La situation qui prévaut à l’U.d.h-Yuki, depuis la disparition tragique de son président-fondateur, Guy-Brice Parfait Kolélas, a conduit les dirigeants de ce parti à mettre en place une mission de facilitation conduite par Michel Mampouya et Robert Ludovic Miyouna, afin de refaire l’unité du parti. Dans une conférence de presse qu’ils ont tenue mercredi 22 novembre 2023, à l’Hôtel Saphir, à Brazzaville, en présence des militants, sympathisants et cadres dont Maixent Serge Backana Kolélas, les deux facilitateurs ont exhorté les dirigeants de l’U.d.h.-Yuki à faire preuve de mansuétude, pour permettre au parti d’avancer.
Dans le mot limaire présenté par Robert Ludovic Miyouna, il est rappelé que «l’équipe de la facilitation était acceptée par l’ensemble des membres du Bureau politique de l’U.d.h-Yuki». «A la suite de plusieurs et difficiles consultations, un document commun était adopté le 19 avril 2022 au titre de régulateur des comportements des protagonistes de l’U.d.h-Yuki, document appelé «engagement solennel/Code de bonne conduite».
«Sur la base de ce document, les missions assignées à la facilitation devaient consister à assurer les charges suivantes: préservation de l’unité, de la cohésion et des capacités du parti; conduire dans l’unité le processus de préparation et de réalisation des élections législatives et locales de juillet/août 2022, et tenir le pari de l’organisation du congrès du parti». «La mission des facilitateurs devait, de ce fait, se terminer aussitôt après la tenue du congrès et l’élection du nouveau chef du parti».
«S’agissant de la première phase, la facilitation a pu rapprocher les deux parties en conflit, que nous désignions sous la formulation de «aile de Mpissa», dirigée par le premier vice-président, président par intérim de l’U.d.h-Yuki, Monsieur Pascal Ngouanou, et «aile de Diata», dirigée par le deuxième vice-président, Monsieur Gilles Fernand Bassindikila».
«De fil en aiguille et au gré des discussions constructives, les élections législatives et locales ont pu se tenir avec des candidats de consensus. Elles ont donné des résultats remarquables, notamment la reconquête de sept circonscriptions sur les neufs de la précédente législative. Ce résultat est légèrement inférieur de deux sièges, à l’élection précédente, mais dans les conditions de crise, ce résultat était stimulant aux yeux de la facilitation».
«S’agissant de la préparation du congrès, la facilitation avait pu mettre en place une commission mixte d’organisation du congrès, constituée sur une base totalement paritaire à l’issue des concertations organisées à la résidence du premier facilitateur. C’est ainsi que huit commissions ont pu travailler en toute harmonie pendant six mois et fixer la date du congrès au 10 juillet 2023, ainsi que la liste définitive des congressistes venus de tous les départements du pays. Pour les besoins de la cause, la facilitation avait été chargée de recueillir les cotisations des membres du parti, notamment les élus locaux et nationaux en vue du financement du congrès. La facilitation, qui a exercé ainsi un rôle de caissier, a pu mettre à la disposition du Trésorier général de l’U.d.h-Yuki, Monsieur Préférence Gerald Matsima Kimbemebe, l’intégralité des cotisations reçues».
«Le premier point a effectivement été traité et adopté; le deuxième point n’a pas connu de traitement complet, le président du présidium ayant annoncé que six candidats seulement sur les neufs inscrits avaient été retenus, les trois autres, selon lui ne remplissant pas les conditions d’éligibilité définies par les textes fondamentaux du parti. Cette annonce a suscité instantanément une levée de boucliers, car les congressistes savaient que le Bureau politique n’a jamais examiné en réunion un seul dossier de candidature pour justifier une quelconque invalidation. Les dossiers de candidatures sont toujours compilés dans les armoires du secrétariat de la coordination de la commission préparatoire».
«Au moment où la facilitation a décidé de reprendre sa mission d’encadrement et d’accompagnement de la coordination de la commission préparatoire du congrès, le premier vice-président, Monsieur Pascal Ngouanou, a récusé cette initiative, contrairement à l’esprit conciliant de la déclaration, dite du Bureau politique, sur la poursuite de la mission de la commission préparatoire et de la facilitation. L’obstination à ignorer les obligations du statut et du règlement intérieur en matière de validation de candidature à l’élection du président du parti, le refus d’analyser rationnellement et de traiter la cause réelle de l’échec du congrès, à savoir, la réclamation d’un congrès inclusif avec les neuf candidats enregistrés par la commission d’organisation, compromet dangereusement les chances de sortie de la crise à rebondissement. Pour la survie du parti U.d.h-Yuki, la facilitation exhorte les dirigeants à faire preuve de mansuétude et remercie les congressistes d’avoir salué debout et par acclamation, le modeste travail de la facilitation». Telle est la substance du mot liminaire présenté par Rigobert Ludovic Miyouna.
Répondant aux journalistes, les facilitateurs ont parlé des causes à l’origine de la crise au sein de l’U.d.h-yuki. Ils ont rappelé notamment la décision du président-fondateur, Guy-Brice Parfait Kolelas, de sanctionner Pascal Ngouanou à l’époque, en le mettant à l’écart de la vie du parti. Le premier vice-président a ainsi passé une année et sept mois de rupture totale, avec le président-fondateur, jusqu’à sa disparition. A l’époque, aucun membre du Bureau politique n’avait osé plaider la cause du vice-président sanctionné. Aujourd’hui, certains le soutiennent, de manière intransigeante, démontrant ainsi une certaine hypocrisie.
Les facilitateurs ont déploré les critères taillés sur mesure, pour la validation des candidatures à la présidence du parti. Pour eux, il faut présenter les neuf candidatures enregistrées, pour que le congrès tranche, de manière souveraine. La mise à l’écart de trois candidatures présentées par des cadres du parti non membres du Bureau politique est la raison principale de la suspension des travaux du congrès et de la crise qui sévit au sein du parti. Raison pour laquelle la facilitation s’était prononcée pour un congrès inclusif, n’écartant aucun candidat. Malheureusement, le président par intérim de l’U.d.h-yuki n’est pas pour cette option. D’où la persistance de la crise.
Propos recueillis par
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA