Le Palais Brongniart, à Paris (France), a abrité, du 22 au 23 juin 2023, le sommet pour un nouveau pacte financier mondial, initié par le Président français, Emmanuel Macron, pour éliminer la pauvreté et préserver la planète. Celui-ci, vise à construire un nouveau contrat entre les pays du Nord et du Sud, pour faire face au changement climatique et à d’autres crises mondiales. Plusieurs dirigeants des pays ainsi que des représentants d’organisations internationales, d’organismes financiers, des organisations de la société civile, etc, ont participé à ce sommet dont le Chef de l’Etat congolais, Denis Sassou-Nguesso, Président de la Commission climat du bassin du Congo.
Le sommet sur le nouveau parte financier mondial s’est déroulé, après la cérémonie d’ouverture présidée par Emmanuel Macron, à travers six tables-rondes, le jeudi 22 juin, le long de la journée, au Palais Brongniart. Le Président Sassou-Nguesso a co-animé, avec ses homologues égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, sud-africain, Cyril Ramaphosa, et colombien, Gustavo Petro Urrego, et la présidente de la commission de l’Union européenne, Mme ursula Von Der Leyen, etc, la deuxième table-ronde sur le thème: «Une nouvelle méthode: les partenariats pour une croissance verte».
S’exprimant à cette table-ronde, le Chef de l’Etat a déploré le manque d’actions concrètes sur les engagements pris pendant les sommets. «La Cop de Copenhague, en 2009, était la Cop de l’espoir. Il avait été annoncé un soutien de 100 milliards de dollars par an, aux pays en développement pour l’adaptation et l’atténuation. Nous sommes partis de Copenhague jusqu’à Charm El-Cheikh et rien ne s’est passé de significatif. Aujourd’hui, nous sommes à la croisée des chemins et il va falloir aller vers les actions concrètes», a-t-il indiqué.
S’agissant du sommet des trois bassins forestiers qui se tiendra, en novembre prochain à Brazzaville, le Chef de l’Etat congolais a déclaré, «le sommet des trois bassins porte en lui, une nouvelle alliance écologique. Nous attendons des pays du Nord, la création d’un marché structuré qui rémunérait au juste prix les services ainsi rendu à l’humanité par ces bassins».
Rappelons que dans son discours d’ouverture, le Président Macron a déclaré «le système financier international est le fruit d’un consensus passé, qui a su monter son efficacité, mais qui n’est plus tout à fait adapté, et qu’il faut réaligner sur nos objectifs». Dans ce contexte, il a proposé quatre principes: «d’abord, aucun ne doit avoir à choisir entre la réduction de la pauvreté et la protection de la planète. Ensuite, le choix du chemin de chaque pays est singulier et souverain, il n’y a pas un modèle unique». «Apres, il faut un choc de financement public, pour investir beaucoup plus, afin de relever les défis de la pauvreté, de la biodiversité et du climat. Enfin, une plus forte mobilisation du secteur privé, qui permettra d’avoir plus de liquidité en faveur des pays vulnérables», a souligné Chef de l’Etat français.
Signalons qu’à l’issue de ce sommet de deux jours, qui a connu une cinquantaine d’évènements thématiques à divers lieux de Paris, aucune déclaration conjointe n’a été publiée. Un agenda dénommé «Agenda de Paris pou les peuples et la planète» a été rédigé par la présidence française. Dans ce contexte, un nouveau sommet est prévu à Paris, avant la Cop30 en 2025 au Brésil, afin de faire le point sur ces engagements, qui malheureusement n’ont pas été rendu public. Le sommet a tout au moins dégagé la nécessité de concrétiser les «engagements déjà pris en matière de solidarité internationale, sur les moyens de mobiliser davantage des ressources concessionnelles publiques et le rôle indispensable que doivent jouer les acteurs privés». Enfin, on n’oublie pas que ce sommet a connu aussi son adversité, exprimée, en marge, par des O.n.g.s qui ont critiqué une «opération de communication» et exigé une taxation des industries les plus polluantes.
Roland KOULOUNGOU