Commentaire

Y aura-t-il reddition des comptes sur le Fonds covid-19?

Dans sa déclaration du 12 mai 2023,  l’O.n.g Publiez-ce -que-vous-payez n’accuse pas le gouvernement de détournement de fonds. Plutôt, il l’appelle à justifier la somme de 25 milliards de francs Cfa, sur les 40 milliards de francs Cfa de fonds covid qu’il a eu à gérer. «En effet, 25.132.480.817 F Cfa destinés à la lutte contre la pandémie n’auraient pas été justifiés, puisque les preuves de l’utilisation de cette somme n’ont, jusqu’en juin 2022, pas été apportées». La réaction du gouvernement, par la voix de son porte-parole, est de dire que les comptes seront présentés prochainement devant le parlement. Cette réaction tardive n’emporte pas évidemment la conviction de l’opinion, de la part d’un gouvernement appelé à implémenter la politique de lutte contre les anti-valeurs, initiée par le Président de la République depuis plus de deux décennies.

Quoiqu’il en soit, par sa réaction tardive, le gouvernement renforce lui-même le sentiment général au sein de l’opinion sur l’incurie qui a caractérisé la gestion des fonds et dons covid. Alors que les populations étaient appelées à faire des sacrifices drastiques, basés sur le respect des mesures covid, certains gestionnaires s’en donnaient à cœur joie aux avantages mirobolants qu’ils s’offraient sur les dons et les fonds destinés à la lutte contre la pandémie.
Quand l’heure de rendre les comptes a sonné, ils étaient aux abonnés absents. «P.c.q.v.p a ainsi mis au jour la nature de l’appui apporté aux entités de riposte, mais aussi de graves dysfonctionnements dans la gestion des fonds disponibilisés pour l’action contre la covid-19. Les faiblesses et/ou manquements ont été relevés dans les procédures de passation des marchés ou de contractualisation entre le Ministère de la santé et les différentes sociétés des services pendant la pandémie. Il ressort aussi et surtout des écarts entre les montants déclarés par les entités bénéficiaires et les données consignées dans le rapport d’audit du Cabinet Exco Cacoges mandaté par le gouvernement, à la demande du Fonds monétaire international (F.m.i)», écrit l’O.n.g.
Le gouvernement n’a dit mot sur ces remarques qu’il considère comme du passé. Il s’est contenté de promettre la reddition des comptes covid devant le parlement. Une tâche qu’il aurait dû accomplir depuis. N’attendre que les critiques se lèvent pour y penser suppose qu’il y a anguille sous roche. La ville capitale, Brazzaville, n’est pas si grande pour entendre parler des exploits de ceux qui, étant à la gestion publique, profitent des deniers publics, pour mener grand train de vie. Comme qui dirait, «nous nous connaissons».
C’est là une fuite en avant qui, au regard de l’attitude attentiste du gouvernement, plutôt protectrice, sur la mauvaise gestion des fonds Figa, prouve que la bonne gouvernance financière n’est pas parmi ses préoccupations fondamentales. A l’issue de son 6ème séminaire, le gouvernement dit avoir «pris conscience de ce que la bonne gouvernance, «c’est la plus rude des batailles, car le peuple s’attend à ce qu’il y ait plus de rigueur dans l’exécution des politiques publiques et dans la fourniture des services publiques de qualité».
Au regard des interpellations du Président de la République depuis les années 2000, on peut dire au gouvernement qu’il y a longtemps qu’il aurait dû en prendre conscience. Car, tout le grand problème de notre pays, c’est le rapport de l’acteur politique avec l’argent public. Quand il est à l’opposition, l’acteur politique congolais fait preuve de vertu dans ses discours. Quand il arrive aux affaires, sa première préoccupation s’est de s’enrichir illégalement au détriment du bien collectif et il compte sur l’impunité politique pour se protéger de la justice. C’est ce qui se passe malheureusement et le peuple y assiste, impuissant. Gare au jour où il va se lever. Depuis l’avènement de la démocratie pluraliste en 1991, le Congo aurait dû faire de grands bonds en avant sur le chemin du développement, au regard des ressources financières qu’il tire de ses matières premières. Mais, avec quelle classe politique peut-il se développer vraiment?
Jean-Clotaire DIATOU

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