Le panneau d’affichage de la littérature congolaise dévoile une tendance des nouvelles et romans portés avec succès sur la scène du théâtre. C’est le cas du roman «Du coq à l’âne» de Benoît Moundélé-Ngollo, paru en 2002 et porté au théâtre en 2014 par Guy Stan Matingou, metteur en scène, à travers «Carnet d’un somnambule». En janvier 2015, Gilfery Ngamboulou et sa compagnie «Le Théâtre des sans voix» portait au théâtre, à l’I.f.c (Institut français du Congo) de Brazzaville, le roman «Photo du groupe au bord du fleuve» d’Emmanuel Dongola, paru en avril 2010. De même, le roman «L’or des femmes» de Mambou Aimée Gnali, paru en juin 2017, chez Gallimard (France), a été porté au théâtre en janvier 2020 à Pointe-Noire.

Adapter la nouvelle ou le roman au théâtre est une dynamique aussi vieille que la littérature. Le théâtre ne se nourrit pas seulement de sa propre création, la dramaturgie, mais aussi de l’imaginaire romantique et nouvellistique. Sauf que cette dynamique ne représente pas une tendance assez prononcée au sein de la littérature congolaise. Elle semble avoir connu son apogée, en faisant un regard rétrospectif, à l’époque de Sony Labou Tansi, dans les années 80, étant entendu que ce dernier était à la fois romancier, dramaturge, poète, metteur en scène, comédien et dirigeant de théâtre, à la tête de son groupe, le Rocado Zulu théâtre, créé au début de 1977.
Le sociologue écrivain, Matondo Kubu Turé, se manifestera aussi dans ce sillage à la même époque, avec sa troupe de théâtre Ngounga. Mais, cette génération qui a porté haut le flambeau du théâtre congolais, attend encore d’avoir de grands et dignes continuateurs. L’adaptation du roman «Du coq à l’âne» de Benoît Moundélé-Ngollo au théâtre a sonné comme l’émergence de cette génération. Guy Stan Matingou (58 ans), dramaturge et comédien et Gilféry Ngamboulou, secrétaire général du Cartel du théâtre congolais, sont parmi les étoiles montantes du théâtre congolais qui intègrent la dynamique de faire vivre le roman et la nouvelle à travers le théâtre.
Une avancée de plus en plus forte de la littérature contemporaine congolaise dans le théâtre. C’est alors qu’un roman, un récit, des textes d’auteurs, qui n’étaient pas écrits à l’origine pour la scène, trouvent une seconde vie artistique à travers le théâtre.
L’adaptation des œuvres littéraires au théâtre, mais aussi au cinéma, est une manière de donner une seconde vie à un texte. C’est un cercle vertueux, l’une des meilleures choses qui puisse arriver à un écrivain ou à un artiste, de voir ce qu’il a écrit se multiplier autrement. Comme si une durée de vie plus longue était assurée au livre.
Signalons que, même si l’adaptation de la nouvelle et du roman au théâtre peut paraître évident, il ne faut pas oublier que «l’expérience de lire un roman et de regarder une pièce de théâtre est différente», tout comme «les lecteurs et les spectateurs sont des personnes différentes», même s’«ils peuvent parfois coïncider». Une partie du public vient assister au spectacle, parce qu’il a aimé le livre ou au contraire, en achète un exemplaire en sortant de la salle du théâtre, pour s’immerger encore plus profondément dans l’histoire du livre. C’est ainsi que la littérature, qui concourt à l’héritage patrimonial d’un pays, accomplit sa mission d’éduquer et de communiquer des idéaux qui enrichissent notre civilisation.

Roland KOULOUNGOU

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