En vue de revitaliser le corridor de transport reliant les villes de Pointe-Noire et Brazzaville (Congo), de Kinshasa (RD Congo) et de Bangui (Centrafrique), l’Union européenne, une des partenaires stratégiques du Congo et de la sous-région d’Afrique centrale, avait réalisé une étude dont les premières conclusions du rapport préliminaire de la mission technique mise en place pour identifier les futurs projets sur ce corridor ont été présentées le vendredi 8 novembre 2024, au siège de la délégation de l’Union européenne à Brazzaville.
Réhaussée de la présence du ministre congolais de l’économie fluviale et des voies navigables, Guy Georges Mbakas, du ministre centrafricain de l’équipement et des publics, Eric Rekosse Kamot, des représentants des institutions financières régionales.
Ce corridor essentiel, qui traverse le Congo, la RD Congo et la Centrafrique offre un potentiel immense pour stimuler le commerce régional, la croissance économique et améliorer le niveau de vie des populations. Pendant des décennies, ce fut une artère vitale pour la région, favorisant ainsi la circulation des biens et des personnes. Cependant, des défis en matière d’infrastructures et une connectivité limitée ont retardé son essor.
Pour relever ces défis, l’Union européenne, en partenariat avec les gouvernement régionaux et institutions de développement, a lancé une étude, afin d’identifier et de prioriser les projets permettant d’améliorer l’efficacité du corridor. C’est une étape qui permet de connaître les potentialités dont regorge ce corridor. «Cette stratégie s’inscrit clairement dans la stratégie «Global gateway» qui vise à contribuer au développement des pays partenaires de l’Union européenne, en mobilisant le secteur privé, pour accélérer les investissements de qualité et respectueux des normes sociales et environnementales. La stratégie «Global gateway» représente la contribution de l’Union européenne à combler le déficit mondial en matière d’investissement», a précisé Torben Nilsson, le chargé d’affaires par intérim à la Délégation de l’Union européenne au Congo.
L’Union européenne s’est fixée l’objectif de mobiliser 300 milliards d’euros d’ici à fin 2027, pour soutenir les investissements durables et de qualité, dont 150 milliards d’euros seront spécifiquement alloués au continent africain. Comme l’Union africaine, l’Union européenne, a indiqué Torben Nilsson, accorde une importance capitale au commerce régional et aux infrastructures régionales telles que le transport, la digitalisation, etc, comme moteur d’intégration régionale, notamment en Afrique centrale.
Pour réaliser le potentiel de ce corridor, l’Union européenne va prioriser le développement des infrastructures, précisément la modernisation du transport fluvial, l’expansion du réseau routier et le renforcement des infrastructures ferroviaires.
«L’engagement de l’Union européenne en faveur du développement du corridor Pointe-Noire/Kinshasa/Bangui est un signal clair de sa détermination à soutenir le développement durable en Afrique», a dit le chargé d’affaires a.i de l’Union européenne au Congo.
Les ministres congolais et centrafricains ont salué l’initiative de l’Union européenne de soutenir leurs pays dans le développement des corridors. «Ce que je peux retenir, c’est que toutes les idées qui ont été énoncées dans le cadre de cette étude vont dans la droite ligne de la vision que nous développons au niveau de notre Etat. Ce que nous attendons des partenaires, c’est de nous soutenir dans la recherche du désenclavement de notre pays, de faciliter les échanges entre nos Etats. Avec l’enveloppe allouée à l’Afrique, c’est dans notre intérêt d’accélérer le processus pour pouvoir capter ses ressources et financer nos infrastructures», a dit le ministre des travaux publics de Centrafrique.
On peut rappeler que le corridor fluvial a existé entre le Congo et la République Centrafricaine. La liaison était assurée par l’A.t.c (Agence transcongolaise de communication) pour la partie congolaise, et la C.c.f du côté centrafricain. Ces sociétés avaient fini par être privatisées. «Nous nous sommes rendus compte que la privatisation n’était pas la meilleure solution. Parmi les suggestions émises par les experts, il est question de voir comment nous pourrions créer une société qui regroupera le Congo et la Centrafrique», a-t-il poursuivi. Heureux que l’Union européenne s’intéresse à la connexion fluviale entre le Congo et la Centrafrique, le ministre de l’économie fluviale a fait savoir que des schémas leur ont été proposés et ils les examineront pour voir ensemble comment valoriser ce corridor.
Urbain NZABANI