Le monde est en plein bouleversement majeur. L’élection de Donald Trump ouvre une perspective incertaine, en raison du caractère imprévisible du nouveau Président américain, qui a déjà son ennemi intime: la Chine. L’opération militaire spéciale du Président russe, Vladimir Poutine, d’envahir l’Ukraine pour l’empêcher d’intégrer l’Union européenne et l’Otan (Organisation du traité atlantique Nord) a tourné en une guerre de tranchées très destructrice. Et même si l’armée russe a pour elle l’avantage de la masse de troupes et d’équipements, les armes dont l’Ukraine est dotée par les alliés amenuisent les chances des Russes d’atteindre leurs objectifs de mettre ce pays sous leur contrôle.
Puissance nucléaire, la Fédération de Russie a-t-elle intérêt de poursuivre cette guerre qui a tendance à s’internationaliser avec l’implication des troupes étrangères, notamment celles de la Corée du Nord aux côtés de l’armée russe? Les réactions de la Corée du Sud, de l’Australie et bien d’autres pays en faveur du soutien militaire à l’Ukraine, contre l’intervention des troupes nord-coréennes en Ukraine, en disent long sur les risques d’internationalisation de ce conflit armé.
Au Proche-Orient, la guerre d’Israël contre le Hamas dans la Bande de Gaza, qui s’est étendue au Liban contre le Hezbollah représente une véritable menace à la paix dans le monde, dès lors que l’Iran est tenté de voler au secours des Palestiniens et des Libanais qui ploient sous les bombes de l’armée israélienne. L’échange de tirs de missiles auquel on a assisté entre les deux pays n’est probablement que le prologue d’un conflit qui n’attend que les conditions soient réunies pour éclater au grand jour.
Comme avec la S.d.n (Société des Nations), à la fin des années 30, qui n’avait pas réussi à éviter à l’humanité la catastrophe de Seconde guerre mondiale, l’Onu (Organisation des Nations unies) donne les signaux d’un instrument international dépassé par les menaces qui pèsent aujourd’hui sur l’équilibre du monde. Qui va arrêter Poutine et Netanyahou dans leur rage d’imposer des solutions militaires destructrices, pour satisfaire leurs intérêts?
Donald Trump a dit qu’il est capable d’arrêter la guerre entre la Russie et l’Ukraine en 24 heures, s’il est élu. Mais, ce n’est là qu’une promesse électoraliste qui ne peut qu’engager ceux qui y croient. D’ailleurs, traiter ainsi les affaires sérieuses du monde prouve à quel point le futur Président américain n’a qu’une vision des relations internationales calquée sur le business: arrêter l’aide militaire à l’Ukraine, pour l’obliger à céder à la Russie les territoires déjà occupés et mettre ainsi fin à la guerre. Si le monde doit fonctionner comme ça, il n’y a plus d’idéal; plus de droit international. Certains pays européens et pas des moindres entendent s’y opposer.
C’est autan dire que le retour de Donald Trump à la Maison Blanche ne met pas le monde à l’abri de toute surprise. Les tensions vont s’accroître entre les Etats-Unis et la Chine, non seulement sur le plan de la concurrence économique, mais également sur le plan directement militaire, en raison de l’intention de la Chine de reconquérir Taïwan, tandis que les guerres sur le continent européen et au Proche-Orient menacent de rompre l’équilibre du monde, par le jeu des alliances. Voilà qui rend le monde de plus en plus incertain, les instruments diplomatiques et même judiciaires (Cour pénale internationale) manquant de force de persuasion ou de dissuasion.
L’HORIZON AFRICAIN