En protégeant sa population et le secteur vital de l’agriculture contre les effets du changement climatique, le Congo favorisera la construction d’une économie durable, résiliente et inclusive. C’est l’un des messages clés de la dernière édition du «Rapport de suivi de la situation économique et financière de la République du Congo», publiée par la Banque mondiale et intitulée: «Impacts du changement climatique, adaptation et opportunités».

Paul Valentin Ngobo, le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, lors d’une visite dans une zone agricole protégée.
Paul Valentin Ngobo, le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, lors d’une visite dans une zone agricole protégée.

Comme le souligne le rapport, le Congo subit déjà les répercussions de la crise climatique: températures moyennes plus élevées; précipitations plus irrégulières; inondations plus fréquentes ou encore incidence accrue des maladies liées à la chaleur et des maladies infectieuses. Ces phénomènes entraînent une hausse des coûts des soins de santé, une baisse de la productivité du travail et une dégradation des terres arables.
L’économie congolaise a renoué avec la croissance en 2022, après plusieurs années de contraction. Toutefois, pour instaurer une croissance durable, le pays doit s’adapter aux réalités du changement climatique et prendre des mesures d’adaptation clés visant à en réduire l’impact sur le secteur agricole -une source de revenus capitale pour les pauvres et les femmes- ainsi que sur la productivité du travail.
«Il est essentiel que le Congo intègre des actions climatiques efficaces dans sa trajectoire de développement et mette l’accent sur l’agriculture pour assurer sa sécurité alimentaire et sa diversification économique», explique Mme Korotoumou Ouattara, représentante-résidente de la Banque mondiale pour la République du Congo. «La Banque mondiale est déterminée à soutenir les efforts du gouvernement, pour protéger la population et l’économie congolaises contre les dérèglements du climat et autres chocs externes», a-t-elle poursuivi.
Alors que le Congo fait partie des pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde, le rapport recommande d’agir en priorité dans les quatre domaines suivants:
– agriculture: l’un des enjeux majeurs de l’adaptation dans le secteur agricole réside dans le renforcement de la sécurité alimentaire. Face à la hausse des températures et à la modification des régimes de précipitations, il est essentiel que les agriculteurs (en particulier les plus petits et les plus vulnérables) soient informés de l’impact de ces changements sur les rendements des cultures et puissent avoir accès à des variétés de semences plus résistantes. La promotion d’une agriculture climato-intelligente peut accroître la productivité, renforcer la résilience, faire baisser les émissions de gaz à effet de serre et contribuer à l’augmentation des revenus ruraux, tout en réduisant la déforestation et les émissions qui en résultent et en préservant la biodiversité;
– productivité du travail: le secteur agricole emploie un tiers de la main-d’œuvre congolaise. Or, le changement climatique devrait entraîner un déclin considérable de la production agricole, qui se traduira par une baisse des revenus ruraux et une aggravation de la pauvreté. Diverses mesures peuvent aider à améliorer la productivité de la main-d’œuvre: ajustement des heures de travail; allongement des pauses; utilisation d’équipements de protection contre la chaleur…;
– santé: le Congo est vulnérable aux maladies climato-sensibles. Le paludisme, en particulier, constitue la principale cause de mortalité des enfants et des adolescents et une source de préoccupation majeure pour le pays. D’où la nécessité de mettre en place un système d’alerte précoce et d’investir dans l’eau potable et dans la lutte contre les moustiques (moustiquaires, pulvérisation résiduelle, traitement rapide des patients diagnostiqués, sprays et serpentins antimoustiques, entre autres).
– zones côtières: le littoral congolais est déjà exposé à l’élévation du niveau de la mer et à des ondes de tempête. Les solutions fondées sur la nature, lorsqu’elles sont bien conçues et mises en œuvre, peuvent générer d’importantes retombées économiques. Elles doivent être envisagées dans le cadre d’une transformation structurelle des zones côtières visant à faire face à la hausse du niveau marin.
Le rapport préconise par ailleurs des mesures urgentes à mettre en œuvre à court terme. Pour sortir du surendettement et maintenir la viabilité de la dette à long terme, les autorités congolaises devront continuer à améliorer la mobilisation des recettes intérieures, ainsi que la gestion et la transparence de la dette. Dans le contexte de la flambée des prix des denrées alimentaires déclenchée par les perturbations des chaînes mondiales d’approvisionnement et exacerbée par la guerre en Ukraine, le gouvernement devra aussi s’attacher à protéger les plus vulnérables, tout en mettant en place des mesures visant à réduire progressivement la dépendance du pays à l’égard des importations de produits alimentaires. Alors que l’intensification de la guerre en Ukraine et ses répercussions, ainsi que l’instabilité de la production pétrolière, représentent des risques importants pour la reprise économique du Congo, le pays doit impérativement mener des réformes en vue de diversifier son économie. «L’économie congolaise ne s’est pas encore remise des effets de la série de chocs concomitants qui ont débuté en 2014. Des actions stratégiques urgentes visant à stabiliser l’économie à court terme, combinées à des investissements pro-climat à long terme, peuvent aider à limiter les perturbations économiques causées par ces chocs», affirme Vincent Belinga, auteur principal du rapport.

(Communiqué de la Banque mondiale du 2 février 2023. Le titre est de la rédaction)

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