Le Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, a effectué deux visites officielles, lundi 25 novembre 2024, au Vatican et à Rome, où il a conféré avec le Saint-Père, le Pape François, dans la matinée et l’après-midi, avec d’abord son homologue italien, le Président Sergio Mattarella, et ensuite avec la présidente du Conseil des ministres d’Italie (Premier ministre), Mme Giorgia Meloni. Deuxième visite officielle du Président congolais à Rome, au cours de cette année, après la première effectuée en janvier dernier, à l’occasion du sommet Italie-Afrique, cette visite s’est inscrite «dans la continuité des relations historiques entre l’Italie et le Congo, marquées notamment par la présence d’Eni Congo, fleuron de l’industrie pétrolière», a dit la presse présidentielle.
Le Président de la République avait quitté Brazzaville le dimanche 24 novembre, à la tête d’une importante délégation comprenant, outre son épouse, Mme Antoinette, les ministres Jean-Claude Gakosso (Affaires étrangères, Francophonie et Congolais de l’étranger), Denis Christel Sassou-Nguesso (Coopération internationale, promotion partenariat public/privé) et des conseillers de son cabinet.
Dès lundi 25 novembre, dans la matinée, le Chef de l’Etat était l’hôte du Saint-Siège, en compagnie de son épouse. «Cette rencontre marque la deuxième entrevue entre le Chef d’État congolais et le Souverain Pontife, la première ayant eu lieu le 9 décembre 2013», a rappelé la presse présidentielle. «Le Pape François a reçu le Président de la République du Congo, M. Denis Sassou-Nguesso, ce lundi 25 novembre 2024, au Palais apostolique du Vatican», a indiqué le Saint-Siège. C’était en compagnie de la première dame congolaise.
Selon l’Agence d’information d’Afrique centrale (Adiac), au cours de la rencontre avec le Pape, le Président Sassou-Nguesso «a exposé ses efforts pour résoudre la crise en Libye, dans le cadre de son rôle de Président du Comité de haut niveau de l’Union africaine». En ce qui concerne la guerre entre la Russie et l’Ukraine, «il a réaffirmé la position de l’Union africaine et celle de son pays, le Congo, qui plaident pour une solution négociée». Le Président «a également présenté l’initiative mondiale de la décennie d’afforestation et de reboisement, une démarche visant à protéger la planète contre les dangers du dérèglement climatique».
Avec le Cardinal Pietro Parolin
Denis Sassou-Nguesso a, ensuite, eu une audience bilatérale avec le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, accompagné de Mgr Miroslaw Stanislaw Wachowski, sous-secrétaire aux relations avec les États et les organisations internationales. «Au cours des échanges cordiaux à la Secrétairerie d’État, lit-on dans un communiqué officiel, les bonnes relations entre le Saint-Siège et la République du Congo ont été soulignées». Les deux parties se sont concentrées sur «certains aspects de la situation politique et socio-économique du pays, notamment sur la collaboration avec l’Église locale dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la protection de l’environnement». Lors d’«un échange d’opinions sur des questions régionales et internationales», «l’importance de promouvoir le dialogue et la réconciliation entre les peuples» a été soulignée. «Les discussions ont tourné autour de la mise en œuvre de l’accord-cadre signé entre le Congo et le Vatican en 2017», indique la même source. Le Président Sassou Nguesso «a, également, plaidé en faveur de la béatification du cardinal Émile Biayenda, une figure emblématique de l’Église catholique congolaise, assassiné en 1977. Ce geste symbolique traduit la volonté du Chef de l’État de valoriser l’héritage spirituel et culturel du Congo sur la scène internationale. La question de la création d’un nouveau cardinal au Congo a été également évoquée», a rapporté Vatican Info, dans son bulletin du 25 novembre.
Avec le Président Sergio Mattarella
L’après-midi était consacré aux audiences au niveau de l’Etat italien. Ainsi, Denis Sassou-Nguesso était reçu en tête-à-tête par son homologue italien, le Président Sergio Mattarella, au Palais du Quirinale, la résidence officielle du Président de la République d’Italie, l’un des palais les plus vastes au monde, qui est un symbole éminent de l’Etat italien. L’entrevue entre les deux Chefs d’Etat s’est déroulée en présence de leurs délégations respectives. Le Président italien était assisté, entre autres, par le vice-ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Edmondo Cirelli. Côté congolais, il y avait les ministres Jean-Claude Gakosso et Denis Chrsitel Sassou-Nguesso, en plus des deux conseillers spéciaux du Chef de l’Etat, qui a qualifié de «fructueux» son entretien avec son homologue italien.
Les questions de coopération bilatérale avec Giorgia Meloni
Enfin, c’est avec la présidente du conseil italien, que le Président Denis Sassou-Nguesso a abordé les questions de coopération bilatérale entre le Congo et l’Italie, au Palais Chigi, la Primature italienne. Comme on le sait, «le Congo est également l’un des neuf pays pilotes du Plan Mattei, lancé par le gouvernement italien à l’occasion du sommet Italie-Afrique en janvier dernier».
«L’entretien avec le Premier ministre Meloni a permis d’approfondir les relations entre les deux pays et en particulier l’engagement commun à mettre en œuvre les initiatives convenues dans le cadre du Plan Mattei. Les secteurs de l’eau, de l’agriculture durable et de l’énergie sont au cœur de ces projets. Meloni et Sassou-Nguesso ont convenu de se tenir mutuellement informés de l’évolution des projets prévus au Congo en vue du 60ème anniversaire des relations diplomatiques bilatérales, qui aura lieu en 2025», a rapporté l’Agence A.g.i.
Par ailleurs, «l’Italie va contribuer au développement de neuf hôpitaux et centres de santé intégrés en République du Congo, dans le cadre d’un projet de coopération intergouvernementale visant à renforcer l’offre de soins de santé dans ce pays africain. Ce projet, d’une durée de cinq ans, est le résultat d’un accord signé à Rome dans le cadre de la visite du président congolais Denis Sassou-Nguesso, en mission officielle de deux jours. Sur les dépenses globales, estimées à 236 millions d’euros, l’Italie contribuera dans la première phase avec une contribution de 45 millions d’euros, dont 35 sous forme de prêt à taux zéro remboursable en 28 ans et comprenant un délai de grâce de dix ans; les dix millions restants seront un don direct au Congo. L’accord intergouvernemental a été signé par le fils du président et ministre de la Coopération internationale et de la promotion des partenariats public-privé, Denis Christel Sassou-Nguesso, et par le vice-ministre des affaires étrangères, Edmondo Cirielli», a précisé l’Agence A.g.i. Le Président de la République a regagné la capitale, Brazzaville, le mardi 26 novembre, en début d’après-midi.
Urbain NZABANI