L’humanité a célébré, le 30 août 2022, la journée internationale des victimes de disparition forcée, appelée aussi Journée internationale des personnes disparues. Cet événement est non seulement l’occasion de sensibiliser l’opinion publique sur cette question, mais également d’attirer l’attention des institutions publiques et non publiques sur le sort des personnes arrêtées et emprisonnées, contre leur gré, dans de mauvaises conditions, dans des lieux inconnus de leurs familles ou de leurs représentants. A l’occasion de la célébration de cette journée, le C.a.d a organisé une conférence de presse à son siège, au quartier Batignolles, à Moungali, le troisième arrondissement de Brazzaville, pour dénoncer l’attitude des autorités nationales «qui manquent continuellement à leur devoir d’engager des recherches minutieuses pour retrouver les personnes disparues ou pour enquêter sur les responsables de ces disparitions».

Trésor Nzila Kendet, directeur exécutif du C.a.d, a indiqué que la célébration de la Journée internationale des personnes disparues, «c’est également le moment de rappeler aux Etats la nécessité et l’urgence de ratifier la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées».
Selon lui, «l’ampleur de cette pratique criminelle reste difficile à déterminer avec exactitude, car sa couverture demeure faible et rares sont les personnes qui osent dénoncer par peur de représailles». Il a précisé que «les informations que nous avons pu recueillir sur cette question au Congo sont inquiétantes. Les craintes sont d’autant plus fortes dans le cadre de la lutte contre le banditisme visant à réprimer des individus supposés appartenir à des gangs criminels», a-t-il poursuivi.
En 2011, dans son rapport de mission, le groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées, «préoccupé par cette pratique au Congo, recommandait la ratification de cette convention. Depuis, aucune mesure n’a été prise par nos autorités et des familles continuent à être affectées par des cas de disparition forcées». Parmi les citoyens portés disparus au Congo, il a cité Christ Ngoma, Grâce Edguy Mabiala, Dieu Merveille Ebalinini, Hervé Fabrice Loko, Paul Moussiengo, Gabel Ngondzala et Bonelvie Ngondzala. La mère de ce deux derniers était même présente à cette conférence de presse. Elle a pris la parole pour expliquer les circonstances dans lesquelles ses deux enfants avaient été enlevés par «les éléments des forces de sécurité. Leurs familles sont non seulement dans l’incertitude mais aussi privées du droit à la vérité et à la justice».
Le C.a.d a effectué une mission de travail, au cours du mois d’août, qui s’est achevé dans le Département du Pool. Il a recueilli des témoignages sur des disparitions forcées survenues pendant le conflit armé de 2016 à 2017, ayant opposé les forces gouvernementales et la milice du Pasteur Ntumi. «C’est un flou total. On ne sait ni ce qui s’était passé, ni ce qui leur est arrivé ni même pourquoi ils ont été arrêtés», a fait savoir un notable dans un village du Pool. «Ce que nous voulons, c’est la vérité d’abord. Depuis 5 ans, on attend, mais aucun signe de début d’enquête n’est perceptible. On a l’impression qu’on les a oubliés», témoigne la sœur d’une victime.
Répondant aux journalistes, Trésor Nzila Kendet a déclaré que «depuis six mois, son organisation, avec l’appui de 7 autres, mène un plaidoyer, en vue de la ratification, par l’Etat congolais, de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Ce plaidoyer actif s’appuie sur un travail de recherche, de lobbying, de communication et de mobilisation de l’opinion. Malgré cela, le gouvernement persiste dans son refus de mettre sur pied le mécanisme interne pour parachever le processus d’adhésion à la Convention. Pourtant, en 2018, à Genève, à l’occasion de E.p.u (l’Examen périodique universel), le Congo a reconnu l’importance de cette convention et a accepté les recommandations appelant à ratifier ce traité». Pour cela, le C.a.d a lancé une pétition en cours de signature par les citoyens volontaires.

Chrysostome
FOUCK ZONZEKA

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