Enseignant-chercheur à l’Université Marien Ngouabi où il a fait valoir ses droits à la retraite, Julien Lecas Atondi Monmondjo a soufflé sur ses 80 bougies, le jeudi 16 novembre 2023, à l’issue d’une messe d’action de grâce célébrée en la Cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville par Mgr Victor Abagna Mossa, archevêque émérite d’Owando, et concélébrée par l’équipe presbytérale de cette paroisse, notamment le curé, l’abbé Bienvenu Kimbengui, et le vicaire, l’abbé Francky Kitilou.
Le chant choral était sous la direction de Patient Bokiba, professeur émérite de l’Université Marien Ngouabi. Parents, proches, amis et connaissances étaient dans l’assistance chrétienne qui a participé à cette messe.
Dans mot de remerciement, Julien Lecas Atondi Monmondjo a témoigné de son éducation chrétienne, sa vie professionnelle et son engagement politique. Il a remercié tous ceux qui l’ont accompagné et qui sont autour de lui: «Merci de tout cœur de partager avec moi cette célébration eucharistique fêtant mon grand âge 80 ans. Mes petits-enfants répètent avec sérieux que j’ai encore 20 ans devant moi. Ces jeunes naïfs ignorent le dur cheminement m’ayant permis de parvenir à cet âge, quand on sait que l’espérance de vie congolaise est de 56 ans, j’ai donc réalisé un grand exploit de survie».
Né le 16 novembre 1940 au Centre médical de Fort-Rousset (aujourd’hui Owando), dans ce qui s’appelait alors le Département de la Likouala-Mossaka, dans le territoire du Moyen-Congo. Après ses études primaires à Owando, il a intégré le Petit-séminaire Saint Pie X de Makoua pour les études secondaires. Son itinéraire professionnel commence comme instituteur à l’école primaire, enseignant d’anglais et de français au collège, professeur de français au lycée et il a assuré l’enseignement de lettres à l’Université Marien Ngouabi.
Après une formation de journaliste et des études supérieures de lettres à l’Université de Brazzaville, puis en France à l’Université de Haute Normandie (1981) et de Paris XII Créteil, il rentre au pays pour diriger successivement l’A.c.i (Agence congolaise d’information), la radio et la télévision nationales, puis le journal Etumba du P.c.t (Parti congolais du travail), de 1969 à 1971. Il repart ensuite à l’enseignement, en prenant la direction de l’Enam (Ecole nationale d’administration) de 1971 à 1972. Après une éclipse, il retrouve l’administration comme directeur général de l’O.n.l.p (Office nationale des librairies populaires), de 1985 à 1987.
Pour la vie politique, Julien Lecas Atondi Monmondjo a révélé qu’il a connu plusieurs fois la prison. Il fut condamné à la peine capitale dans l’affaire de la tentative du coup d’Etat du lieutenant Ange Diawara. Sa peine capitale fut commuée en prison à perpétuité, avant d’être libéré. Il sera de nouveau arrêté le 1er août 1987 pour être jeté en prison sans chef d’inculpation et ne sera libéré que le 14 août 1990.
Son parcours révolutionnaire a pris ses débuts en 1963. Il fut secrétaire général de la Section 24 de la J.m.n.r (Jeunesse du mouvement national de la révolution) de Poto-Poto. Puis, il a milité au P.c.t de 1969 à 1972. Avec l’ouverture démocratique, il intègre l’U.p (Union pour le progrès) de Jean-Martin Mbemba de 1990 à 1995. Ecrivain, il a publié un essai «Pierre Savorgnan de Brazza, Totem et Tabous». Depuis les années 90, il publie des articles de réflexion et à caractère historique dans l’hebdomadaire La Semaine Africaine.
Martin
BALOUATA-MALEKA