Ça ne va pas! Des secteurs entiers, sur le plan socio-économique, sont en panne. Comment s’en sortir quand le service d’électricité est devenu aléatoire, quand se déplacer devient un véritable parcours du combattant pour ceux qui empruntent le transport en commun, quand le pouvoir d’achat s’étiole et ne permet même plus de satisfaire les besoins courants, quand l’insécurité, particulièrement dans les quartiers périphériques est devenue une hantise, etc.
Le calme social apparent qui règne encore ne devrait pas faire oublier aux gouvernants que pour les populations, ça ne va pas dans nombre de secteurs socio-économiques. L’Etat, c’est l’appareil régulateur de la vie socio-économique nationale. Les réponses aux problèmes auxquels les populations sont confrontées ne peuvent pas se réaliser sans intervention de l’Etat. Mais, si ceux qui doivent mettre en branle son autorité dans différents secteurs brillent par l’indifférence, le peuple trinque et un jour, il finira par manifester sa colère, même dans la surprise générale.
On l’a vu le 3 mai dernier à Mfilou. Une foule de jeunes, mécontents de n’avoir pas pu se faire enrôler dans l’armée, après avoir passé une nuit devant le camp militaire de Ndouo, a surgi sur l’Avenue Ngamaba, scandant des slogans hostiles au pouvoir. C’était un mouvement spontané que la force publique a pu dissuader par sa présence à un carrefour principal où il se dirigeait, mais qui témoigne du climat général de mécontentement et de frustration qui couve au sein de la société.
Car, les problèmes les plus courants qui affectent la vie quotidienne comme les privations d’électricité et d’eau courante, l’insécurité due aux bébés noirs, l’inflation des prix des denrées alimentaires, les demi-terrains dans le transport en commun, les nids de poule sur les routes urbaines, etc, ne trouvent pas de solutions diligentes. S’il faut y ajouter les grands problèmes comme le chômage, la chute du pouvoir d’achat des travailleurs, la précarité qui gagne du terrain, les décisions politiques comme l’attribution de terres agricoles, etc, on dirait qu’on est assis sur un volcan. A cette allure, on a plutôt l’impression du pourrissement de la situation. A qui cela va-t-il profiter?

L’HORIZON AFRICAIN

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