23 juillet 2007 – 23 juillet 2022, il y a 15 ans que disparaissait André Ntsatouabantou Milongo (72 ans), élu Premier ministre de la Transition démocratique (juin 1991-août 1992), pendant la C.n.s (Conférence nationale souveraine), et qui a été président de l’Assemblée nationale (22 juin 1993 – 5 juin 1997), fondateur et président de l’U.d.r-Mwinda (Union pour la démocratie et la république). A l’occasion des 15 ans de sa mort, le président de l’U.d.r-Mwinda, Guy-Romain Kinfoussia, a demandé une messe d’action de grâces qui a eu lieu mercredi 27 juillet 2022, en l’église Saint Pierre Claver de Bacongo, le deuxième arrondissement de Brazzaville.
Célébrée par l’abbé Jonas Koudissa, aumônier de la classe politique, la messe d’action de grâces en mémoire d’André Ntsatouabantou Milongo a connu la présence de quelques acteurs politiques dont Clément Miérassa, président du P.s.d.c (Parti social-démocrate congolais) et de la Fédération de l’opposition congolaise, les dirigeants de l’U.d.h-Yuki et des responsables de l’U.d.r-Mwinda.
Le célébrant a tiré son exhortation dans l’évangile selon de Saint-Marc, chapitre 8, le verset 36. Les deux chercheurs de trésor décident de vendre ce qu’ils avaient, pour quérir la perle rare. Il a affirmé qu’André Milongo était cette perle rare. Que servirait-il à un homme de gagner le monde, s’il perdait son âme? Question essentielle en cet instant où être chrétien implique des choix qui ne sont pas toujours du goût des autres.
André Milongo avait fait le choix de faire la politique. Ce choix l’avait amené à pratiquer la stratégie de l’esquive, pour épargner au pays un bain de sang. L’abbé Jonas a rappelé la parenthèse de la tentative de coup d’Etat qui a failli lui coûter la vie, alors qu’il était Premier ministre de transition. Le choix de Milongo pour diriger la période de transition était un choix judicieux, car il avait engagé d’importantes réformes qui avaient permis le redressement économique du pays et travaillé avec le Président Denis Sassou-Nguesso.
Que retiendront les Congolais de son héritage politique? André Milongo a considéré la politique comme un service et il n’était pas prêt à vendre son âme. C’était un homme courtois, généreux et modeste qui aimait la vérité.
Après la guerre de 1997 qui provoqua le renversement du régime du Président Lissouba et la Transition flexible qu’il avait vécu en exil en France, il fut le principal candidat de l’opposition à l’élection présidentielle de 2002 face au futur vainqueur, Denis Sassou-Nguesso. André Milongo s’était retiré de la course présidentielle moins de 48 heures avant le scrutin, estimant que «les conditions de transparence du scrutin n’étaient pas garanties». Jusqu’aujourd’hui, le problème des conditions de transparence des élections au Congo reste entier. Affectueusement surnommé Ya Milos, André Milongo laissera le souvenir d’un homme intègre.
Dans son intervention pour remercier les participants à cette messe d’action de grâces, Guy-Romain Kinfoussia a invité les jeunes à s’inspirer de la vie du président-fondateur de l’U.d.r-Mwinda. Il a déclaré que «s’il avait distribué 2000 francs Cfa, l’église serait pleine. Comme ce n’était pas le cas, les Congolais ont préféré rester chez eux».
Narcisse MAVOUNGOU