Dans le cadre des nouvelles mesures édictées par le Ministère en charge du commerce, à travers la note circulaire n°0155 du 24 novembre 2022 sur le grammage et la distribution du pain dans le pays, le directeur général du commerce intérieur, Martin Moubari, et le directeur général de la répression des fraudes commerciales, Philippe Ntsondé Mondzié, ont, à la demande des boulangers, organisé une réunion de travail, jeudi 20 avril 2023, à la Chambre de commerce de Brazzaville, pour permettre aux deux parties de dissiper les quelques malentendus sur la mise en œuvre des décisions contenues dans cette circulaire, avant que les contrôles ne soient effectués.

Dans une note circulaire publiée le 24 novembre 2022, le Ministère du commerce, des approvisionnements et de la consommation rappelle les grammages et les prix des pains et interdit l’usage des intermédiaires de distribution du pain entre les boulangers et les consommateurs. La distribution du pain entre le boulanger et le consommateur devant s’effectuer en vente direct ou par l’entremise d’un seul revendeur qui bénéficie d’une ristourne de 10%. Le recours aux intermédiaires supplémentaires est donc prohibé.
De même, il est interdit aux boulangers de distribuer du pain aux revendeurs dans les quartiers. Toutefois, les boulangers peuvent avoir une ou plusieurs extensions de leurs boutiques dans les quartiers.
S’agissant des revendeurs, il leur est interdit de transporter le pain dans des brouettes, motocycles, taxis, taxis-moto, etc. Le transport du pain doit se faire dans des véhicules appropriés. En effet, l’usage des moyens de transport plus appropriés et plus hygiéniques est fortement recommandé par l’autorité publique. Ce sont ces mesures dont les boulangers ont voulu avoir des éclairages de la part des deux directions générales, avant de passer aux contrôles et donc à la répression. Martin Moubari a rappelé la teneur de la circulaire et il a largement expliqué les nouvelles mesures aux boulangers, regroupés au sein du Syndicat des boulangers et pâtissiers du Congo. Brazzaville compte à ce jour plus de 350 boulangeries.
Malgré l’assurance des autorités sur le bien-fondé de ces mesures prises, certains boulangers craignent de mettre la clé sous le paillasson, à cause de la baisse des recettes que pourrait occasionner cette situation. «La vente en elle-même ne suffit pas et que la livraison chez les revendeurs permet de vite écouler la marchandise», affirment-ils. Pour Mamadou Diallo, propriétaire de la boulangerie Pottale, à Ouenzé, «cette décision des autorités pourrait pénaliser les consommateurs qui vivent dans les coins reculés de la ville. Il y a des zones qui sont enclavées et très éloignées des boulangeries», a-t-il indiqué. Cette série de mesures n’arrange guère la population sur le plan sécuritaire. «Comment quelqu’un peut sortir de chez lui à 5h du matin pour aller s’approvisionner à la boulangerie avec l’insécurité qui règne actuellement dans nos quartiers?», s’est-il interrogé.
Répondant à la presse, Martin Moubari a affirmé que «la livraison du pain a été retirée tout simplement pour maintenir le grammage. Le livreur était payé sur la base du grammage. Et donc, on a pris cette mesure pour sauvegarder le prix du pain». Surtout que le prix du sac de farine est légèrement en baisse. Le directeur du commerce intérieur appelle les boulangers à ne pas céder au désespoir. «Nous les encourageons à respecter cette disposition de la circulaire, parce qu’elle est en leur faveur», a-t-il déclaré. Signalons que la réunion s’est déroulée en présence des représentants de la Force publique (Police et gendarmerie).

Roland KOULOUNGOU

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