Rentré d’une visite d’Etat en Italie où il a été reçu par le Pape François, le Président de République Italienne, M. Sergio Mattarela et par la présidente du conseil italien, Mme Giorgia Meloni, le Président de la République, M. Denis Sassou-Nguesso, prononce son message sur l’état de la Nation, ce jeudi 28 novembre 2024, devant le parlement réuni en congrès, à Brazzaville. Un discours qui intervient à l’occasion de la célébration du 66ème anniversaire de la proclamation de la République du Congo, le 28 novembre 1958, par une délibération de l’Assemblée territoriale du Moyen-Congo, à Pointe-Noire.
Dans un contexte particulier, s’exprime le Président Denis Sassou-Nguesso: les réussites et autres bonnes performances ne sont pas au rendez-vous, dans la plupart des domaines de la vie nationale; une crise financière et sociale plombe le pays; le Congo est en souffrance; la grogne y est perceptible. Pour les Congolais, les autorités nationales ne donneraient pas la preuve ostensible de leur bonne volonté pour sortir le pays de la crise et, par extension, n’œuvrent pas assez aux mesures de relance.
A ce jour, demeure vaine la kyrielle des appels des forces politiques de l’opposition, de la société civile et de la diaspora, toutes tendances confondues, au Président de la République, pour l’amener à changer de gouvernance, en vue de décider des réformes profondes qu’exigent les défis actuels. Et tout laisse à penser que la crise pourrait persister au-delà de la déclaration du Président de la République, s’il n’en ressort pas un esprit réformateur qui astreindrait l’ensemble des dirigeants, avec eux les institutions où ils siègent, à procéder à la réparation de République, pour la rendre plus juste, plus innovante et plus humaniste, endiguant tous les maux, ces anti-valeurs, qui tirent la République vers le bas.
La réparation voulue devrait être l’élément déclencheur qui créerait l’effet d’entraînement nécessaire conduisant l’Etat congolais à se reformer conséquemment, pour devenir un Etat plus moderne et véritablement au service des citoyens. Un Etat où les lois s’imposent à tous et où celles-ci sont observées, non par crainte, mais par citoyenneté.
Dans l’entre-temps, pour le 66ème anniversaire de la République du Congo, que ses pères fondateurs ainsi que tous les résistants congolais, anonymes et connus, à l’occupation coloniale française, qui ont précédé les pères fondateurs, trouvent ici l’expression de notre reconnaissance à jamais renouvelée. Aux successeurs des pères fondateurs de la République du Congo, caractérisés par les dirigeants à tous les niveaux, au fil des années, qui ont également contribué à bâtir la République, nous disons notre respect. Que, dans tous les cas de figure, ceux et celles qui ont travaillé à construire la République, depuis sa création jusqu’à ce jour, et qui sont passés à l’Eternel infini, reposent en paix!
Puisse, à l’occasion du 66ème anniversaire de la proclamation de la République du Congo, le Président Denis Sassou-Ngueso, au nom de la cohésion nationale, accorder la grâce présidentielle aux prisonniers Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi-Salissa, ses deux concurrents à l’élection présidentielle de 2016. De même, pour l’ancien ministre des hydrocarbures, M. Benoît Koukébéné, en exil en France, depuis 1997.
Au Président Denis Sassou-Nguesso, également, de s’approprier l’idée noble, généreuse et patriotique de l’édification d’un musée national à Brazzaville, afin de la matérialiser dans les faits. Incompréhensible que le Congo-Brazzaville, pays de riche culture et à longue histoire, manque de musée national. La République du Congo ne peut être la République du Congo sans la grandeur. Un Musée national qui, par ailleurs, pourrait être notre Panthéon, où seraient déposés les restes de ceux qui ont illustré la Patrie, est une des manifestations de cette grandeur.
A tous les Congolaises et Congolais, bonne fête de la République, symbole d’une Nation libre en construction!
Joseph OUABARI
MARIOTTI
(Ancien Ministre)