Opposition

Une pétition pour exiger des poursuites judiciaires sur les détournements de fonds publics

Trois leaders de partis d’opposition, à savoir Clément Miérassa (P.s.d.c), Jean-Pierre Agnangoye (Pa.pe) et Henda Diogène Senny (Umoja) ont initié une pétition pour exiger des poursuites judiciaires sur les détournements et le siphonage des revenus du pétrole et des autres ressources. Cette initiative a été rendue publique, samedi 20 mai 2023, lors d’une conférence de presse conjointe des trois leaders politiques, dans la salle de conférence du siège de La Semaine Africaine, à Brazzaville, en présence de quelques acteurs politiques et de la société civile.

Clément Miérassa, Jean-Pierre Agnangoye et Henda Diogène Senny.
Plantant le décor, Clément Mierassa a indiqué que la conférence de presse portait principalement sur la lutte contre la corruption, «au regard des nombreux cas connus dans notre pays et à la lumière des derniers cas comme le Figagate, des 25 milliards de francs Cfa qui se seraient envolés dans le cadre des fonds destinés à la lutte contre la pandémie de covid-19 ainsi que des révélations faites par notre compatriote, le consultant en expertise pétrolière et minière, Alphonse Maboussou».
«Comme vous le savez, selon Transparency international, le Congo est l’un des pays les plus corrompus du monde. Son indice de perception de la corruption est médiocre et s’élève, en 2022 à 21 sur 100. Le Congo occupe le 164ème rang mondial sur 180 pays et fait partie du Top 10 des pays les plus corrompus d’Afrique», a-t-il poursuivi.
«Cette situation est à la fois grave et préoccupante. Elle interpelle tous les Congolais, puisque la corruption est le cancer de l’économie. Elle freine le développement, appauvrit et plonge le pays dans la misère. Cela ne devrait pas nous surprendre, puisque dans son discours d’investiture du 14 août 2009, le Chef de l’Etat avait déclaré ce qui suit: «Je ne surprends personne en affirmant qu’en dépit de nos efforts multiples, notre pays n’est pas encore, hélas, exempt de corruption, de concussion, de fraude, de détournement de deniers publics et d’actes tout autant répréhensibles que néfastes à l’accomplissement du bonheur collectif. Ici, ce sont les gouvernants qui sont interpelés».
«En décembre 2017, dans son message sur l’état de la Nation devant le parlement réuni en congrès, le Chef de l’Etat avait affirmé qu’il s’agissait de la primauté du droit et de la justice sur l’arbitraire et l’impunité. En décembre 2018, dans le même contexte, il a souligné avec force ce qui suit: «Je comprends l’inquiétude du peuple devant l’exigence de la transparence et l’objectivité. Je rassure qu’il n’y aura ni bouclier de protection pour les uns, ni rampe de sanction pour les autres. Face aux délits économiques, quels qu’ils soient, il n’y aura ni menus fretins, ni gros poissons. Tout le monde passera dans la nasse du droit et de la justice. Seule prévaudra la loi». «Il a été bien dit que «seule prévaudra la loi», a rappelé Clément Miérassa, avant d’annoncer l’initiative des trois leaders politiques de lancer une pétition pour exiger des poursuites judiciaires sur les crimes économiques, les détournements des deniers publics et le siphonage des ressources du pétrole et des autres ressources».
Poursuivons son mot liminaire, Clément Miérassa a expliqué cette pétition permet aux citoyens congolais d’«exiger la transparence dans la gestion du pétrole, ressource principale du budget de l’Etat congolais; reconquérir la souveraineté du peuple sur ses ressources naturelles; exiger la réalisation de l’audit du compte de stabilisation ouvert en 2006 à la Banque centrale, conformément à l’engagement pris au cours de cette année par le Président de la République devant le parlement réuni en congrès; prendre toutes les dispositions pour réaliser les audits de la Délégation générale des grands travaux et celui de la municipalisation accélérée réalisée dans tout le pays de 2004 à 2016».
Ensuite, Henda Diogène Senny a lu la pétition qui se termine par une invite aux Congolais à s’y joindre, car elle s’inscrit dans une démarche citoyenne. Il y a eu ensuite, un long moment de questions réponses où le principal orateur a été Clément Miérassa, appuyé par ses deux collègues. Il a mis l’accent sur les scandales de détournements de fonds depuis les années 2000. Selon lui, l’expert en pétrole, Alphonse Maboussou, a révélé que les dignitaires congolais au pouvoir auraient caché 132 mille milliards de francs Cfa, dans les paradis fiscaux. Six Congolais, membres du bureau politique et du comité central du P.c.t (Parti congolais du travail), auraient au total, dans leurs comptes révélés par les Panama paper’s, 5.500 milliards de francs Cfa. Un ministre congolais gagne plus que le Président de la République Française, soutient-il. Clément Miérassa a aussi fait savoir qu’il ne croit pas à l’apport du F.m.i, car selon lui, nulle part dans le monde cette institution n’a sorti un pays du sous-développement. Il a déploré que les retraités soient toujours alignés à l’indice 160, au lieu de 300. Pour lui, cela signifie que le gouvernement plonge les retraités dans la pauvreté et la misère.
«L’opposition ne peut pas avoir l’argent pour payer les élections. Elle compte sur le peuple», a déclaré Jean-Pierre Agnangoye. «Ce pour quoi nous sommes ici touche directement à la vie des Congolais. Quand on parle de détournements de fonds, l’argent qui aurait servi à la santé, à l’éducation, ça doit nous interpeller tous», a confié pour sa part Henda Diogène Senny. Les trois orateurs ont fait de longs développements pour répondre aux questions des journalistes. La conférence de presse s’est achevée par la signature de la pétition, d’abord par les trois leaders politiques, puis les cadres de leurs partis venus assister à la conférence de presse. Il a été indiqué que la pétition peut être aussi signée en ligne.
Chrysostome FOUCK ZONZEKA

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