les conditions de vie des populations autochtones et les communautés forestières. A l’issue des travaux, les activistes souhaitent que leurs voix soient entendues et que le rendez de Brazzaville puisse apporter du nouveau dans le bassin du Congo.

Chrysostome
FOUCK ZONZEKA

Oh bonjour
Ravi de vous retrouver.

Inscrivez-vous pour recevoir du contenu génial dans votre boîte de réception.

Nous ne spammons pas !

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici