Vœux à la presse du président du M.r (Mouvement républicain)
Melaine Destin Gavet Elengo pense que «le C.s.l.c ne joue pas pleinement son rôle»
Le président du M.r (Mouvement républicain), Melaine Destin Gavet Elengo, candidat annoncé à l’élection présidentielle de mars 2026, a présenté ses vœux à la presse nationale, au nom de son parti, samedi 18 janvier 2026, à l’occasion d’un déjeuner de presse, au Restaurant Jenny, à Moungali, le quatrième arrondissement de Brazzaville. Dans son mot de circonstance, il a dressé un tableau sombre de la presse congolaise ces dernières années. Selon lui, il y a un déficit de liberté de la presse et il accuse le C.s.l.c (Conseil supérieur de la liberté de communication) de ne pas jouer «pleinement son rôle de régulation, laissant le secteur dans une anarchie totale».
Melaine Destin Gavet Elengo considère les journalistes comme «les éclaireurs de la démocratie, les témoins de l’histoire en mouvement et les gardiens de la vérité». Candidat annoncé à l’élection présidentielle de 2026, il place 2025 comme «une année de préparation et de réflexion» qui «nous rapproche d’une échéance majeure: l’élection présidentielle de mars 2026, un moment-clé pour l’avenir de notre beau pays, la République du Congo».
Melaine Destin Gavet Elongo, pendant le déjeuner de presse
Le président du M.r a, ensuite, dressé un tableau sombre de la presse congolaise, ces dernières années. «Aujourd’hui, la presse congolaise est perçue comme ayant peur de diffuser des vérités ou des informations contraires aux sources officielles. Elle évite d’aborder des sujets d’importance nationale, craignant des représailles et des abus de pouvoir. Cette situation découle d’un déficit manifeste de liberté de la presse et de communication, pourtant garantie par l’article 25 de la Constitution du 25 octobre 2015, qui dispose: «Tout citoyen a le droit d’exprimer et de diffuser librement son opinion par la parole, l’écrit, l’image ou tout autre moyen de communication. La liberté de l’information et de la communication est garantie. Elle s’exerce dans le respect de la loi. La censure est prohibée. L’accès aux sources d’information est libre et protégé dans les conditions déterminées par la loi», a-t-il affirmé.
Melaine Destin Gavet Elongo (assis)Avec les responsables des partis alliés
Pour lui, «le Conseil supérieur de la liberté de communication exerce une pression excessive sur les médias privés. Cet organe ne joue pas pleinement son rôle de régulation, laissant le secteur dans une anarchie totale, non seulement dans la procédure de création des médias mais aussi dans le laisser aller vis-à-vis de la radio et de la télévision nationales».
Il a donné des exemples pour appuyer ses propos: en décembre 2022, la chaîne de télévision privée Vox Tv avait été suspendue pendant près d’une semaine, pour avoir diffusé l’extrait de sa conférence de presse sur le bilan de sa campagne appelant à la libération «des prisonniers politiques». «Cette suspension avait d’ailleurs coûté la tête de Monsieur Arsène Severin, qui était le directeur général de ladite chaîne au moment des faits et contraint de démissionner pour préserver sa dignité et son honneur».
En juin 2023, il fut l’invité de l’émission «Mag le Bazar» de la chaîne de télévision D.r.t.v. Malheureusement l’émission ne fut pas diffusée alors qu’il avait payé.
Télé-Congo, une chaîne pourtant supposée être publique et nationale, n’invite quasiment jamais des acteurs politiques de l’opposition politique congolaise sur ses plateaux. «En plus, même lorsque celle-ci est invitée pour couvrir les activités de l’opposition, elle choisit délibérément de venir ou pas et lorsqu’elle vient, elle choisit quelques extraits à sa guise et parfois dans une certaine incohérence digne d’un film hollywoodien», a-t-il fait savoir. «A titre d’illustration lorsque le Président de la République se prête à l’exercice constitutionnel du discours sur l’état de la Nation conformément à l’article 94 de notre Constitution du 25 octobre 2015, la chaîne nationale, Télé-Congo, organise un pseudo plateau où l’on voit des copains et coquins discuter sur un plateau de télévision comme s’ils étaient dans une cour de récréation d’un établissement scolaire du primaire. Pourtant, cette chaîne nationale est financée par la contribuable congolais, mais elle agit comme une chaîne partisane du Parti congolais du travail», se plaint-il. «Contrairement aux médias traditionnels, les diffusions en direct sur les réseaux sociaux échappent aux filtres. Pourtant, certains journalistes, pour éviter les sanctions du C.s.l.c, préfèrent manipuler ou détourner l’information au mépris de la vérité», a-t-il indiqué.
Melaine Destin Gavet Elengo s’est apitoyé aussi des conditions de travail des journalistes congolais. «Les journalistes ne perçoivent pas les bénéfices de la Rav (Redevance audiovisuelle), bien que celle-ci soit prélevée sur les factures d’électricité des citoyens congolais (1.000 francs Cfa par bimestre). Selon une étude du sénat, entre janvier 2018 et août 2020, cette collecte aurait généré 3.317 milliards de francs Cfa, mais aucun montant n’aurait été reversé à votre ministère de tutelle, comme lui-même (le ministre) l’a reconnu sur les antennes de Rfi», a-t-il déclaré.
Le président du M.r reconnaît malgré tout le rôle capital de la presse en période électorale. «Par-dessus tout, à l’approche de mars 2026, votre rôle sera encore plus central. Vous êtes les ponts entre les candidats et le peuple, les éclaireurs des débats et les défenseurs de la transparence. Nous savons que mars 2026 ne sera pas qu’une simple élection, mais une élection présidentielle, donc, un tournant décisif pour notre Nation. Ainsi, en cette année 2025, à travers ma candidature, je m’engage à aller vers les Congolais de l’intérieur et de l’extérieur, afin d’écouter leurs préoccupations, comprendre leurs attentes et leur présenter et proposer ma vision pour le Congo de demain, qui est une vision claire et ambitieuse, détaillée dans un livre programme intitulé: «Le changement vers un Congo prospère», a-t-il déclaré, avant d’inviter les journalistes à l’accompagner «dans cette belle aventure de terrain».