Vœux à la presse. La tradition a été respectée par le C.s.l.c (Conseil supérieur de la liberté de communication), lors d’une cérémonie qui a eu lieu vendredi 12 janvier 2024, à l’Hôtel Olympic palace, à Brazzaville, sous le patronage de son président, Philippe Mvouo, en présence des membres du Collège du C.s.l.c, du coordonnateur du Département communication de la Présidence de la République, Arsène Niamba, du directeur de la presse présidentielle, Valentin Oko, des responsables des syndicats et O.n.gs œuvrant dans le domaine de la presse, des directeurs des médias et de nombreux journalistes. Il n’y a eu qu’une allocution, celle prononcée par le régulateur national de la communication, Philippe Mvouo, dans laquelle il a fait un bref bilan de l’année écoulée et surtout annoncé les perspectives de 2024, année au cours de laquelle le C.s.l.c va lancer, à partir de février prochain, deux campagnes d’envergure contre les dérapages des réseaux sociaux, sur la publicité car celle-ci ne profite pas à l’ensemble des médias congolais et au mois de juin, un colloque international sur le discours de haine.
Dans son allocution, Philippe Mvouo a rendu hommage aux professionnels des médias décédés courant 2023. C’est ainsi qu’une minute de silence a été observée en leurs mémoires et particulièrement en mémoire du journaliste sportif Salomon Pangou qui vient de nous quitter. Le président du C.s.l.c a, ensuite, salué la présence des professionnels des médias qui ont répondu massivement à son invitation. Ce qui, dit-il, honore l’institution qu’il dirige. «Votre présence encore nombreuse ce matin honore notre institution et nous rassure de votre disponibilité constante à travailler avec le conseil, pour construire ensemble et soigner l’image de notre pays, le Congo, à travers une gestion méthodique de nos médias et une pratique responsable du métier de journaliste. Participer efficacement à la gouvernance tous azimuts de notre pays est notre devoir commun», a-t-il déclaré.
A en croire Philippe Mvouo, le bilan de la presse au Congo, durant l’année écoulée, est marqué par des déviances qui ont parfois écorné son image. «Revenons un peu en 2023, pour regretter nos échecs, nos incompréhensions et nos litiges, mal assumés et mal gérés, nos manquements et parfois nos égaux débordants et personnalisant qui poussent à l’abus de personnalité. Nous avons, dans notre corporation, souffert de toutes ces insalubrités comportementales qui ont parfois terni l’mage du conseil et de toute la famille journalistique», a-t-il fait savoir. Pour y remédier, il a demandé aux professionnels des médias de renaître «dans un style nouveau de travail et de collaboration».
2023, a-t-il poursuivi, a aussi été marqué par l’émergence et la fulgurance des médias en ligne qui, dit-il, ont métamorphosé le paysage médiatique congolais. Philippe Mvouo a, toutefois, déploré «l’usage pernicieux et criminel des réseaux sociaux qui violent la morale et sabotent la déontologie journalistique». Mais, il a aussi précisé que les réseaux sociaux ne sont pas «un mal en soi», parce qu’ils contribuent entre autres, à la fluidité de l’information. C’est leur usage par les esprits mal intentionnés, qui est indexé.
Ainsi, face au dérapage des réseaux sociaux, le président du C.s.l.c prévoit, pour l’an 2024, la tenue, à partir du mois de février, de deux grands rendez-vous de travail avec les médias, à savoir: «la campagne pour la citoyenneté en ligne», en guise de réponse aux observations faites par le Président de la République, le 28 novembre dernier, dans son message devant le parlement réuni en congrès. En effet, Denis Sassou-Nguesso a déploré le mauvais usage des réseaux sociaux par certains internautes qui s’en servent dans la manipulation et la désinformation pour déstabiliser les institutions nationales. En clair, cette campagne de sensibilisation et de conscientisation vise à encourager l’adoption de comportements responsables dans la publication et le partage des contenus en ligne.
De même, il sera lancé une campagne d’envergure consacrée au domaine de la publicité, car celle-ci est mal organisée et ne profite pas à l’ensemble des médias. Cette camoagne débutera par une conférence qui réunira les acteurs œuvrant dans le domaine de la publicité, notamment les mairies, les grands annonceurs, les agences de publicité et les médias. Le président du C.s.l.c a aussi promis la tenue, en juin, d’un colloque international sur la thématique du discours de haine dans les médias et les réseaux sociaux.
Philippe Mvouo, qui a par ailleurs annoncé la poursuite de la campagne de distribution de la carte de presse, a promis de célébrer, avec faste, la deuxième édition de la journée nationale du régulateur, dont la première n’a pas été célébrée comme souhaité en 2023. Il s’agit, a-t-il précisé, d’inscrire cette journée dans les pages des annales de l’histoire de la presse congolaise. Il a aussi rassuré les professionnels de la communication quant à la journée mondiale de la liberté de la presse. «Le presque raté de l’année dernière ne se répétera plus», a-t-il promis. Enfin, le régulateur national de la communication a souhaité ses vœux de «joie, prospérité et de santé, durant 2024», à l’ensemble des professionnels des médias.
Hervé EKIRONO