Des mouvements sociaux ont éclaté à l’Université Marien Ngouabi et dans le secteur public de l’enseignement secondaire général et technique. Si l’Université Marien Ngouabi en est rapidement sortie, l’école publique secondaire en est encore affectée. La Constitution reconnaît le droit de grève aux travailleurs congolais, à l’exception des magistrats et des agents de la Force publique (Article 32).
La grève est généralement l’expression d’une protestation contre un niveau de rémunération qui n’est pas accepté ou contre des conditions de travail dont les travailleurs exigent l’amélioration. Elle est le moyen légal reconnu à l’employé pour contraindre l’employeur à accepter de négocier sur ces questions, voire à s’opposer ou à obtenir une décision. Mais, comme mouvement social, la grève peut avoir aussi des conséquences imprévisibles jusque sur le plan politique. Sous couvert de revendications sociales, elle peut comporter des objectifs inavoués à connotation politique, quand elle n’est pas parfois le résultat d’une manipulation politique dont les meneurs, les syndicalistes, sont les instruments. Voilà qui met souvent la grève au cœur d’un bras de fer entre gouvernants et gouvernés. Les premiers s’en méfient comme de la peste et cherchent à l’empêcher par tous les moyens et les seconds aiment y recourir pour contraindre les premiers à négocier ou accepter leurs revendications.
Les gouvernants ont donc intérêt à créer les conditions empêchant les travailleurs à recourir à la grève. Or, quand on voit, par exemple, les revendications au niveau de l’Université Marien Ngouabi, il y a de quoi penser que le gouvernement ne fait pas d’effort pour éviter la colère des travailleurs. On voit, par exemple, des revendications comme celles-ci: «l’application intégrale du statut particulier de l’Université Marien Ngouabi; la nomination aux postes vacants à la présidence de l’Université Marien Ngouabi et dans certains de ses établissements».
On peut comprendre que le gouvernement éprouve des difficultés à faire face aux revendications de nature financière (l’allocation d’un budget conséquent à l’Université Marien Ngouabi; le paiement des heures diverses; l’apurement du reliquat du premier protocole d’accord). Dans ce domaine, vu le poids des demandes et des attentes face à des ressources financières nationales bien limitées, on comprend que le règlement de telles questions prenne du temps.
Mais, franchement, est-ce que nommer des cadres aux postes vacants devrait être un point figurant sur des revendications susceptibles d’entraîner une grève générale dans une université? Lors de la formation du gouvernement, on a vu avec quel empressement un ministre oublié a été nommé. Pourquoi ne ferait-on pas preuve du même empressement sur les autres postes publics? Question donc de volonté. Et c’est le sentiment qui rejaillit devant les revendications récurrentes à l’origine des mouvements sociaux à l’Université Marien Ngouabi. Si un statut particulier a été mis en place, pourquoi ne pas l’appliquer? Question de volonté! En réalité, ce qui menace la gouvernance publique, ce ne sont pas les grèves, mais plutôt le défaut de volonté chez les décideurs. Pour améliorer la gouvernance publique, renforcer l’autorité de l’Etat, il faut une volonté politique durable.

L’HORIZON AFRICAIN

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