Il faut féliciter les candidats malheureux des élections législatives qui ont présenté des requêtes à la Cour constitutionnelle. Car ce sont de vrais démocrates. Ils ont respecté la norme juridique qui leur donne la possibilité de recourir au juge, devant ce qu’ils considèrent comme des contentieux électoraux. 30 requêtes sur 151 circonscriptions, il faut reconnaître que la proportion est tout de même importante sur le déroulement des élections dans notre pays. Peu importe que deux plaignants aient retiré leurs requêtes. En matière politique, les combinaisons même les plus improbables sont de l’ordre du possible. Que des 28 requêtes restantes, aucune n’ait prospéré donne à s’interroger sur la machine judiciaire congolaise. Est-elle de nature à dire le droit en matière de compétition politique?
Serait-ce mieux d’être du côté des défenseurs, pour exulter de joie? A lire certains commentaires, ces requêtes n’auraient pas leur raison d’être, puisqu’elles ont toutes été balayées par la Cour constitutionnelle, soit par irrecevabilité, pour vice de forme, soit par manque ou insuffisance de preuves. A la grande joie des avocats de la défense.
Dans un tel contexte, est-ce que le recours au juge, en matière de compétition politique, est-il réellement utile? A-t-on le sentiment que dans toutes les circonscriptions, le vote s’est tenu dans la transparence, de manière juste et équitable, dans le respect des résultats sortis des urnes et que tous les candidats se sont bien comportés? Est-ce la justice du plus fort?Toutes les requêtes sont-elles l’émanation des mauvais perdants? Soit!
Seulement, au regard de ce qui s’est passé dans certaines circonscriptions, le verdict de la Cour constitutionnelle risque de cultiver davantage le sentiment de ne pas compter sur son pouvoir d’arbitrage dans le contentieux électoral. On a tous suivi le déroulement de ce vote. Jamais le non-respect de la loi n’a été aussi manifeste, avec l’introduction d’un nouveau candidat en pleine campagne électorale. Sur la base de quelle référentiel juridique?
Sur qui faut-il alors compter quand on est devant des cas d’injustice? C’est la question qui laisse craindre que la démocratie congolaise ne soit dans un piège, pour son avenir. Car, si aujourd’hui, on ne combat pas l’injustice et l’iniquité au moyen de la justice, l’avenir va susciter beaucoup d’inquiétudes. On croirait être en paix, alors qu’on est sur un volcan qui peut faire éruption, d’un moment à un autre. Platon, le philosophe grec, disait, «l’extrême injustice consiste à paraître juste tout en ne l’étant pas». C’est un écrivain algérien, Mazouz Hacène, qui pense que «les injustices sont le nid de révolutions». Il n’y a qu’à voir comment les langues se délient depuis. Si on en est conscient, il y a lieu alors d’améliorer le système électoral, pour qu’il ne soit pas un nid d’injustices et laisser le peuple choisir réellement ses représentants, au lieu que les politiques le fassent à sa place, en marchant sur les normes électorales mises en place.

L’HORIZON AFRICAIN

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