On ne sait pas s’il y aura un feuilleton judiciaire Figa. Mais, les réseaux sociaux ont élargi les frontières de la transparence, même si se pose souvent la question de la crédibilité. Depuis que le directeur général du Figa, le Fonds d’impulsion, de garantie et d’accompagnement des entreprises et de l’artisanat a été suspendu et remplacé par un intérimaire, on assiste à un déballage qui indigne l’opinion au plus haut point. On ne sait pas si les documents comptables jetés dans les réseaux sociaux sont authentiques. Mais, à leur lecture, l’indignation est grande sur le gaspillage des fonds publics. Si ces documents sont authentiques, alors c’est un scandale qui ne devrait pas être couvert par l’impunité. Il aurait fallu que la justice passe, parce que c’est la vie de l’Etat, la vie de la Nation. C’est une question non seulement de bon sens, mais également de responsabilité au niveau public. On ne peut pas à la fois déployer autant d’efforts politique, administratif, institutionnel et financier pour lutter contre les anti-valeurs et fermer les yeux sur les scandales qui éclatent à la face de l’opinion, dans la gestion routinière de l’administration publique.
Le Figa, c’est tout de même 15 milliards de francs Cfa affectés par le gouvernement Mouamba en janvier 2021 pour accompagner les entreprises privées. Le gouvernement avait même accordé 20% de la taxe unique sur les salaires pour alimenter le Figa, en plus de l’utilisation des bénéfices de ses prestations et des apports des partenaires financiers internationaux comme la Banque mondiale. Avec un tel instrument de financement, il n’y a pas de doute que le secteur entrepreneurial congolais amorçait son véritable décollage.
Mais, en matière de développement, l’argent ne suffit pas, encore faut-il bien le gérer. Le comité de direction du Figa a fait un rapport relevant des écarts entre les dépenses et les justificatifs. L’ancien directeur général est accusé de détournements de fonds publics. La tutelle est soupçonnée de gabegie, c’est-à-dire de désordre dans la gestion financière qui se caractérise par le détournement de chapitres, des dépenses exagérées avec pour conséquence des pertes d’argent pour l’administration publique.
Quand la gestion financière n’est pas bien encadrée, elle dérive facilement et se retrouve loin des résultats escomptés. Les pouvoirs publics sont au défi de leurs responsabilités de protéger le bien public. Dans un pays où les jeunes sont confrontés au chômage, le gouvernement fait l’effort de dégager des fonds pour soutenir les entreprises afin de stimuler la création des emplois, voilà que l’argent se retrouve dans la gabegie. Dans des pays comme la Côte d’Ivoire, le fonds de garantie est devenu un exemple d’accompagnement des entreprises et de création d’emplois. Au Congo…
L’HORIZON AFRICAIN