Villetaneuse (France)
Ultime adieu à Jean Lounana-Kouta, conseiller spécial du Président
de la République
Au Funérarium des pompes funèbres des Joncherolles, à Villetaneuse, dans le Département de la Seine-Saint-Denis, en France, nous étions près de trois cents, hommes et femmes, rassemblés, la matinée du vendredi 28 mars 2025. Tous, les cœurs étreints par l’affliction, venus pour honorer la mémoire de Jean Lounana-Kouta, lui rendre un hommage digne et symbolique et lui dire un dernier adieu.
En ces lieux, à l’atmosphère de deuil qui devenait de plus en plus affligeante et émouvante, au fur et à mesure que se déroulait la cérémonie funèbre, avaient pris place plusieurs personnalités. Pour le compte de l’Ambassade du Congo en France, le ministre conseiller Jean Mokiémo, représentant l’ambassadeur Rodolphe Adada en mission, le ministre conseiller Tabawé et Mme Patricia du Service social de l’ambassade.
Également présents, les anciens ministres Mathias Dzon, Adélaïde Moungani, Hébert Kakoula-Kady, Marie-Thérèse Avéméka. Avaient aussi pris place, l’ambassadeur Raphaël Mokoko, le général Anselme Makoumbou-Nkouka, le sénateur Roger Ekoundzola, Yves Ickonga, Joseph Badila, le pharmacien Ongoly, Gervais Bouiti-Viaudo, Régis Bokiba, Armand Baboutila, Audifax Mbemba, Guy Dessauffet, la magistrate Kandza Milandou, maître Eric Pantou, Hilarion Bounsana et autre Roger Ngourou.

Parti de Brazzaville, mal-en-point, pour la France où il est arrivé le 19 mars 2025, en vue des soins médicaux, Jean Lounana-Kouta s’est éteint, quatre jours après, le 23 mars, à l’Hôpital Foch de Suresnes, dans les Hauts-de-Seine, en région parisienne. Homme de progrès, de grande humilité, épris de paix et de justice, aimant les couleurs, l’art et la culture, il avait, de par son éducation et sa formation, fait du respect des autres et de soi-même, un élément-clé de sa vie en société. Des valeurs dont il en fit l’apprentissage, dès le jeune âge, au Collège catholique Chaminade des pères marianistes de Brazzaville où l’encadrement pédagogique consistait à soutenir, guider et à accompagner les élèves, non seulement dans leur cheminement scolaire, mais aussi dans leur développement. Un encadrement basé sur un ensemble d’indicateurs qui privilégiaient le travail assidu, la morale, la rigueur et la discipline. Des valeurs qui se sont ancrées en lui et qui, par son élan d’ouverture, vont stimuler, en lui, l’honnêteté, la tolérance, la solidarité et le sens de la responsabilité.
Versé dans la vie active, avec l’âge adulte, source de sagesse, d’expérience et de tranquillité d’esprit, Jean Lounana-Kouta pioche dur pour davantage s’améliorer. Ainsi, s’était-il appuyé sur les principes et les orientations d’une association d’hommes et de femmes libres dont il a fait partie. Une association œuvrant à amener ses membres à un perfectionnement spirituel, intellectuel et moral, dans la perspective d’étendre ce progrès à l’humanité toute entière.
Ces normes éthiques réunies, il était un citoyen complet. Il avait toutes les cartes en main pour construire une brillante carrière professionnelle, dans son pays qu’il a servi avec passion et réel patriotisme. Et, cette posture, il l’a bien façonnée. Enseignant au cycle secondaire, il a été professeur à l’Ecole normale supérieure de Brazzaville, également directeur général du C.h.u (Centre hospitalier universitaire) de Brazzaville, de décembre 1997 à 2002.
Le sport, Jean Lounana-Kouta l’a pratiqué comme handballeur. Se distinguant par la précision, l’endurance, l’agilité, la coordination œil-main, la vitesse et la flexibilité. Ce qui lui a valu de devenir dirigeant sportif, en prenant la tête de la Section handball du Club athlétique renaissance aiglon (Cara). Le Président de la République l’élève, en février 2014, président du Comité d’organisation des Jeux africains qui se sont déroulés, avec succès, pour la deuxième fois, à Brazzaville, en septembre 2015.
La politique, il l’a aussi embrassée, avec honneur. Des qualités, là-dessus, il en portait. Étaient de celles-là, le dévouement, le sens du devoir et le coup d’œil qui se combine avec l’exploitation des fenêtres de tir pour saisir les occasions opportunes.
Jean Lounana-Kouta a siégé à l’Assemblée nationale, de 2002 à 2007, comme député du Parti congolais du travail, en y exerçant la charge de président de la Commission santé, affaires sociales et environnementales. Il fut par la suite conseiller municipal de Brazzaville, durant trois mandats successifs, jusqu’en 2022, conseiller spécial du Chef d’Etat, de septembre 2011 jusqu’à son décès, et directeur de campagne du Président Denis Sassou-Nguesso aux présidentielles congolaises, jusqu’à celles de 2021, dans le quartier populaire de Bacongo, à Brazzaville.
Transmettre des connaissances requiert des compétences. Enseignant, aussi bien dans le cycle secondaire que dans le cycle supérieur, il s’était imposé des obligations où primaient le sens de l’organisation, la maîtrise des savoirs disciplinaires, l’écoute, la capacité d’adaptation, l’incessant goût de se cultiver, pour faciliter l’apprentissage des élèves et étudiants. Au commandement du C.h.u, Jean Lounana-Kouta savait trancher et prendre des décisions. Suffisamment organisé, il était confiant, sachant se remettre en question et n’hésitant pas à adapter la stratégie conforme, si le besoin s’en faisait sentir.
Manager sportif, il entretenait l’esprit d’équipe. Toujours en état de fournir des commentaires constructifs. Encourageant la confiance mutuelle et le respect entre les joueurs. L’hommage de la Nation congolaise, pour services rendus à celle-ci, au nom de la Patrie reconnaissante, devant intervenir le mercredi 2 avril, à Brazzaville, à la suite du rapatriement de la dépouille de l’illustre disparu, je réaffirme mes condoléances à sa famille, particulièrement à son épouse, Mme Marie Lounana-Kouta, dont la présence au Funérarium des Joncherolles a été remarquée, et à leurs enfants.
A l’endroit des autres proches, amis et connaissances, j’exprime la même compassion. Aux frères et sœurs qui partagent avec Jean Lounana-Kouta des valeurs et des idéaux communs, au sein de leur association philosophique, je dis l’expression de ma fraternelle et ferme solidarité.
Enfin, à Jean, mon frère et ami, qui nous quitte, un mot: puisse-t-il, là-bas, à l’Orient éternel, reposer en paix. Il avait encore beaucoup à donner à sa famille, à son pays et à son association. Sa disparition est une perte immense. La mort, toujours la mort. Partout, elle nous suit, quel qu’en soit ce que nous sommes, nul n’en a le contrôle.
Joseph OUABARI MARIOTTI
Ancien Ministre









