Le bureau exécutif de l’U.m.c (Union des musiciens congolais) a adopté, vendredi 12 janvier 2023, au cours d’une réunion annuelle tenue à Brazzaville, un budget de 55 millions 325 mille francs Cfa, pour l’exercice 2024, sous le patronage de son président, Magloire Bonguili. Les parties prenantes se sont engagées à lutter contre la piraterie musicale, en synergie avec le B.c.d.a (Bureau congolais des droits d’auteurs). Elles ont, en outre, sollicité une forte implication des pouvoirs publics, dans l’élaboration des politiques culturelles de promotion de la musique locale dans le pays.
La gestion des droits d’auteur au Congo reste un frein au développement du secteur musical. Les droits éditoriaux sont mal représentés dans le pays. La piraterie musicale, associée au manque de maison de disque, rend difficile le développement de la vie des artistes musiciens, malgré quelques avancées. Selon le bureau exécutif de l’U.m.c, cette année, «des améliorations significatives des conditions de travail et de vie des artistes musiciens ont été observées, avec le paiement régulier des droits d’auteur». Mais, ces efforts doivent se poursuivre.
Dans une situation où le marché congolais est infesté de revendeurs de produits non authentiques dans les mini-discothèques de rue, il serait très important de formaliser ces activités, afin que ces revendeurs travaillent avec des œuvres originales et payent des taxes. Contrairement à la manière clandestine dont le commerce se fait actuellement, l’appareil de l’industrie culturelle devrait les réutiliser pour, cette fois, promouvoir la vente de biens authentiques. De même, le budget du Ministère de la culture devrait également soutenir les artistes musiciens d’une certaine manière.
Abordant la question du statut des artistes, le président de l’U.m.c, Magloire Bonguili, autrement appelé Pape Gode, son nom de scène, a déclaré que les artistes fondent leurs espoirs sur la prise, dans de meilleurs délais, des textes d’application, «afin de rendre effective la professionnalisation des métiers d’art». Il a salué l’implication des deux chambres du parlement dans l’adoption de la loi relative à cette problématique qui affecte les artistes musiciens de notre pays. Il sied de noter que tant que les protagonistes du piratage ne seront pas utilisés dans la lutte contre ce fléau, l’industrie musicale nationale restera un mirage dans le pays.
Roland KOULOUNGOU