L’échange de vœux entre les corps constitués nationaux et forces vives de la Nation et le couple présidentiel a eu lieu au cours d’une cérémonie, samedi 4 janvier 2025, dans la salle des congrès du Palais des congrès de Brazzaville. Cette année, c’est Henri Bouka, premier président de la Cour suprême, qui a parlé au nom des corps constitués nationaux et l’ensemble des forces vives de la Nation. A cette occasion, il a présenté son mea-culpa au Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, au regard des failles ou à «l’application, de manière sélective, de la loi par certains nommés, causant un tort pour un Etat de droit». En y répondant, le Chef de l’Etat a mis l’accent sur la paix et le respect du bien public.

La cérémonie d’échange de vœux entre le Président de la République et les corps constitués nationaux et forces vives de la Nation a été marquée par un long discours du premier président de la Cour suprême qui, entre autres, saisi cette opportunité pour aborder, une fois de plus, les maux qui minent la justice congolaise. Il a focalisé son intervention sur les principaux axes du message sur l’état de la Nation prononcé par le Chef de l’Etat devant le parlement réuni en congrès, lors de la commémoration de la journée de la République, le 28 novembre dernier. Dans ce message, le Président de la République a, entre autres, plaidé pour une justice impartiale, en vue de l’amélioration du climat des affaires au Congo et la lutte contre les antivaleurs.

Henri Bouka, premier président de la Cour suprême.

Jetant un regard rétrospectif sur le bilan de l’année écoulée et se souvenant de l’interpellation du président du Conseil supérieur de la magistrature, face aux dysfonctionnements constatés au sein de la justice congolaise, Henri Bouka s’est voulu humble. «Nous sommes coupables d’infamie, d’ignominie, pour ne pas dire pire. Parce que lorsque le père de la Nation dénonce, de manière récurrente, des comportements peu orthodoxes, cela veut dire en français facile qu’il est accablé par les dénonciations multiples qu’il reçoit et qui ont été documentés, cela veut aussi dire qu’il n’en sait que trop. Nous en sommes confus. Veuillez nous pardonner, excellence, nos émotions», a-t-il déclaré.
Henri Bouka s’est aussi appesanti sur la place de choix qu’occupe la jeunesse parmi «les préoccupations transcendantes» du Président de la République, dans la consolidation de la paix, l’accompagnement de la jeunesse par les aînés et le vivre-ensemble. Il a également remercié le Chef de l’Etat pour son «attention fermement appuyée et jamais démentie sur le devenir de la jeunesse». Selon lui, si l’on ne fait pas attention, les maux déplorés (grand banditisme, assassinats crapuleux, viols, meurtres ignobles, vols, consommation de stupéfiants, etc), peuvent «porter un coup fatal à la tranquillité, à la sécurité, au vivre-ensemble, à la liberté conquise de haute lutte et surtout à la paix retrouvée, après les drames vécus». Ces maux peuvent devenir une question existentielle, tant pour la jeunesse elle-même que pour l’Etat et la Nation. «D’où le rôle éminemment salvateur des aînés dans l’encadrement de notre jeunesse; d’où le ressaisissement de notre jeunesse», a-t-il dit.
Henri Bouka s’est distingué aussi par sa manière, solennelle, de présenter les vœux au Chef de l’Etat et à son épouse, de manière appuyée: des «vœux ardents, pathétiques, de santé totale…». Il a exprimé, au nom de tous, le soutien au Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, à l’épreuve imposée par la conjoncture et le contexte économique mondial. Il s’agit également de le soutenir dans «l’accomplissement du destin de prospérité et de bonheur pour le peuple congolais».

Paix et respect des biens publics

Dans sa réaction concise, le Chef de l’Etat a, d’entrée de jeu, signifié l’importance de la paix, gage de tout développement. D’où son engagement perpétuel dans la consolidation de la paix au Congo et ailleurs dans le monde. Car, souligne-il, «ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le répéter. D’où notre engagement au service de la consolidation de la paix chez nous, mais aussi dans le monde. Car n’oublions pas que lorsque les éléphants ou les hippopotames se livrent batailles, c’est l’herbe et les arbustes qui paient le lourd tribut de leurs confrontations».

Pendant la cérémonie de voeux des corps constitués nationaux et des forces vives de la Nation

Abordant la lutte contre l’insécurité orchestrée par les jeunes communément appelés «Bébés noirs ou arabes», dans les principales agglomérations du pays, Denis Sassou-Nguesso pense qu’il s’agit d’une situation qui doit interpeller tout le monde, notamment les parents qui doivent apprendre à leur progéniture les valeurs de paix et du vivre-ensemble. «Un penseur du 19ème siècle ne disait-il pas, l’éducation commence aux pieds d’une mère. Et que chaque mot qu’entendra le petit enfant, concourra à sa personnalité. Pourtant, dans notre société, il n’est pas rare d’entendre certains parents, de plus en plus nombreux d’ailleurs, déplorer les actes de banditisme et délinquance juvéniles avérés, à travers vocables du genre: «Oh, ce sont les enfants d’aujourd’hui». Un tel raccourci nous renvoie à ce qui fut appelé il y a quelques temps, la bêtise humaine, en fait un dissolvant politique inventé pour diluer la responsabilité des uns et des autres, dans les troubles sociopolitiques survenus dans notre pays» a-t-il rappelé.
Le Président de la République a, par ailleurs, mis en exergue les valeurs de patriotisme, notamment celles prônées dans la devise du Congo: «Unité, Travail, Progrès». A cet effet, il a invité ses compatriotes «au respect de l’autre, au respect de la chose publique, au respect du bien public, en mettant fin aux actes récurrents d’incivisme, perpétrés entre autres, sur les infrastructures de développement et les infrastructures de base acquises à grands frais et au prix d’importants sacrifices». Et de citer l’ancien Président américain John Kennedy: «Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais bien ce que vous pouvez faire pour votre pays». Tout en appelant les Congolais à assumer chacun ses responsabilités dans la marche vers le développement, il a souhaité ses meilleurs vœux de nouvel an à l’ensemble des corps constitués nationaux et aux forces vives de la Nation.

Hervé EKIRONO

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