Comment entre-t-on en politique? Comment embrasser les fonctions politiques et pour quoi faire? Un ancien Premier ministre de l’altérité répond, en substance, avoir d’abord une expérience professionnelle, une expérience du pouvoir local (avoir été élu local), une expérience de militant, surtout lorsque l’on vient de l’opposition. La recherche des facteurs explicatifs des difficultés éprouvées par de certains éphémères à sortir de la misère incite à explorer le champ de l’ascension politique.
Pourquoi entre-t-on en politique? Pour «modifier rationnellement l’ordre des choses dans le sens du progrès, [c’est-à-dire], le processus de développement de l’humanité, la maîtrise de sa vie sociale, le développement et la satisfaction de ses besoins et désirs». Et, c’est par l’action que le politique modifie le cours de l’histoire.
Les politiques pensent et disent. Mais penser et dire, c’est bien; encore faut-il faire! Faire, cet acte transformateur; cet acte créateur, l’argument de l’évolution des sociétés. Faire, bien faire, produire, élaborer, donner de l’existence à quelque chose; faire, produit de l’expérience et des connaissances. Et c’est à ce niveau que se jouent les enjeux de l’entrée en politique des éphémères, notamment dans les pays qui se cherchent encore.
Bruce Henderson (1915-1992), l’ingénieur américain de la formation, a émis le concept de «courbe d’expérience», selon laquelle «l’accès aux fonctions les plus élevées, couronnement de longues carrières, était réservé aux plus obstinés parmi les plus anciens», c’est-à-dire à ceux qui ont de l’expérience. Expérience acquise par une longue pratique professionnelle, une longue immersion dans l’administration locale, dans les formes civiles d’organisation, dans le militantisme. On monte avec tout cet acquis et on se forge une personnalité politique, pour devenir un homme d’Etat.
Il se trouve que, de nos jours, un peu partout en Afrique, ce sont des investitures sur recommandations, des nominations aux hautes fonctions des parfaits inconnus et des choix ethnocentristes qui président au positionnement des jeunes dirigeants pressés. Les nominations ne récompensent plus l’expérience, ni la compétence, mais plutôt l’opportunisme, le fanatisme, le népotisme et surtout la radicalité nauséabonde de l’enrichissement sans cause.
Il est vrai que pour acquérir de l’expérience, il faut bien commencer quelque part. Et ce quelque part définit une traçabilité pour les candidats au commandement des hommes, avec sa cohorte d’expériences. Il est également vrai «qu’aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre d’années». Mais, de combien d’âmes bien nées dispose une société par générations? Qu’il y ait ici et là quelques «lumières» spontanées, on ne peut que s’en féliciter; mais le gros de la troupe de jeunes dirigeants pressés est fait d’arrivistes notoirement incompétents, tel que l’on peut le constater dans toutes les sphères administrative, économique, militaire et policière des pays africains. Ils veulent tout et tout de suite; l’estime personnel du travail bien fait ne fait partie de leur A.d.n; la plus grande satisfaction des besoins fondamentaux des éphémères est bien loin de leurs préoccupations. La chasse aux grelots des signes extérieurs de réussite sociale est leur préoccupation première, quitte à mettre par terre tout un pays. Il revient alors au Maître des paramètres la lourde tâche de trancher le nœud gordien de la prétention des inexpérimentés au commandement des éphémères.

Prométhée

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