Il y a 15 ans, le 28 janvier 2008, l’U.pa.d.s (Union panafricaine pour la démocratie sociale) présentait, pour la première fois, dans l’histoire de la démocratie congolaise, des vœux à la presse. Devenu une tradition dans son parti, le premier secrétaire Pascal Tsaty Mabiala, a organisé une cérémonie de vœux à la presse, mardi 14 février 2023, au siège de son parti, au quartier Diata, à Brazzaville. «Votre noble profession participe, en effet, d’une manière décisive, à la formation de l’opinion publique», a-t-il déclaré dans son mot liminaire, en présence des représentants des partis membres de l’opposition politique.
La presse congolaise a été honorée par le chef de l’opposition politique, Pascal Tsaty-Mabiala, par les vœux qu’il lui a présentés. «En tant que quatrième pouvoir, vous avez la haute charge et l’impérieux devoir de garantir et de promouvoir la démocratie et d’imposer, chaque jour, votre espace de liberté, quel qu’en soit la prix», a-t-il dit aux journalistes venus nombreux.
«Mission périlleuse, quasi impossible, me diriez-vous. Périlleuse oui, en raison des risques que courent les professionnels des médias dans l’exercice de leur métier, face à l’extrémisme et à l’intolérance», a-t-il poursuivi. «Malgré toutes ces menaces, il vous appartient de défendre votre liberté, de protéger votre profession et d’en être fiers. Pendant des siècles, des milliers de personnes ont payé de leur vie, pour en garantir la pleine jouissance», a-t-il rappelé, avant d’inviter les journalistes à prendre conscience de leur rôle, en ces termes: «Sachez donc, Mesdames et Messieurs, que le silence de la presse ou son inaction est un recul de la démocratie, mieux, la stagnation de la Nation. Aussi, tous les griots, tous les flagorneurs infiltrés dans votre corporation, qui rivalisent par des discours dithyrambiques, ne devraient-ils pas être stigmatisés et honnis, afin de conserver les vertus de la profession. C’est ici l’occasion de saluer le courage de tous ces braves journalistes qui se battent aux côtés du peuple, au nom de la raison, de la justice et du respect des valeurs éthiques et morales».
Le premier secrétaire de l’U.pa.d.s a invité le Conseil supérieur de la liberté de communication (C.s.l.c) «à exercer sa mission constitutionnelle, dans le strict respect de la loi, afin de garantir aux Congolais le libre et l’égal accès à tous les médias. C’est une évidence, sans une presse indépendante, courageuse et engagée, il n’y a pas de démocratie».
Le monde change et les Etats sont confrontés à des défis de plus en plus grands, voire dangereux: défis écologiques, démographiques, économique, sécuritaire, etc. Comment se porte notre pays, plus d’une année après l’entame de ce nouveau quinquennat du Président Denis Sassou-Nguesso? S’est-il interrogé. Selon lui, «les Congolais sont lassés des promesses et des projets qui n’aboutissent pas et, donc, n’améliorent guère leur quotidien». Et «les douze travaux d’Hercule envisagés par le Premier ministre, lors de la présentation de la politique générale de son gouvernement, en 2021, pourraient bien ressembler aux graines d’un chapelet dont l’usage est destiné à dire une messe de requiem».
«Le comble, pendant que les Congolais attendent toujours que soient élucidées les affaires dites des biens mal acquis et des Panamas papers qui ont tant défrayé la chronique et demeurent pendantes, grand est leur désarroi d’apprendre les révélations d’une extrême gravité faites par le journal français Libération, dans ses parutions des 11 et 12 janvier 2023, lesquelles révélations font état d’une enquête liée aux activités opaques attribuées à la société de courtage pétrolier, Orion oil, propriété de Lucien Ebata», a-t-il déclaré. A ce propos, l’U.pa.d.s demande au pouvoir d’aller au bout de sa logique, celle d’engager des poursuites judiciaires à l’égard du journal, afin d’apporter la contradiction. «Ainsi, les Congolais seront apaisés et recouvriront leur dignité écornée et traînée dans la boue», a-t-il ajouté. Le mot liminaire n’a pas fait appel aux questions de la part des journalistes. Un vin d’honneur a conclu la rencontre de ceux-ci avec le chef de l’opposition politique et les autres dirigeants politiques, dans la cour du siège de son parti.
Propos recueillis par
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA