Il est facile, même pour les dirigeants, de faire la fête que de s’occuper à soulager ceux qui souffrent. Quand on a l’argent, pourquoi suer, se donner du mal à travailler, alors qu’on peut tout acheter (qualifications, diplômes, postes, décisions administratives, Etat-civil, jugements, amour…). Voilà pourquoi l’objectif est simple: accumuler, comme Harpagon, pour échapper au labeur.
Ce faisant, l’avarice, avec les fonds publics, un défaut qui serait à combattre, est devenu une qualité qui se répand chez les dirigeants. Mieux vaut se servir que de servir ou d’être servi. Dans un tel contexte, comment mettre fin aux détournements de fonds publics? Voilà qui laisse dire que le Congo n’est pas en crise financière, mais bien en crise morale dont la crise financière n’est que la conséquence. Le Congo est un pays riche en ressources naturelles. Ses besoins en développement auraient donné lieu à une économie en croissance positive, chaque année. Les facteurs exogènes ne suffisent pas à expliquer la crise économique qu’elle traîne ces dix dernières années. Le comportement des dirigeants et des cadres est au centre de la misère du peuple.
Depuis le milieu des années 2000, on prône la lutte contre les antivaleurs. La réalité a fini par nous apprendre que c’est plutôt la lutte contre les valeurs dans la gestion publique qui bat son plein. C’est pourquoi l’on peut voir que le travail des structures administratives chargées de traquer les antivaleurs demeure infructueux. La Haute autorité de lutte contre la corruption (Halc), la C.n.t.r (Commission nationale de transparence et de responsabilité dans la gestion des finances publiques), la C.i.d (Centrale d’intelligence et de documentation), les services d’inspection, l’Inspection générale d’Etat, les Ministères publics près les tribunaux et les juges d’instruction, le C.p.j (Commandement de la police judiciaire), le C.r.g (Commandement des renseignements généraux), etc, toutes ces administrations publiques sont devenues inefficaces dans la lutte contre la délinquance à col blanc.
On avait bien dit que le parquet de Brazzaville finira par mettre sous le boisseau son enquête sur les présumés détournements de fonds au Trésor public. Ce n’est pas une prédilection qui relève de qualités exceptionnelles. C’est le résultat de la simple lecture de notre réalité: il n’y a pas de volonté politique à s’attaquer aux antivaleurs, parce qu’il ne nous est pas donné de nous faire harakiri.
Comment sortir de la crise morale pour redresser l’économie nationale? Voilà la question fondamentale à laquelle le Congo devra trouver une réponse appropriée, s’il souhaite que le fruit de ses ressources naturelles bénéficie à toute sa population. Tout est dans le changement de mentalités. Autrement, faire la fête, c’est plus facile et nettement plus agréable que de s’occuper à soulager les concitoyens qui souffrent. Prométhée qui nous le dit si bien n’est pas un magicien!

L’HORIZON AFRICAIN

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