Les économies des pays membres de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) ne vont pas bien. Malgré des taux de croissance positifs, il y a une tendance à l’inclination de nature à provoquer la dégradation de la situation macroéconomique de la Cemac. Face à ces menaces prises au sérieux, les Chefs d’Etat des six pays de la sous-région se sont retrouvés en sommet extraordinaire, lundi 16 décembre 2024, au Palais de l’unité de Yaoundé, la capitale camerounaise, sous la co-présidence de Paul Biya, l’hôte du sommet, et du Centrafricain Faustin Archange Touadéra, Président en exercice de la Cemac, «pour prendre l’exacte mesure des défis à relever et d’arrêter, de manière concertée, les solutions de nature à franchir ce cap périlleux».

Comme en 2016, le F.m.i (Fonds monétaire international), la Banque mondiale, la Bad (Banque africaine de développement) et le gouvernement français ont dépêché leurs représentants au chevet de la Cemac dont les économies nationales suffoquent, pour certaines, sous le poids de l’endettement.
La République du Congo, pays traînant la plus lourde dette sur le marché financier de la sous-région, était représentée par son Premier ministre Anatole Collinet Makosso, accompagné des ministres Jean-Baptiste Ondaye (finances), Ghislaine Ingrid Olga Ebouka-Babackas (plan) et Ludovic Ngatsé (budget)
Le chef du gouvernement a présenté la communication du Président Denis Sassou-Nguesso qui assure la présidence dédiée du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac. Après avoir suivi l’état d’avancement de ce programme, les Chefs d’Etat ont invité leur homologue congolais à accélérer sa mise en œuvre, «afin de prévenir durablement la communauté contre les chocs économiques exogènes».
Et pour cause, le constat a été fait que la situation économique et financière de la Cemac est profondément préoccupante. Malgré la mise en œuvre de certaines mesures et réformes structurelles depuis 2016, le niveau des réserves de change n’arrive pas à atteindre les 5 mois d’importation considérés comme seuil normal par le F.m.i. En 2023, il a progressé à 4,6 mois.
Raison pour laquelle les Chefs d’Etat ont réaffirmé «l’application intégrale de la règlementation des changes, notamment à travers le rapatriement diligent des devises liées aux recettes d’exportation. Ils ont demandé la signature, avant le 30 avril 2025, des conventions de compte séquestre pour les fonds de restauration des sites par les sociétés d’exploitation pétrolière et minière».
La croissance de la Cemac, prévue à 3,7% en 2024 va baisser à 3,0% en 2025. S’agissant de l’inflation, le seuil communautaire n’est plus respecté depuis 2022, montant à 5,4% en 2023. L’autre question complexe, c’est la dette. Si dans l’ensemble, le niveau de la dette a atteint son pic de 57,2% du P.i.b (Produit intérieur brut) en 2020, alors qu’il reste néanmoins en deçà du critère de convergence multilatérale de 70%, la situation d’endettement de certains pays de la sous-région est inquiétante. Le Cameroun, le Congo et le Gabon sont les trois pays qui accélèrent le niveau d’endettement de la sous-région. Face à cette situation, les Chefs d’Etat ont renouvelé «l’engagement des Etats en faveur d’une politique d’endettement prudente, privilégiant les financements concessionnels». Ils ont exhorté «les partenaires au développement à une mobilisation plus forte des ressources financières, pour soutenir la transformation structurelle des économies de la sous-région».
Contrairement à ce que certains médias ont annoncé, la dévaluation du franc Cfa n’était pas à l’ordre du jour de ce sommet extraordinaire et ne faisait même pas partie des mesures envisagées. Au contraire, selon son évaluation de 2023, le F.m.i considère que «la dette publique des pays de la Cemac reste viable, même si les risques de surendettement, aussi bien pour la dette globale que pour la dette extérieure demeurent élevés».

Urbain NZABANI

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