Dans un communiqué de presse publié le lundi 11 mars 2024, le C.a.d (Centre d’actions pour le développement), une O.n.g de défense des droits de l’homme, a exprimé sa vive préoccupation suite au décès, dans la nuit du 10 au 11 mars, dans des circonstances troubles, d’au moins cinq individus dans les geôles du Commissariat central de police (C.c.p) Djoué, dit Commissariat central de Angola-Libre, dans le premier arrondissement, Makélékélé, à Brazzaville.
Selon un média proche de la police, des bandes rivales de jeunes dits «bébés noirs» se seraient affrontées en détention. Ce qui serait à l’origine desdits décès. D’autres sources indiquent que les policiers auraient tiré des grenades lacrymogènes dans les cellules des détenus.
Le C.a.d appelle immédiatement à une enquête approfondie, indépendante et transparente, pour faire toute la lumière sur cette tragédie. Dans l’urgence et pour satisfaire l’exigence de vérité, nous réclamons la réalisation d’une autopsie des corps. Le refus d’autopsie sera considéré comme un refus d’enquête.
Selon les normes internationales relatives aux droits humains concernant le droit à la vie, toute mort en détention crée une présomption de responsabilité de l’État qui ne peut être réfutée qu’au moyen d’une enquête en bonne et due forme.
Par ailleurs, le caractère répétitif des morts en détention en République du Congo soulève de graves interrogations et appelle à des mesures fortes. Nous attendons du gouvernement Makosso un signal indiquant la fin de l’impunité et de l’omerta dans ces décès de masse dans les geôles congolaises.
Dans un appel signé par son chargé de programme, Ngalula Wa Mukendi, le C.a.d, qui a constaté le mutisme des autorités nationales face à ce drame survenu dans un lieu de détention, appelle les parents, amis et connaissances des victimes ainsi que les survivants de cette tragédie, à se prononcer auprès de lui.