Le Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, a effectué, du vendredi 27 au samedi 28 juin 2025, une visite de travail dans le Département de la Bouenza, au cours de laquelle il a procédé à l’inauguration de deux unités économiques, notamment la Distillerie du Congo, à N’Kayi, et l’Agri-hub Arturo Bellezza à Loudima. Après celle de mars dernier, c’est la deuxième visite de travail que le Chef de l’Etat a effectuée dans ce département où il a été accueilli par les autorités civiles et militaires locales, notamment le préfet Marcel Ganongo, dans la liesse populaire, en présence du Premier ministre Anatole Collinet Makosso et de quelques membres du gouvernement.
Située à Moutéla, la banlieue industrielle de la commune de N’Kayi, à quinze kilomètres de la ville, la Distillerie du Congo est une usine construite par Saris-Congo (Société agricole de raffinage industriel du sucre), filiale du Groupe français Somdia (Société d’organisation, de management et de développement des industries agricoles et alimentaires), qui a des filiales dans six pays africains francophones.
La Distillerie du Congo est consacrée à la production de l’éthanol, un alcool utilisé dans les boissons alcoolisées et que le pays importait jusque-là. Alcool à 96 degrés, l’éthanol est utilisé aussi dans l’industrie comme solvant ou désinfectant et aujourd’hui, il sert également comme biocarburant. Avec une capacité de production de 50 mètres-cubes par jour, la Distillerie du Congo, construite à Moutéla, suivant un investissement de 14 milliards de francs Cfa, est un projet intégré qui valorise la mélasse issue du raffinage du sucre extrait de la canne-à-sucre. Le Chef de l’Etat l’a inaugurée en coupant le ruban symbolique, dans une ambiance grandiose de fête.
Le deuxième jour de sa visite de travail dans la Bouenza, Denis Sassou-Nguesso a inauguré l’Agri-hub Arturo Bellezza à Loudima, un projet réalisé par la société pétrolière italienne Eni, en partenariat avec le gouvernement, pour la production de bio-carburant à base d’éthanol. «Les huiles produites, qui seront exportées en vue de la production finale du biocarburant sont conformes aux normes standards. Le modèle économique mis en œuvre et qui met à contribution la production des matières premières, offre un triple avantage: il permet de lutter contre la pauvreté et développer une culture en milieu rural, qui n’entre pas en compétition avec les cultures alimentaires. Il permet de structurer une filière agricole locale tout en intégrant la chaîne mondiale en biocarburant. Il permet, à terme, de produire localement des biocarburants, afin de combler en tout ou partie, la gaffe structurelle en carburant et de réduire de manière subséquente les importations de Diésel», a expliqué le ministre du développement industriel et de la promotion du secteur privé, Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint-Eudes.
Pour le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Valentin Ngobo, «la véritable clé de voûte de cet édifice, c’est la garantie absolue de la collecte et de l’achat de la production, à un prix juste, rémunérateur et transparent. C’est la fin de l’angoisse du lendemain. C’est le début de la capacité à planifier, à investir, à se projeter et à prospérer». Ce qui pour les agriculteurs, un excellent présage.
Avec les cultures existantes s’élevant à 15 mille hectares, la société Eni Congo envisage de produire 30 mille tonnes d’huile végétale par an, destinée à être transformée en biocarburant dans les bioraffineries italiennes. Evidemment, la production sera augmentée avec l’extension des cultures. La construction de telles unités de production suppose des emplois directs et indirects en perspective. D’où la mobilisation populaire qui a entouré la visite du Président de la République dans la Bouenza.
Hervé EKIRONO
(Depuis Brazzaville)
