Ces jours-ci, les gens meurent comme des mouches dans notre pays. Il ne peut se passer un jour sans que l’on ne vienne vous annoncer le décès d’un parent, d’un ami ou d’une connaissance. Beaucoup de nos compatriotes passent leur temps dans les veillées mortuaires, comme c’est la coutume chez nous. Solidarité oblige.
Tiens! La semaine dernière, nos amis communs Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu ont été réveillés par l’annonce de la nouvelle du décès de l’un de nos ainés, Ya Longa. Ce dernier était gravement malade. Ni ses amis ou ses copains avec qui il s’amusait et sabrait du champagne, ni les membres de sa famille (oncles, tantes, neveux, nièces, frères et sœurs) ne venaient lui rendre visite. Il était esseulé et abandonné à lui-même. Il y avait quand même, son ami fidèle, Ben, son alter ego qui, chaque semaine, venait lui rendre visite en lui apportant des couches à jeter, des draps neufs et des médicaments dont il avait besoin. Il n’y avait aussi autour de lui que ses enfants et son épouse qui ne cessaient de l’entourer de leur affection. Comme quoi, le meilleur havre de paix est sa femme et ses enfants. Mais, le pauvre, il a été arraché à leur affection, les laissant dans la désolation et ravagés par le chagrin. Ya Longa était mort!
Les jours de ses veillées mortuaires et de ses obsèques, il y avait beaucoup de gens dont ses anciens amis et parents qui pleuraient à chaudes larmes. Des larmes de crocodile? La veille du jour de ses obsèques, les préparatifs pour l’accueil de sa dépouille mortelle allaient bon train. L’on aménagea à son domicile, une imposante chapelle ardente, un catafalque, une tente et une bâche mortuaire, que l’on décora des draps fleuris et des couronnes de fleurs artificielles. Quand on sait comment Ya Longa a souffert à l’Hôpital, tout cela paraissait comme la vanité des vivants. Le défunt n’avait pas besoin de cette grandiose mise en scène funéraire, à ce que Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu ne sachent!
Quand le cercueil fut transporté au domicile, pour le recueillement familial, on le plaça sur le catafalque, dans la chapelle ardente. Le recueillement commença aussitôt. Ses amis et ses parents qui l’avaient abandonné pendant sa longue et pénible maladie, vinrent, tirés à quatre épingles, toute honte bue, y parader pour lui rendre un ultime hommage. Ses amis du dimanche eurent même le toupet de prononcer l’oraison funèbre grandiloquente, exaltant l’amitié, la solidarité et la fraternité qui, à les en croire, peuvent rendre les hommes heureux. Ce qui énerva Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu qui, dans un soupir à peine audible, dirent: «Nu je suis sorti du sein maternel; nu j’y retournerai». Comprenne qui pourra. Au revoir et à bientôt!

Diag-Lemba.

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