Réélu avec 52,18% des voix face à son adversaire Kemal Kiliçdaroglu, qui a eu 47,82%, à l’issue du deuxième tour organisé, dimanche 28 mai 2023, le Président Recep Tayyip Erdogan (69 ans) a prêté serment samedi 3 juin, au Palais présidentiel, à Ankara, pour un troisième mandat de cinq ans. Parmi les 80 Chefs d’État et ministres étrangers ayant assisté à sa prestation de serment, il y avait le Président Denis Sassou-Nguesso qui lui avait adressé un message de félicitations, après sa réélection et qui l’a invité à effectuer une visite officielle à Brazzaville. Devant les 600 députés élus le 14 mai, en même temps que se tenait le premier tour de la présidentielle, le Président réélu a juré «d’assumer son devoir avec impartialité». Le même jour, il a publié, le soir, son équipe gouvernementale, entièrement rénovée, après un grand dîner de gala qu’il a offert à ses invités. Il a nommé comme Vice-Président de la République, Cevdet Yilmaz (56 ans), qui succède à Fuat Oktay, tous deux membres du parti au pouvoir, l’A.k.p (Parti de la justice et du développement).

Au pouvoir depuis août 2014, année de la première élection du Chef de l’État turc au suffrage universel direct, Recep Tayyip Erdogan a réformé la Constitution en avril 2017, en transformant le régime parlementaire en régime présidentiel, par la suppression de la fonction de Premier ministre et la création du poste de Vice-Président de la République, alors que les mandats présidentiels sont limités à deux. Réélu dès le premier tour en juillet 2018,  avec 52,6% des voix, il est critiqué sur les conditions «inéquitables» de la campagne électorale, notamment en termes d’aides publiques et de traitement médiatique. Cette année, sa réélection pour un dernier mandat, comme il l’a promis, n’est intervenue qu’à l’issue d’un deuxième tour, une première depuis son arrivée au pouvoir.

Le Président Denis Sassou-Nguesso à la cérémonie de prestation de serment du Président turc.
Le Président Denis Sassou-Nguesso à la cérémonie de prestation de serment du Président turc.

Dans son discours d’investiture, le Président Recep Tayyip Erdogan s’est engagé à doter son pays d’une nouvelle Constitution. Selon lui, la Constitution actuelle est «un produit du coup d’Etat (de 1980)» et qu’elle devait être remplacée par «une Constitution libertaire, civile et inclusive» qui renforcerait la démocratie. Entrée en vigueur en 1982 et amendée 19 fois depuis lors, la Constitution turque actuelle a connu son dernier amendement en 2017, pour introduire un régime présidentiel.
Le Président réélu a également déclaré que son pays avait mis le pied sur une nouvelle voie et entrait dans ce qu’il appelle le «siècle de la Turquie», exhortant le peuple turc à «transcender les limites des discussions axées sur les élections» et à «tourner son regard vers l’avenir».
La troisième victoire consécutive de Recep Tayyip Erdogan a pris racine dans la région d’Anatolie centrale, notamment dans les zones touchées par le séisme, où il a réalisé ses meilleurs scores. Fort de son succès, le Chef d’Etat réélu s’est même laissé aller dans son discours victorieux à évoquer les «prochaines municipales de 2024», notamment son fief d’Istanbul «qu’il faudra gagner». «Reconquérir Istanbul dont il a été le maire et que son parti a perdu en 2019 est l’obsession d’Erdogan», fait remarquer un ancien journaliste du quotidien kémaliste Cumhuriyet, favorable au candidat de l’opposition.
Alors qu’il n’a cessé de restreindre les contre-pouvoirs et de museler l’Etat de droit, le Président turc a aussi dans son viseur le centenaire de la République fondée par Mustafa Kemal Atatürk, qui aura lieu le 29 octobre 2023 et sera l’occasion, pour le dirigeant turc, de laisser en grande pompe sa trace dans l’histoire de la Turkiye moderne.
Au plan économique, le Président Erdogan n’aura droit à aucun état de grâce. Car en plus de l’inflation, la monnaie turque, la livre, ne cesse de se déprécier. Pour éviter une chute plus forte de celle-ci, la Banque centrale turque a aussi largement puisé dans ses réserves en devises étrangères, maintenant à sec. Même le chômage, longtemps un non-événement, s’élève désormais à 10%. Un grand chantier pour le gouvernement qu’il a mis en place.

Chrysostome
FOUCK ZONZEKA

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